PSG : Fabian Ruiz, la métamorphose
Longtemps jugé trop tendre pour le Paris Saint-Germain, Fabian Ruiz a inversé le récit. Des implants, un Euro majuscule et une saison à contre-courant : le milieu de terrain espagnol s'est imposé comme un des meilleurs joueurs du monde à son poste.

Comme Samson, il a puisé sa force là où il l'avait perdue. Deux saisons sans éclat, une cote au plus bas, des sifflets parfois étouffés par l'indifférence... Fabian Ruiz (29 ans) avait tout du joueur de trop dans un Paris Saint-Germain qui voulait changer de dimension. Mais l'été 2024 a tout retourné.
Derrière la greffe capillaire devenue un symbole anecdotique, il y a surtout une mue profonde : un milieu transformé par la confiance, parfaitement complémentaire de Vitinha et João Neves. Et l'un des hommes forts du onze tentaculaire mis en place par Luis Enrique depuis six mois.
Un joueur qu'on ne voulait plus voir
Quand il a débarqué à Paris en 2022, l'Espagnol devait être ce milieu hybride, technique, grand, élégant, capable d'apporter de la projection et du liant. Mais ses deux premières saisons ont laissé plus de regrets que de certitudes : 6 buts et 10 passes décisives en 72 matchs, trop peu pour peser vraiment. Pire, son statut de titulaire indiscutable l'an dernier, alors que ses performances restaient inégales, a cristallisé la frustration des supporters. Et comme un pied de nez, il brillait sous le maillot de la Roja à l'Euro avec des prestations dignes d'un maestro clairvoyant, irrésistible dans ses enchaînements.
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À son retour, la question était simple : pouvait-il surfer sur cet élan ? L'anecdote des implants n'explique pas tout, mais elle symbolise bien le déclic mental. Pour la première fois, Fabian Ruiz a trouvé au PSG un cadre à sa mesure. Autour de lui, le milieu a changé de visage : Vitinha en chef d'orchestre dans une position plus reculée, João Neves en gratteur infatigable. Et entre les deux, lui, l'interstice, celui qui casse les lignes par ses courses, attire les défenseurs, surgit au bon moment. Une mue plus psychologique que physique, mais qui se voit match après match et qui crève désormais les yeux.
Un fil de yoyo impossible à attraper
Depuis janvier, le constat est sans détour. Fabian Ruiz a ajouté à son jeu ce qui lui manquait tant : le volume et l'instinct. Quand Vitinha module la cadence et João Neves éteint les incendies, Fabian Ruiz déchire les lignes adverses par ses projections. Ses courses incessantes vers l'avant forcent les blocs à reculer, ouvrent des espaces, et rendent sa lecture impossible pour l'adversaire. Grand, à l'aise techniquement, insaisissable dans ses déplacements, son profil détonne dans un milieu à deux métronomes plus courts sur pattes et qui ont désormais l'habitude d'évoluer sous le même maillot en sélection.
Ses chiffres résument sa magnifique saison : 8 buts et 11 passes décisives en 60 matchs, loin de ses standards passés. Mais c'est surtout sa capacité à surgir dans les moments qui comptent qui marque les esprits. Contre le Real Madrid (4-0), mercredi, il inscrit un doublé avec un flair d'opportuniste, comme sur sa reprise de volée contre Arsenal (2-1) après un corner cafouillé. «Je vis l'un des meilleurs moments de ma carrière» , a d'ailleurs admis l'Ibère, qui s'il n'aura pas le Ballon d'Or car devancé par plus clinquant que lui, a déjà gagné bien plus précieux : sa place, et un nouveau statut qu'on croyait hors de portée.
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