Les
années 80 révèlent une extraordinaire génération
que la France attendait depuis plus de vingt ans pour succéder aux
Kopa, Fontaine, Piantoni, etc... Si l'Equipe de France se hisse parmi les
meilleurs formations du monde, elle le doit à un fabuleux milieu
de terrain mais aussi à une défense de grande classe. Retour
sur le secteur défensif tenu par les Bats, Bossis et consorts...
Né en
1957
Club :
FC Sochaux, AJ Auxerre, Paris SG
Palmarès
: Ch. Fr. 1986, 3ème CdM 1986, Ch. Europe 1984
50 sélections
en Equipe de France (1983-1989)
Après
la Coupe du Monde 1982, l'Equipe de France en devenir se cherche un grand
gardien de but, aucun homme n'ayant réussi à s'imposer depuis
Carnus et la fin des années 60. Michel Hidalgo, le sélectionneur,
essaye alors Joël Bats qui encaisse 3 buts pour sa première
cape contre le Danemark. Ce qui semble être un échec se transforme
rapidement en une réussite. A l'image de sa carrière et de
sa progression linéaire, Bats s'impose dans les buts des Bleus par
sa grande sûreté, son calme et aussi son côté
spectaculaire. Il devient l'un des meilleurs au monde à son poste
en stabilisant la défense des champions d'Europe 1984 et arrête
même un penalty décisif de Zico lors du fameux 1/4 de finale
de la Coupe du Monde 1986, France-Brésil. Doublure à Sochaux,
titulaire à Auxerre, Bats gravit les échelons sans faire
de bruit, il gagne PSG pour le titre en 1986 et la renommée du Mundial
1986. Le gardien, amateur de poésie, redescend de son nuage suite
à sa grosse saison 1985-86. Mis en concurrence avec Martini, il
revient en grande forme en 1989 pour porter son total de sélections
à 50 : record pour un gardien français. Il n'enrichit malheureusement
pas son palmarès avec le PSG. En 1991-92, il stoppe sa carrière
pour devenir entraîneur des gardiens dans la capitale avant de remplacer
Luis Fernandez en 1996. Après une expérience ratée
en tant qu'entraîneur de Châteauroux, il s'occupe aujourd'hui
de Coupet et de ses remplaçants à Lyon.
Manuel
AMOROS - Défenseur |
Né en
1962
Clubs :
AS Monaco, O. Marseille, O. Lyon, O. Marseille
Palmarès
: Ch. Fr. 1982, 1988, 1990, 1991, 1992, CdF 1985, Finaliste C1 1991, 3ème
CdM 1986, 4ème CdM 1982, Ch. Europe 1984
82 sélections
en Equipe de France (1982-1992) 1 but
D'origine espagnole,
Manuel Amoros a le sang chaud, il est teigneux, ne se laisse jamais déborder
sur son aile en défense et remonte le ballon pour centrer comme
un vrai ailier. En une saison, le Gardois formé à l'AS Monaco
découvre la D1 et l'Equipe de France à seulement vingt ans.
Dès la Coupe du Monde 1982, il s'impose par sa solidité et
expédie une fabuleuse frappe sur la transversale de Schumacher lors
des ultimes secondes de la demi-finale. En 1984, à l'Euro, son caractère
latin ressort lorsqu'il expédie Jesper Olsen, le Danois, au tapis
d'un coup de boule. En 1986, il est, lors de la Coupe du Monde, le meilleur
défenseur de l'épreuve. En défense, en attaque, on
ne voit qu'Amoros. La pression retombe après le Mundial et malgré
les titres remportés avec Monaco, son trop long contrat lui fait
perdre sa motivation. Il se relance en passant à Marseille en 1989
et devient une pièce maîtresse du rouleau compresseur phocéen.
Un tir au but raté en finale de la Coupe d'Europe 1991 et un Euro
1992 médiocre repoussent Amoros sur le banc de touche marseillais.
Il ne goûte que de loin au triomphe olympien de 1993 et sa carrière
en Bleu s'achève avec un total record de 82 sélections. Il
tente en vain un nouveau pari à Lyon puis à Marseille. A
34 ans, il quitte les terrains, handicapé par une blessure chronique
au genou. Il profite désormais de sa retraite sportive du côté
de Saint-Rémy de Provence.
