Après tout, que la Ligue n'ait jusque là encore rien décidé correspond plutôt à la situation actuelle : personne ne sait encore qui participera aux prochains championnats de D1, de D2, de National, etc... Néanmoins, un an de tergiversations, depuis l'arrivée à la tête de l'institution du football professionnel français du sémillant ex-roi du poulet Gérard Bourgoin, aura suffi à susciter un certain agacement. Les décisions prises hier mercredi, pour discutables qu'elles soient comme toutes les décisions, ont au moins le mérite d'avoir été enfin prises.

Première division à vingt clubs en 2002/3

Le conseil d'administration de la LNF a tout d'abord entériné le passage, ou plutôt le retour, de la D1 de dix-huit à vingt clubs, pas pour la saison prochaine bien évidemment, mais pour la suivante. Les pressions exercées par le TFC pour rester à tout prix parmi l'élite, quitte à priver du titre Nantes, totalement étranger aux faux passeports, n'auront pas eu raison d'une LNF de toute façon très surveillée de ce côté-là après une saison qui n'a pas particulièrement prouvé son indépendance : les règles ne seront pas changées en cours de route, trois clubs descendront à l'issue du championnat qui vient de se dérouler.

Mais la D2 aussi va retrouver son format gigantesque précédent, avec vingt-deux clubs en 2002/3 ! Quarante-deux matches de championnat pour accéder à la D1 ! A l'heure où la DNCG règle certains comptes, au sens propre du terme, et démontre que la santé financière du football professionnel français n'est pas toujours des plus évidentes, augmenter le nombre de clubs de D2 peut paraître surprenant. Toujours est-il qu'à l'issue de la saison à venir, deux équipes de D1 descendront, quatre de D2 monteront, deux de D2 seront reléguées et quatre de National promues. La bataille promet d'être farouche.

"Téléfoot" est éternel... ?

TF1 conserve les droits du contenu de son émission "Téléfoot" pour cinq ans. France Télévision n'était plus dans la partie, mais M6 prenait toujours part aux discussions avec la Ligue. L'offre de la chaîne qui monte n'était que de 400 MF, celle de TF1 de 430 MF. La LNF a fait un choix, selon Bourgoin, de "fidélité et de continuité", pour prendre une "décision capitale". Les droits du championnat français le dimanche restent donc sur la première chaîne, qui a néanmoins dû débourser bien plus qu'auparavant.

La LNF estime en effet que les droits du championnat français, outre qu'ils se vendent très médiocrement à l'étranger, ont été jusqu'à présent très mal mis en valeur en France même. En augmentant autant que faire se peut les prix, elle espère rétribuer les clubs professionnels, et plus particulièrement les plus performants, pour combler le retard perpétuellement dénoncé des budgets des clubs français par rapport à la concurrence européenne. C'est aussi un aveu d'impuissance face aux pouvoirs politiques, dont on n'espère visiblement plus grand chose concernant les statuts des entreprises que sont les clubs professionnels : pas de conditions particulières, même si le passage désormais possible en SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle) facilitera l'entrée d'investisseurs dans le capital d'un club. De ce point de vue, le retour de la D1 à vingt formations montre également qu'il n'y a plus cette volonté de faire revenir les internationaux au pays : l'argument principal évoqué par les tenants de la décision finalement prise, Jean-Michel Aulas en tête, était qu'il n'y avait plus besoin de libérer du temps pour les joueurs de l'équipe de France, puisqu'ils ne jouent plus en France. N'y rejoueront-ils donc jamais ?