R. Wright, successeur désigné de Seaman

David Seaman ne manque pas d'expérience. Le gardien de but de l'équipe d'Angleterre, figure emblématique des Gunners, ressemble en cela trait pour trait au capitaine Tony Adams, fier défenseur central. Mais l'un comme l'autre accusent le poids des ans, et Arsène Wenger n'a pas l'intention d'attendre que son dernier rempart à la queue de cheval ne s'essoufle avant de lui trouver un remplaçant et par voie de conséquence un successeur. L'essentiel de la saison d'Arsenal a donc été occupé par cette quête longue et difficile. En mai dernier, il semblait bien que l'international polonais du Feyenoord Rotterdam, Jerzy Dudek, était l'homme de la situation. Sauf que l'affaire a capoté et qu'il y a beaucoup à en dire (voir plus loin).

C'est donc l'homme d'Ipswich Town, le moins expérimenté mais peut-être plus prometteur Richard Wright, 23 ans, qui a signé à Arsenal. Il a fallu débourser 65 MF pour le faire venir. R. Wright a pour objectif principal de progresser dans un grand club : "Je vais jouer en Ligue des Champions, et c'est une belle opportunité. Je suis impatient d'y être, et j'espère que ce sera une bonne saison pour Arsenal l'année prochaine. J'ai vécu de grands moments à Ipswich et les ai beaucoup appréciés. George Burley [l'entraîneur, NDLR] m'a fait énormément confiance et m'a appris mon métier. [...] Il est resté très positif quant à mon départ, et c'était sympa de sa part de le dire. Je peux apprendre de David Seaman, mais je veux être titulaire. Ce qu'il a accompli est brillant, et si je peux en faire de même, je serai très content."

Wenger, lui, n'en finit pas de recruter, et dans chaque ligne. Cette fois, il y aura aussi un perdant, l'international autrichien Alex Manninger, 24 ans, qui ne sera pas retenu : "Je pense que Wright est un jeune talent et nous chercions quelque qui puisse concurrence David Seaman d'entrée. Il peut le faire. Tout dépend de lui. Idéalement, nous nous en tiendrons à duex gardiens - David Seaman va rester. Alex Manninger doit avoir l'opportunité de jouer. Il a été très bon, mais s'il a une possibilité adéquate, nous le laisserons partir."

Le cas Dudek

L'autre perdant, c'est Jerzy Dudek, l'international polonais de Feyenoord. Son président Jorien van den Herik a donné sa vision des faits avant la présentation de R. Wright à la presse, ce qui induit un certain décalage, mais elle est néanmoins intéressante : "Bien qu'Arsenal ne m'ait pas informé du contenu exact des discussions à venir, je m'attends à ce que nous continuions à négocier avec cette somme comme point de départ au début de la semaine à venir."

Apparemment, les Gunners et le vice-président David Dein n'ont pas respecté les règles en mai dernier, lorsque les négociations concernant Dudek étaient menées : "Ce problème doit être résolu et la seule façon de le faire, c'est que Dudek aille à Arsenal. Ils ont rompu leur accord de le faire signer, et nous ont laissé avec un joueur frustré. Si Dein n'apporte pas une explication satisfaisante, nous pourrions porter l'affaire devant la justice. Dein est un dirigeant de football qui a de la bouteille, et il sait comment les transfert doivent être menés. Nous avions permis à Dudek d'aller à Londres pour rencontrer l'entraîneur Arsène Wenger, mais nous avons ensuite découvert qu'Arsenal lui avait proposé un contrat de cinq ans avant même d'avoir conclu leurs pourparlers avec Feyenoord. [...] J'ai un dossier sur le sujet, largement assez fourni pour engager une action légale contre Arsenal."

Selon van Herik, Arsenal avait le droit de parler au joueur, pas de négocier avec lui un contrat. En tout cas, il ne veut plus entendre parler des Gunners, qui s'intéressent notamment à son milieu de terrain international australien Brett Emerton : "Quoi qu'il advienne, Arsenal ne sera plus jamais en mesure de venir frapper à ma porte pour faire signer un joueur. Pour ce qui est d'Emerton, il n'est pas à vendre, et ne sera jamais à vendre pour Arsenal."

Wenger n'en a visiblement cure, car sa dernière attention se porte désormais sur le milieu de terrain international japonais Junichi Inamoto (Gamba Osaka). Et encore, si Patrick Vieira s'en va, semble-t-il. Au fait, le prodigieux récupérateur ne pense-t-il pas désormais qu'avec toutes ses recrues, Arsenal a une chance de gagner des titres ?