On les appelle les artificiers, les renards des surfaces. Leur talent permet de changer le cours d'un match. Henry, Raul, Owen et Van Nistelrooy font partie des plus joueurs d'Europe. Ils permettent à leur équipe de gagner et ils peuvent être à tout moment décisifs. Il s'agit des attaquants. Voici le troisième et dernier volet des stars de l'Euro !

Ils sont parmi les plus adroits, les plus prolifiques et les plus spectaculaires. Henry (France), Raul (Espagne), Owen (Angleterre) et Van Nistelrooy (Pays-Bas) vont être très attendus à l'Euro. Ils devront prouver qu'ils sont les meilleurs à leur poste. Individualiste, technique, altruiste, puissant, rapide, chacun possède ses propres caractéristiques. S'ils sont en forme, leur sélection pourra aller loin dans le tournoi.

Thierry Henry : le félin

Considéré pour beaucoup comme le meilleur joueur du monde en ce moment, tellement il est en pleine bourre depuis quelques années. Attaquant à Arsenal depuis 1999, il est devenu depuis son arrivée un monument dans le football européen. L'ancien monégasque possède tous les critères d'un bon avant-centre : physique, adroit, rapide, mature et fair-play. Il a marqué cette saison 30 buts en Premier League, finissant meilleur buteur du championnat. Arsène Wenger, son entraîneur à Arsenal et à Monaco, dit du plus grand bien du Français d'origine antillaise «c'est un des meilleurs attaquants du monde, il progresse d'année en année alors que l'on croit qu'il est au top. Il marque toujours plus de buts et donne beaucoup de passes décisives, ce qui le distingue des autres avant-centre» . Courtisé par les plus grands clubs d'Europe, son attachement à Arsenal est tellement fort qu'il veut y rester jusqu'à la fin de sa carrière.

A 26 ans, l'ancien turinois, dispose d'un palmarès plus que pléthorique. Champion du monde avec la France à 20 ans, vainqueur de l'Euro en 2000, il n'a toujours pas gagné la Ligue des Champions, seul titre majeur qui lui manque. Les performances en Coupe d'Europe sont, tous les ans, très décevantes par rapport à ce que l'on attend du club londonien. «Titi» , lui, sur le terrain est exemplaire ; il est toujours au service du collectif et ne rechigne jamais au travail défensif. Il a un mental à toute épreuve et veut la victoire à tout prix. Sa capacité à éliminer l'adversaire grâce a son accélération extraordinaire, son plat du pied terriblement efficace et sa technique lui sont propres. Avec l'équipe de France, il n'est pas non plus en reste. Il a inscrit 25 buts en 59 sélections. Plus qu'un grand attaquant, il est un modèle pour tout footballeur et n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin.

Raul : le rusé

Formé à l'Atlético de Madrid, l'espagnol ne partira sans doute jamais de son club de coeur qu'il a rejoint par la suite, le Real Madrid. A 26 ans, il représente la catégorie des surdoués qui se sont imposés très tôt en sélection et en club. A 17 ans, il débute en Liga et il marque au cours de sa première saison 9 buts en 28 matches avec un des plus grands clubs du monde. Brillant en championnat, le madrilène montre tout l'étendue de son art en Champion's League. Il gagne cette compétition à trois reprises (1998, 2000 et 2002). Il remporte tous les titres possibles et inimaginables avec le club de la capitale. Son ancien coéquipier, Fernando Hierro, raconte «j'était très impressionné de ses performances à ses débuts, il était si jeune. Il est remarquable car il est toujours régulier à chaque saison» .

C'est d'un des footballeurs espagnols les plus talentueux de l'histoire ». Très remarqué, il est beaucoup moins exposé en sélection lors des grands événements. Si l'Espagne avait réalisé un très bon parcours en Coupe du monde ou à l'Euro, il aurait mérité de recevoir le Ballon d'Or. Il est, pourtant, très redoutable lorsqu'il joue pour son pays. Il est, même, le recordman du nombre de buts (38) inscrits en sélection. Il avait devancé son ami, Hierro qui détenait le record, lors d'un match amical contre l'Allemagne en février 2003. Raul est le plus expérimenté des sélectionnés à l'Euro, puisqu'il compte 71 sélections. En plus d'être capitaine avec le Real, il l'est également avec l'Espagne. Le pays compte beaucoup sur son prodige pour être à la hauteur de l'événement et pour lui ramener un trophée qui le fuit depuis 40 ans.

