Les
attaquants des années 60 sont des buteurs très prolifiques
au sein de leur club. Pour la majorité d'entre eux, le passage en
Equipe de France est moins heureux. Retour sur une génération
d'attaquants de talent qui n'a pas connu la gloire qu'elle méritait...
Né en
1945
Clubs :
RC Lens, FC Sochaux, Stade de Reims
Palmarès
: Néant
35 sélections
en Equipe de France (1963-1973) 7 buts
Lorsque Georges
Lech, enfant des corons de Montigny, accompagne son père au stade
Félix-Bollaert, il ne sait pas que quelques années plus tard,
il sera la vedette du RC Lens. Henri Trannin, le recruteur des sang et
or, le décide très tôt à venir parfaire son
jeu au RC Lens et à 17 ans, il fait ses grands débuts à
Marseille. A 19 ans, il découvre l'Equipe de France avec laquelle
il signera un bail de dix ans mais il n'a pas la chance de participer à
la seule grande aventure bleue de l'époque, la Coupe du Monde 1966.
Ces succès précoces, Georges Lech les doit, certes, à
ses qualités de buteurs, il est souvent classé parmi les
5 premiers en championnat de France, mais aussi à une génération
de jeunes Lensois (Krawczyk, Hédé ou son frère Bernard)
qui crée une énorme surprise en finissant troisième
en 1964. Les dirigeants lensois ne réussissent pas à bonifier
cette performance et en 1968, l'équipe descend en D2. Georges Lech
rejoint Sochaux puis Reims, deux clubs en perte de vitesse qu'il ne peut
sublimer à lui seul. A moins de trente ans, il abandonne sa carrière
suite à une entorse du genou mal soignée. La société
Adidas l'embauche comme représentant avant de le licencier vingt
ans plus tard. Aujourd'hui, Georges Lech assiste en connaisseur aux matches
du RC Lens. Sa plus grande fierté est d'avoir permis à son
père de quitter la mine grâce à ses talents de footballeur.
Philippe
GONDET - Attaquant |
Né en
1942
Clubs :
Stade Français, FC Nantes
Palmarès
: Ch. Fr. 1965, 1966, Meilleur buteur 1966
14 sélections
en Equipe de France (1965-1970) 7 buts
Remarqué
tout jeune par les recruteurs du Stade Français, il se dirige vers
la capitale pour s'engager dans l'aventure professionnelle. Elle tourne
court. Il part retrouver ses racines à Blois. Nantes le contacte
alors. Sa carrière prend une nouvelle tournure. En simplement deux
saisons, Philippe Gondet entre au Panthéon des grands buteurs français.
Le FC Nantes remporte les deux premiers titres de son histoire en 1965
et 1966 avec le style de jeu mis en place par José Arribas qui reste
de nos jours la marque de fabrique nantaise. Dans une formation au jeu
bien léché, Philippe Gondet est "l'athlète" qui offre
une force dévastatrice de percussion et de perforation des défenses.
Le plus court chemin pour aller au but est la ligne droite. Personne ne
peut l'arrêter et en 1966, il bat le record de buts inscrits en une
saison : 36 (il sera détrôné quelques années
plus tard par Skoblar). L'Equipe de France a besoin d'un tel attaquant.
Pour sa première sélection, son but face à la Yougoslavie
propulse la France vers la Coupe du Monde 1966 où les Bleus et Gondet
ne font qu'un passage éclair. La suite est plus morose, Gondet subit
deux opérations aux deux genoux et n'est plus que l'ombre de l'extraordinaire
buteur qu'il était. L'attaque nantaise n'est plus aussi percutante
et les Nantais sont devancés par l'AS Saint-Etienne. Gondet marque
99 buts de 1963 à 1971 en 193 matches avec Nantes. Il demeure aujourd'hui
et pour longtemps, le meilleur buteur français sur une saison.
Georges
BERETA - Attaquant |
Né en
1946
Clubs :
AS Saint-Etienne, Olympique de Marseille, FC Gueugnon
Palmarès
: Ch. Fr. 1967, 1968, 1969, 1970, 1974, 1975, CdF 1968, 1970, 1974, 1976
44 sélections
en Equipe de France (1967-1975) 4 buts
Le grand Saint-Etienne
des années 60 et 70 se devait de posséder au sein de son
effectif un véritable Stéphanois. Georges Béréta
débute chez les verts en catégorie minime et en parallèle,
dans la ville du puissant groupe Manufrance, il devient apprenti armurier.
En 1967, une pénurie d'ailiers frappe l'ASSE. Les dirigeants, sur
les conseils de l'entraîneur de l'Equipe de France militaire, font
alors confiance à ce jeune joueur du club. Pour ce petit ailier
(1,66 m) très rapide, le coup d'essai est un coup de maître.
Pendant près de huit années, il ne quitte plus l'attaque
stéphanoise et devient un rouage essentiel de l'Equipe de France.
Son palmarès s'étoffe de manière exponentielle : 6
titres, 3 Coupes et autant de doublé sous les couleurs stéphanoises.
Hélas pour lui, l'appât du gain lui coûte l'apothèose
de l'ère stéphanoise. Au cours de l'année 1974-75,
l'Olympique de Marseille, l'ennemi intime de l'ASSE à l'époque,
lui propose un contrat mirobolant. Roger Rocher, le président de
l'ASSE, ne veut pas, par principe, surenchérir. L'enfant du pays
s'en va au grand regret des supporters qui en veulent à Roger Rocher.