Thierry
TUSSEAU - Défenseur |
Né en
1958
Clubs :
FC Nantes, Girondins de Bordeaux, RC Paris/Matra Racing, Stade de Reims
Palmarès
: Ch. Fr. 1977, 1980, 1983, 1984, 1985, CdF 1979, 3ème CdM 1986,
Ch. Europe 1984
22 sélections
en Equipe de France (1977-1986)
Arrivé
à quinze ans au centre de formation du FC Nantes, Thierry Tusseau
est un joueur précoce. Il se fait, dans les années suivantes,
une place chez les pros pour s'adjuger le titre et honorer une première
sélection à seulement dix-neuf ans. Ce début de carrière
laisse présager d'un grand avenir. A Nantes puis à Bordeaux,
il truste, au total, cinq championnats et une Coupe. Tantôt milieu,
tantôt défenseur central ou latéral, Tusseau est un
joueur d'une grande efficacité, sobre, très fort au marquage
individuel et surtout bon relanceur. Sa polyvalence, qu'exploitent ses
entraîneurs en club, le dessert probablement en Equipe de France.
Il rate les voyages pour l'Argentine, en 1978 et, l'Espagne, en 1982. Michel
Hidalgo puis Henri Michel, les sélectionneurs, lui font confiance
pour l'Euro victorieux de 1984 et la Coupe du Monde 1986. Il est un remplaçant
de luxe qui ne déçoit pas lorsqu'il entre sur le terrain
comme lors du match de 1/4 de finale en 1986 contre le Brésil où
il prend impeccablement la place d'Ayache, suspendu. Les années
fric du football français ne lui réussissent pas au lendemain
du Mundial 1986. Attiré par les sirènes du Matra Racing,
son passage par Paris n'est pas exceptionnel. Sa dernière aventure
avec Reims finit en queue de poisson puisqu'il arrête sa carrière
au moment où le mythique club champenois dépose le bilan.
Il s'est alors éloigné du monde du football pour travailler
dans le négoce de vins.
Maxime
BOSSIS - Défenseur |
Né en
1955
Clubs :
FC Nantes, RC Paris/Matra Racing, FC Nantes
Palmarès
: Ch. Fr. 1977, 1980, 1983, CdF 1979, 3ème CdM 1986, 4ème
CdM 1982, Ch. Europe 1984
76 sélections
en Equipe de France (1976-1986) 1 but
8 juillet 1982,
demi-finale de Coupe du Monde contre la RFA, le grand Max s'avance, chaussettes
baissées, pour tirer le sixième tir au but, il s'élance
et Schumacher arrête. Hrubesch qualifie la RFA. Voilà le seul
accroc pour Maxime Bossis sous le maillot bleu. Apparu en Equipe de France
en 1976 avec Platini, Bossis prend part à trois Coupes du Monde
où il dispute quinze matches (record pour un Français), remporte
l'Euro 1984 et détient, un temps, le record des sélections
avec 76 capes. Aussi à l'aise au poste de latéral, de stoppeur
ou de libero, Bossis est le patron de la défense des Bleus. Reconnaissable
entre mille de part sa silhouette filiforme, il possède des jambes
interminables qui font de lui un défenseur quasiment impassable
balle au pied. En championnat, il fait également un malheur avec
le FC Nantes, qu'il a rejoint à l'âge de dix-sept ans, en
remportant trois titres et une Coupe. Alors qu'on l'imaginait à
vie sous le maillot nantais, Bossis monnaye ses talents en rejoignant le
Matra Racing. Il permet aux Parisiens de monter en D1 mais la suite est
plutôt mi-figue, mi-raison. Usé par une présence de
tous les instants, il tire sa révérence après quatre
saisons à Paris. Une année sabbatique gomme la fatigue et
il revient encadrer les jeunes Nantais en défense pour une seule
et unique saison en 1990-91 avant de tourner définitivement la page.
