Cette rencontre avait été reportée pour cause de convocations en équipe de France espoir pour trois Nantais. Elle a failli l'être à nouveau à cause d'un terrain meurtri par les intempéries. Néanmoins, Nantes et Troyes ont livré un excellent match, jusqu'au bout de l'effort. Le FCNA se présentait sans ses latéraux habituels, avec Yves Deroff à droite et Salomon Olembe à gauche, mais le reste de l'équipe était très classique. Du côté de l'ESTAC, on retrouvait notamment Sladjan Djukic et Nicolas Goussé en attaque, épaulés par Rafik Saïfi.

Moldovan à nouveau buteur

Les Nantais imposaient d'entrée un pressing très haut, mais ne partaient pas à l'abordage lorsqu'ils étaient en possession du ballon, car les Troyens les attendaient dans leur camp. La domination nantaise ne débouchait guère sur du concret, si ce n'était de faire courir les adversaires, qui perdaient plus souvent le ballon, notamment à cause d'un Mathieu Berson à nouveau impressionnant de présence. Sur une telle aire de jeu, la première accélération précise allait s'avérer décisive : Eric Carrière embarquait trois défenseurs sur le côté droit de la surface pour servir subtilement Viorel Moldovan en rupture, lequel reprenait de l'intérieur du droit au ras du poteau droit de Tony Heurtebis (TROYES-NANTES 0-1, 33'). Ce but avait le don de réveiller les Aubois de leur relative torpeur, et Carrière sauvait de la tête sur sa ligne une reprise lobée de Richard Jezierski consécutive à un corner (44').

Les gardiens décisifs

Troyes revenait sur le terrain avec des intentions plus offensives, mais manquait tout de même de percussion et se heurtait à l'organisation et au replacement nantais, s'exposant même à des contres, autant de domaines où s'illustrait Carrière. Nicolas Gillet frappait directement un coup franc indirect, qu'Heurtebis détournait (!) sur le poteau, et Carrière en embuscade allumait de près sur ce même poteau (56'). Les locaux enflammaient le match à l'heure de jeu, mais faisaient plus souffrir les Nantais physiquement qu'ils ne les mettaient en danger. Carrière s'essayait même à un lob magistral de 40 mètres, superbement détourné d'une claquette par Heurtebis (75'). Mickaël Landreau effectuait son arrêt décisif rituel devant Jérôme Rothen, seul face à lui, au prix d'un plongeon-réflexe de toute beauté (81'), avant qu'Heurtebis ne brillât en remportant trois duels consécutifs avec Hassan Ahamada, à la conclusion de contres nantais de plus en plus acérés.

La victoire nantaise est donc assez logique, tant cette équipe semble maîtriser le déroulement de ses parties, singulièrement à l'extérieur, et augure bien de la suite au vu du nombre d'absents. Pour la formation troyenne, si elle a perdu après dix victoires consécutives sur son terrain, ce match ne devrait pas être un coup d'arrêt si l'on s'en tient à la volonté de jouer et au bel état d'esprit déployé.