Michael Owen : le surdoué

Il a marqué les mémoires en inscrivant un but extraordinaire lors de la Coupe du Monde 1998 à Saint-Etienne contre l'Argentine (2-3). Le chouchou de Liverpool a transformé sa carrière en quelques secondes. Formé dans un très grand club et fidèle à celui-ci, Michael Owen a commencé sa carrière de professionnel à l'âge de 17 ans. Il a connu sa première sélection le 11 février 1998, lors d'un match contre le Chili (0-2), il avait 18 ans. C'est pour dire que le joueur britannique est précoce. Gérard Houllier, son entraîneur à Liverpool, est très fier d'avoir dans ses rangs un tel génie, mais exige plus de lui «il a encore une belle marge de progression. Il peut apporter plus et n'est pas au maximum de ses possibilités. Michael est rapide, malin et efficace mais doit être davantage régulier, car il ne transforme pas toutes ses occasions» .

Son apogée intervient au cours de l'année 2001, période où il écrase tout sur son passage. Il remporte cinq titres avec Liverpool (Coupe de l'UEFA, Super Coupe d'Europe, Coupe d'Angleterre, Charity Shield, Coupe de la Ligue). L'apogée arrive en fin d'année lorsqu'il reçoit le Ballon d'or, récompensant sa splendide saison. Avec la sélection, il marque souvent (54 sélections et 24 buts), mais ne remporte aucun trophée. D'ailleurs, les dernières grandes compétitions n'ont pas permis à ses coéquipiers de réaliser des grandes performances. Leur élimination intervient très tôt dans le tournoi ce qui ne permet pas à Michael de montrer toutes les qualités qu'on lui reconnaît. A 24 ans, il souhaite ne pas renouveler ces expériences malheureuses et cela, dès le 13 juin prochain contre la France.

Ruud Van Nistelooy : l'altruiste

Comme beaucoup, il s'est complètement révélé à toute l'Europe lorsqu'il est arrivé dans un grand club qui lui a fait confiance. Le Néerlandais est passé du PSV Eindhoven à Manchester United en 2001, et il ne le regrette pas, tout comme Sir Alex Ferguson, son entraîneur. Il s'explique : «je voulais le recrutez en 2000, mais il s'est blessé gravement. Il s'est donc rétabli aux Pays-Bas pendant six mois et est arrivée à l'intersaison suivant. Je savais qu'il fallait lui faire confiance. Il est rapide, intelligent, technique et adroit devant le but, il a tout d'un grand» . Il est tellement adroit qu'il a fini meilleur buteur de la Premier League en 2003 en inscrivant 25 buts lors de l'année du sacre de champion d'Angleterre. Sa première saison avait été également magnifique (32 matches et 23 buts en Championnat, 14 matches et 10 buts en ligue des champions).

Malgré toutes éloges et cette réussite, l'ancien joueur du SC Heerenveen joue peu avec sa sélection nationale. Retenu pour la première fois avec les Pays-Bas le 18 novembre 1998 contre l'Allemagne (1-1), il joue peu souvent. Il compte 30 matches et a inscrit 14 buts avec le maillot orangé. A cause la concurrence qui est très rude, l'entraîneur doit composer avec de nombreux attaquants autant talentueux (Kluivert, Overmars, Makaay …) les uns que les autres. Il lui manque un match référence dans une grande compétition internationale pour prouver qu'il est l'attaquant néerlandais indispensable. Le meilleur buteur de la Ligue des Champions en 2001, devrait être titularisé lors de l'Euro aux côtés de Roy Makaay. Voilà un duo qui devrait faire craquer plus d'une défense au Portugal.

Leur rendement avec leur club et leur sélection est impressionnant pour chacun d'entre eux. Mêlant rapidité d'exécution et ingéniosité devant le but, ce sont des artistes qui sont à part. Mais aujourd'hui un grand attaquant ne doit seulement pratiquer un beau jeu, il doit être efficace avant tout, au détriment de ce dernier. Seulement, eux, ces quatre avant centre savent mélanger les deux.

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