"Un maintien honorable afin de viser dès l'année prochaine une qualification européenne" : on est bien loin des ambitions affichées par le président du TFC Jacques Rubio à l'été 2000. Fort de dépenses de près de 100 MF sur le marché des transferts, il pensait bien avoir fait le plus difficile pour que le retour de son club parmi l'élite se pérennise. Las, une saison ahurissante a amené son club en D2, un niveau qui s'accomode mal avec les budgets bien montés.

Le TFC professionnel n'existe plus

Les quatre-vingt-seize salariés du club ne sont pas payés depuis deux mois. D'ailleurs, les joueurs professionnels ont refusé voici quelques jours de disputer un match amical ce mardi soir, à Perpignan contre l'OM. En cessation de paiement depuis le mois de mai, le TFC ne règle pas non plus ses fournisseurs. La conséquence logique est le dépôt de bilan, que Rubio est allé effectuer hier lundi auprès du tribunal de commerce de la Ville Rose.

Toulouse n'est alors plus un club professionnel, ce qui signifie que le National, où l'a relégué la DNCG pour raisons financières, lui est même interdit. C'est vraisemblablement en CFA que le club va repartir en 2001/2. Les salariés n'ont évidemment plus aucune obligation contractuelle vis-à-vis de l'entreprise TFC, ce qui, au niveau des joueurs signifie qu'ils sont totalement libres de négocier un nouvel engagement dans un autre club. Une nouvelle donne qui pourrait débloquer ou modifier le marché des transferts, en France comme à l'étranger.

L'espoir d'un repreneur

Le passif du club toulousain n'est pas connu. Estimé à 70 MF, il est de 50 MF selon les quatre dirigeants de la Société Anonyme à Objet Sportif (SAOS) que sont Rubio, Bernard Decker (vice-président et avocat), André Labatut (ex-président) et Bernard Boscq, qui détiennent 66% du capital de celle-ci ; il est de 100 MF selon Bernard Van Den Bruwaene, qui détient les 33% restants. Deux entités, deux projets pour sauver le club, qui ne peut plus espérer qu'un repreneur pour repartir au moins en National. Le dup Rubio-Decker a misé sur un apport d'environ 48 MF, à faire valoir sur les droits d'image, du lunetier Alain Afflelou, simple investisseur mais pas repreneur, locomotive d'un ensemble d'apports financiers. Van Den Bruwaene a un projet basé sur dix-sept chefs d'entreprise, qui exige le départ de l'actuelle équipe dirigeante.

VDB ne veut pas que le TFC meure ainsi : "Notre espoir, c'est le maintien du statut professionnel afin de conserver le centre de formation et ne pas se faire piller nos jeunes. Nous sommes ouverts à toutes les propositions sérieuses. Notre seul impératif est la fin des rustines apportées depuis toujours. Nous souhaitons un projet avec une lisibilité sur plusieurs années, si l'on nous propose un budget seulement pour l'année, je serai méfiant." 

Fabien Barthez ou Vincent Candela sont tout de même sortis de ce centre de formation, qui vaut certainement mieux que le traitement infligé au club haut-garonnais par ses derniers dirigeants. Des dirigeants que les supporters toulousains ne regretteront pas...