Les très grands résultats de la cité du Forez font
rapidement taire les critiques. Pendant ce temps, Bereta gagne une nouvelle
Coupe mais observe ses amis, qui font rêver la France, à la
télévision. Son palmarès est l'un des plus éloquents
sur la scène nationale avec 6 titres de champion et 4 Coupes de
France.
Nestor
COMBIN - Attaquant |
Né en
1940
Clubs :
Colon (Arg.), O. Lyon, Juventus, Varese, Torino, Milan AC, FC Metz, Red
Star
Palmarès
: CdF 1964, C d'Italie 1968, Coupe intercontinentale 1969
8 sélections
en Equipe de France (1964-1968) 4 buts
Dans les années
60, le continent européen est déja friand de joueurs sud-américains.
La France n'est pas insensible à cette vague de migrations et plusieurs
Argentins débarquent en France. Le meilleur d'entre eux s'appelle
Nestor Combin. Cet attaquant au visage d'indien fait le bonheur de l'Olympique
Lyonnais. Ses deux buts lors de la finale de la Coupe de France 1964 donne
ses premières lettres de noblesse au jeune club lyonnais. Les réglements
de la FIFA, plus souples à l'époque, lui permettent d'endosser
le maillot de l'Equipe de France et de vivre la Coupe du Monde 1966 sous
le maillot bleu. Nestor "la foudre", à la frappe dévastratice,
attire les convoitises des clubs italiens. De la Juventus au Milan AC,
il réalise une belle carrière en Italie tout en s'éloignant
de l'Equipe de France. Les sélectionneurs ne font alors pas confiance
aux joueurs évoluant à l'étranger. En 1969, en finale
de la Coupe Intercontinentale, il défend victorieusement, aux côtés
du grand Gianni Rivera, les couleurs du Milan AC face aux Argentins d'Estudiantes.
L'accueil, qui lui ai fait en Argentine, n'est pas des plus chaleureux.
Il est roué de coup tout au long du match et jeté en prison
pour une sombre histoire de service national. Il est libéré
suite à l'intervention du Président de la République
argentine. Lassé du catenaccio italien, il termine sa carrière
en France à Metz puis au Red Star où il se transforme
en organisateur du jeu.
Fleury
DI NALLO - Attaquant |
Né en
1943
Clubs :
O. Lyon, Red Star, Montpellier
Palmarès
: CdF 1964, 1967, 1973
10 sélections
en Equipe de France (1962-1971) 8 buts
Deux grands
joueurs, Nestor Combin et Fleury Di Nallo, se partagent les premières
heures de gloire de l'Olympique Lyonnais. Si Nestor "la foudre" vient de
l'autre bout de la planète, Fleury Di Nallo est un pur produit lyonnais.
Joueur au talent précoce, Di Nallo va devenir un modèle de
longévité et d'allégeance aux couleurs lyonnaises.
Après le premier succès en Coupe en 1964, Combin s'en va,
Di Nallo reste et il s'affirme comme "le petit prince de Gerland". A chacune
de ses sorties, il illumine le magnifique stade de Lyon. Comme son équipe,
il est avant tout un joueur de Coupe. En dix ans, il participe à
cinq finales pour en remporter trois. En 1967, il reçoit même
la bise du Général de Gaulle. Il n'a pas la faveur des sélectionneurs
nationaux. Il ne fait que des apparitions furtives en Equipe de France
mais prend le temps d'inscrire 8 buts en 10 sélections dont deux
lors de la première face à la Hongrie. Handicapé par
une fracture de la jambe, il raccroche les crampons après un passage
au Red Star et à Montpellier avec un total de 187 buts en D1. Il
devient alors un formateur hors pair au sein du club de Louis Nicollin.
La France des
années 60 regorge de bons gardiens de but. Marcel Aubour
est le gardien titulaire lors de la Coupe du Monde 1966, il allie classe
et décontraction, ce qui plaît énormément au
public. Pierre Bernard a fait le bonheur de plusieurs clubs français
(Bordeaux, Sedan, ASSE, etc...) grâce à des interventions
pleines d'audace et de maîtrise.
Les footballeurs
de devoir ne manquent pas non plus. Les rôles joués par Aimé
Jacquet à Saint-Etienne ou par Robert Budzinski à
Nantes sont particulièrement ingrats. Connaissant les vertus du
travail, ils sauront, par la suite, les inculquer à leurs successeurs
avec la réussite que l'on connaît.
Un autre Franco-argentin,
Hector
de Bourgoing, fit les beaux jours du football français.
Il ne faut
pas oublier les footballeurs ouvriers sedanais magnifiquement représentés
par l'enfant du pays, Yves Herbet.
D'autres grands
buteurs marquent cette époque. André Guy inscrit 159
buts en D1 à Saint-Etienne et à Lille, entre autres. Lucien
Cossou atteint un total de 149 buts en passant notamment à Monaco.
La France
se redécouvre des ambitions dans les années 70 en arborant
les couleurs vertes de Saint-Etienne et en vivant le début de l'aventure
des Bleus version 80's.
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX