Par la grâce
d'une victoire à domicile en Coupe de France contre Bastia, qui
plus est télévisée sur une chaîne hertzienne
et donc vue par des millions de gens, Reims retrouve le devant de la scène
du football, pour le plus grand plaisir de ceux qui ont connu "le grand
Stade de Reims", celui des finales européennes et des titres de
champion de France à la pelle.
Ce n'est pas un hasard si TF1 a choisi
de retransmettre Reims-Bastia, samedi après-midi. Deux raisons majeures
peuvent être avancées : en l'absence de duels entre équipes
de D1, la recherche du "David terrassant Goliath", un thème d'autant
plus à même d'être concrétisé que la faiblesse
de Bastia à l'extérieur (surtout en regard de ses performances
à Furiani) confine presque au mythique ; la volonté de jouer
la carte de la nostalgie, dont Thierry Roland use et abuse déjà
quel que soit le match qu'il a à commenter ! De ce point de vue,
la chaîne a touché le gros lot, mais inutile de bouder son
plaisir : le téléspectateur a aussi vu une belle rencontre.
Avec de nombreuses occasions, une volonté d'aller de l'avant quasiment
constante, une véritable "boîte" empoisonnant la vie de Yann
Lachuer et un gardien très sûr, Reims a mérité
sa victoire et livré une prestation qui ferait prendre le National
pour une compétition fort attractive...
Des années de disette,
presque effacées
Joseph Blatter disait hier que le
football était "irrationnel". C'est vrai : un tir détourné
poteau rentrant, et tout repart comme avant. Oublié, l'adieu à
la D1, qui date déjà de 1979 ; oublié, le dépot
de bilan et le recul à la case DH en 1991. Les anciens évoquent,
l'oeil alerte, l'époque des Kopa, Fontaine, Piantoni, Penverne,
etc... et les duels avec le légendaire Real de Madrid de Di Stefano,
en finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions, en 1956 et 1959. Avec
Reims, c'est la magie de la coupe puissance onze. Mais le président
Chenut, qui a repris le club en 1996 en CFA 2, a des objectifs non négligeables,
passant cependant par un travail de l'ombre quotidien : la remontée
en D2, pour stabiliser définitivement le Stade de Reims dans le
paysage professionnel français. Si l'affaire s'annonce corsée
pour cette saison (dix points de retard sur la troisième place encore
synonyme de montée, à treize journées de la fin),
la Coupe de France peut être un révélateur... et un
tremplin financier : c'est ainsi, tout particulièrement, que Guingamp
avait amorcé son ascension...
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à cet article - Par Yann Peltier
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