Patrick
BATTISTON - Défenseur |
Né en
1957
Clubs :
FC Metz, AS Saint-Etienne, Girondins de Bordeaux, AS Monaco, Girondins
de Bordeaux
Palmarès
: Ch. Fr. 1981, 1984, 1985, 1987, 1988, CdF 1986, 3ème CdM 1986,
4ème CdM 1982, Ch. Europe 1984
56 sélections
en Equipe de France (1977-1989) 3 buts
La vie et l'oeuvre
de Patrick Battiston sont également indissociables de la demi-finale
de la Coupe du Monde 1982 où Schumacher le fauche en plein vol.
Toute la France est en émoi et Battiston s'en sort avec deux dents
cassées. Joueur d'une correction exemplaire, il pardonne Schumacher
pour ce geste. Ce Lorrain est, en fait, un modèle de professionnalisme
et de fair-play dès ses débuts en D1 à dix-sept ans
au FC Metz. Il passe ensuite par les plus grands clubs français
: Saint-Etienne, Bordeaux et Monaco et se construit un palmarès
éloquent, riche de cinq titres de champion et d'une Coupe. Très
à l'aise au poste de libéro, Battiston a le sens du placement,
un jeu de tête au dessus de la moyenne et surtout une frappe de balle
surpuissante. Celle-ci fait passer quelques frissons dans le dos de son
ami Platini lors d'une inoubliable demi-finale de Coupe d'Europe, Bordeaux-Juve,
en 1985. Michel Hidalgo, le sélectionneur tricolore, l'appelle en
Equipe de France en 1977, il devient l'un des piliers de la grande aventure
de la bande à Platini avec trois Coupes du Monde disputées
et un succès à l'Euro 1984. Sa longévité est
impressionnante puisqu'il s'installe douze ans en Equipe de France et dix-huit
ans en D1 pour un total de 530 matches. Bordeaux est devenue sa ville d'adoption.
Après un ultime passage en tant que joueur, il intègre le
staff technique du club avec la casquette de Directeur sportif et, aujourd'hui,
de responsable de la formation.
Né en
1959
Clubs :
Paris SG, Matra Racing, AS Cannes
Palmarès
: Ch. Fr. 1986, CdF 1982, 1983, 3ème CdM 1986, Ch. Europe
1984
60 sélections
en Equipe de France (1982-1992) 6 buts
Né en
Espagne, enfant du quartier des Minguettes de Lyon, Luis Fernandez se fait
un nom dans le football en gagnant la capitale. Homme des premiers succès
parisiens, il remporte deux Coupes de France et arrive à maturité
pour conduire le PSG au titre en 1986. Cette année-là est,
d'ailleurs, magique pour Luis. Il inscrit le tir au but de la qualification
pour les demi-finales de la Coupe du Monde face au Brésil. Luis,
joueur de tempérament, fait preuve d'un calme inouï pour plonger
la France dans le bonheur. Sélectionné avec les Bleus au
lendemain du Mundial 1982, il est rapidement incontournable au milieu du
terrain et devient l'une des pierres angulaires du "carré magique"
qui triomphe à l'Euro 1984. Après le Mundial 1986, Fernandez
change de club mais pas de ville. Le pari du Matra Racing se transforme
en fiasco suite à une grave blessure au genou. En 1989, Francis
Borelli, son ancien patron au PSG, est le dernier à lui faire confiance
en l'engageant à l'AS Cannes. Luis revit, Cannes s'offre une participation
européenne et Michel Platini, devenu sélectionneur, rappelle
Fernandez en Equipe de France. Il marque un superbe but en "ciseau" contre
ses "cousins" espagnols en éliminatoires de l'Euro 92. En fin d'année
1992, Fernandez raccroche les crampons soudainement et s'éprend
de passion pour le dur métier d'entraîneur. Celui-ci le lui
rend bien puisqu'il fait remonter Cannes en D1, conduit ensuite le PSG
au succès en Coupe des Coupes et, enfin, envoie Bilbao en Champions'
League. Il concentre, aujourd'hui, toutes ses forces pour redynamiser le
PSG.
Après
le portrait de Luis Fernandez, remémorez-vous les autres hommes
du "carré magique" qui a fait rêver la France dans la prochaine
édition.
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX