Les
années 70 regorgent de joueurs français talentueux à
vocation offensive. Ils ont pris une part prépondérante dans
le renouveau du football tricolore. Voici cinq hommes aux destins et aux
personnalités totalement différents... Larqué, Chiesa,
Revelli ...
Jean-Michel
LARQUE - Milieu |
Né en
1947
Clubs :
AS Saint-Etienne, Paris SG
Palmarès
: Ch. Fr. 1967, 1968, 1969, 1970, 1974, 1975, 1977, CdF 1970, 1974, 1975,
Finaliste C1 1976
14 sélections
en Equipe de France (1969-1976) 2 buts
Jean-Michel
Larqué est, sans aucun doute, le patron de la grande équipe
de Saint-Etienne. Capitaine émérite de la glorieuse épopée
stéphanoise, il allie un travail de tous les instants et des qualités
techniques de tout premier ordre. Cette technique lui permet d'ailleurs
d'enlever le concours du jeune footballeur alors qu'il est licencié
à Pau. Pierre Garonnaire le recrute et à 18 ans, il arbore
la tunique verte qui lui vaut 7 titres de champion et 3 Coupes de France
en douze ans de bons et loyaux services. En finale de celle-ci en 1975,
il inscrit un but mythique, une reprise de volée de 20 mètres
en ciseau, le geste parfait. Ce geste résume parfaitement le talent
de ce joueur. En Equipe de France, il est barré par Henri Michel
qui garde la préférence des nombreux sélectionneurs
de l'époque. Ses apparitions sous le maillot bleu sont trop rares
pour qu'il puisse se faire une place. En conflit avec Herbin, il quitte
Saint-Etienne pour le Paris SG où il devient entraîneur-joueur
sans grand succès. Saint-Etienne lui fait les yeux doux en 1990,
il occupe les fonctions de manager général sans pouvoir accomplir
son rêve de relancer les Verts. Pourtant, sa reconversion est un
modèle du genre, il se meut en homme de communication hors pair
en tant que consultant à la télévision et rédacteur
en chef du mensuel "Onze-Mondial".
Né en
1949 - Décédé en 1983
Club :
SEC Bastia
Palmarès
: Finaliste C3 1978
3 sélections
en Equipe de France (1973-1978)
Si les années
70 sont incontestablement les années vertes, il ne faut cependant
pas oublier la formidable aventure européenne de Bastia en Coupe
de l'UEFA en 1978. Loin de rouler sur l'or, le club corse s'invite parmi
les grands d'Europe en multipliant les exploits avant de chuter en finale
face au PSV Eindhoven. A l'exception de Rep, Bastia joue sans vedette mais
avec l'âme et le coeur corses des Orlanducci, Lacuesta, Fanfan Félix
et Claude Papi. Ce dernier est le symbole du club, le Sampieru Corsu du
football corse qui permet à Bastia de se faire une place sur l'échiquier
national et européen. Révélé en 1972 au soir
d'une finale de Coupe de France perdue contre Marseille, Claude Papi est
un joueur qui ne fait pas de bruit mais se bat sans cesse pour ses couleurs.
Filiforme, il ne paye pas de mine mais il est un créateur doté
de trois qualités essentielles : technique, clairvoyance et habileté.
Barré en Equipe de France par Platini, il est néanmoins du
voyage argentin pour la Coupe du Monde 1978. En fin de carrière,
il conduit Bastia à la finale de la Coupe de France 1981 sans participer
au succès corse. Blessé sur un tacle de Lemoult, il est définitivement
mis hors course. En 1983, il est terrassé par une crise cardiaque.
Aujourd'hui encore, personne n'évoque Bastia sans avoir une pensée
pour son stratège chauve.
Serge CHIESA
- Milieu/Attaquant |
Né en
1950
Clubs :
O Lyon, US Orléans, Clermont FC
Palmarès
: CdF 1973
12 sélections
en Equipe de France (1969-1974) 3 buts
Serge Chiesa
est pour toujours le joueur qui a dit NON ! A 3 jours d'un match éliminatoire
de l'Euro 1974, il fait sa valise et quitte le rassemblement de l'Equipe
de France sous les yeux de Stefan Kovacs, le sélectionneur des Bleus.
La décision de Chiesa est étonnante et irrévocable.
Entré en Equipe de France à 18 ans et demi, il était
promis au plus bel avenir international mais dans une sélection
nationale qui se cherche, il n'apprécie plus les relations entre
joueurs. Jamais, il ne reviendra sur sa parole même lorsque Michel
Hidalgo souhaite l'associer à Michel Platini. Le Lutin de Gerland
ne se consacre plus alors qu'à son club de toujours, l'Olympique
Lyonnais. Né au Maroc, formé à l'AS Montferrand, club
plus connu pour son rugby que pour son football, par Jules Sbroglia, ce
génie du dribble, doté d'une technique rare est repéré
en Equipe de France juniors par les recruteurs de Lyon. Entre Saône
et Rhône, il remporte le seul titre de sa carrière : la Coupe
de France 1973 aux côtés de Fleury Di Nallo. Il dispute 475
matches de D1, inscrit 119 buts avant de se retirer en D2 à Orléans
puis de tenter d'implanter le football professionnel à Clermont-Ferrand,
au Clermont FC. En 1989, il raccroche les crampons pour se consacrer à
ses affaires dans le textile. Il tient aujourd'hui un tabac presse.
Hervé
REVELLI - Attaquant |
Né en
1946
Clubs :
AS Saint-Etienne, OGC Nice, AS Saint-Etienne
Palmarès
: Ch. Fr. 1967, 1968, 1969, 1970, 1974, 1975, 1976, Meilleur buteur 1967,
1970, CdF 1968, 1970, 1975, 1977, Finaliste C1 1976
30 sélections
en Equipe de France (1966-1975) 15 buts
La grande équipe
de Saint-Etienne se doit d'avoir un grand buteur, il s'appelle Hervé
Revelli. Pendant plus d'une décennie, il fait trembler les filets
de France et d'Europe pour se forger avec l'AS Saint-Etienne le plus beau
palmarès individuel intra-muros français : 7 titres de champion
et 4 Coupes de France. Formé à Gardanne en Provence, il est
lui aussi enrôlé à l'âge de 18 ans par Pierre
Garonnaire. Plus que Larqué, il est déjà un homme
incontournable des premières glorieuses stéphanoises et s'empare
par deux fois du titre de meilleur buteur. Parti à Nice, il revient
à Saint-Etienne pour jouer aux côtés de son frère,
Patrick. Le duo fait alors parler la poudre jusqu'à la fabuleuse
finale de la Coupe des Champions 1976. L'année suivante, il remporte
une dernière Coupe de France avec une équipe stéphanoise
de métier. Hervé Revelli est le véritable avant-centre,
chasseur de buts. Il sait toujours se placer correctement pour créer
le danger, sauter au bon moment pour inscrire un but de la tête ou
alterner force et finesse pour mettre le ballon au fond des filets. Il
est ainsi le 3ème meilleur buteur de l'histoire de la D1 avec 216
buts. Connaissant la période sombre de l'Equipe de France, il est,
tout de même, efficace sous le maillot bleu. Après une carrière
d'entraîneur en Suisse et à Châteauroux, notamment,
il s'est acheté un restaurant à Lyon.
Né en
1954
Clubs :
Valenciennes, RC Lens, O. Marseille, Cercle Bruges, RC Strasbourg, VFB
Stuggart, FC Mulhouse, Aston Villa, FC Metz, RC Strasbourg, Valenciennes,
Galatasaray
Palmarès
: Ch. Turquie 1988, Ch. Europe 1984, 4ème CdM 1982
52 sélections
en Equipe de France (1976-1984) 12 buts
Didier Six
est un électron libre, un joueur impossible à définir
et à comprendre. Ses tribulations à travers la France et
l'Europe en sont le parfait reflet. Il n'a jamais su trouver totalement
ses marques dans les différents clubs où il a exercé
ses talents. Talent, le mot est lancé car Didier Six est l'un des
derniers grands ailiers du football français, capable dans un bon
soir de dérouter les meilleurs défenseurs du monde. Sa panoplie
est complète, faite de changements de direction, de contre-pieds,
d'appels, de contre-appels et surtout de centres millimétrés.
Il n'est alors pas étonnant que le seul homme à lui faire
véritablement confiance est Michel Hidalgo, le sélectionneur
de l'Equipe de France. Didier Six est un élément incontournable
de la génération Platini avec laquelle il termine 4ème
de la Coupe du Monde 1982 et il remporte l'Euro 1984. En dehors des Bleus,
il patauge avec les différents clubs qu'il fréquente et son
seul titre, il se l'octroie en fin de carrière sous le nom de Dundar
Six au Galatasaray d'Istanbul. L'inconstance de Six se traduit probablement
par le résumé de sa saison au RC Lens en 1977-78. En une
soirée, il rentabilise son transfert en plantant 3 buts à
la Lazio de Rome en 16ème de finale de la Coupe de l'UEFA. Il est,
un peu plus tard, écarté du groupe suite à des caprices
de star et le RC Lens rejoint la D2. Quel merveilleux fou génial
!!!
Le poste de
gardien de but soumis régulièrement à la critique
dans les années 70 voit défiler d'autres hommes de qualité
qui ne sauront jamais s'imposer. Dominique Baratelli, l'éternel
remplaçant en Equipe de France lors des Coupes du Monde 1978 et
1982, termine superbement sa carrière avec deux succès en
Coupe de France avec le PSG. Dominique Dropsy connaît également
plus de succès en clubs à Strasbourg et Bordeaux avec lesquels
il remporte 3 titres nationaux.
En défense,
Patrice
Rio succède à son père, Roger, en Equipe de France
et fait les beaux jours d'une grande formation nantaise. La "garde noire"
de l'Equipe de France est formée par la paire Marius Trésor
- Jean-Pierre Adams, un joueur athlétique. Il est dans le
coma depuis près d'un quart de siècle suite à une
banale opération du genou.
Les clubs
regorgent de milieux de terrain de talent. A Monaco, Jean Petit
et Christian Dalger gagnent le titre en 1978. Jean-Marc Guillou,
joueur de classe, se révèle à 29 ans pour participer
à la Coupe du Monde. Il est aujourd'hui l'heureux fondateur de l'école
de football d'Abidjan.
Patrick
Revelli est, comme son frère, la pièce maîtresse
de l'attaque stéphanoise. Il frappe par la suite du côté
de Sochaux. La belle génération nancéienne, vainqueur
de la Coupe de France en 1978, compte en plus de Michel Platini, un attaquant
virevoltant,
Olivier Rouyer, consultant à Canal+ de nos jours.
Enfin,
Jacky Vergnes, un attaquant totalement méconnu, inscrit
la bagatelle de 153 buts en D1 en une décennie à Nîmes,
Bastia puis Laval.
La France
s'installe au firmament du football mondial dans les années 80 grâce
une génération de joueurs assoiffés de victoires.
Dans un semaine, première partie consacrée à la défense
de fer des Bleus
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX