PSG : Barcola sur les rotules

Usé par un enchaînement interminable depuis plus d'un an, Bradley Barcola traverse un automne sans éclat. Dans un Paris Saint-Germain aux rotations limitées, l'ailier français subit une surcharge qui pèse sur son jeu et sur sa fraîcheur.

Bradley Barcola peine à enchaîner.

Trop haut, trop vite ? Désormais incontournable au Paris Saint-Germain et bien installé en équipe de France, Bradley Barcola (23 ans) aurait pu suivre une trajectoire bien différente. En janvier 2023, alors qu'il jouait très peu avec l'Olympique Lyonnais, il était annoncé proche d'un départ aux Young Boys. Moins de trois ans plus tard, l'ancien Gone enchaîne les matches à un tout autre niveau.

Trop plein de minutes, trop peu de jus

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2023-2024, Barcola avait déjà joué 39 matchs pour 2 098 minutes. La saison suivante, son compteur a explosé : 64 matchs, 3 956 minutes, soit autant que Kang-in Lee et Gonçalo Ramos, les deux supersubs du moment, réunis. Et depuis août, il a déjà franchi la barre des 1 000 minutes, loin devant tous les autres offensifs du PSG. Son jeu, fait de courses répétées, d'appuis explosifs et de transitions à haute intensité, l'expose davantage que les autres à l'usure.

Selon L'Équipe, son entourage reconnaît qu'il «ne joue souvent qu'à 50 %» , conséquence directe de gênes musculaires persistantes aux ischios qui lui ont d'ailleurs fait manquer le dernier rassemblement de l'équipe de France. Les examens n'ont rien révélé d'anormal, mais la fatigue s'est installée. Dans un effectif où la rotation offensive est minée par les blessures, Barcola a endossé le rôle du survivant. Il court, encore et encore, sans toujours savoir s'il en a les moyens, avec un rendement en baisse.

L'énergie d'un ailier, le poids d'un marathon

Le paradoxe est cruel : c'est le moment où il devait prouver qu'il pouvait devenir indispensable… qu'il s'épuise. Les absences prolongées d'Ousmane Dembélé et de Désiré Doué lui ont ouvert une autoroute vers le onze, mais la machine s'est grippée. Son influence se dilue, ses accélérations manquent de tranchant, et sa finition reste en berne (un but en dix matchs). En interne, Luis Enrique reste patient, conscient de la charge accumulée depuis dix-huit mois. Mais la hiérarchie pourrait se resserrer dès que tous les offensifs retrouveront le rythme.

Le risque, pour Barcola, est clair : redevenir un joueur de banc au moment où Paris a besoin de profondeur. Sa saison 2024-2025 l'a hissé parmi les attaquants les plus utilisés d'Europe. Elle pourrait aussi laisser des traces durables s'il ne parvient pas à se régénérer. Le PSG prépare pour lui un travail individualisé avec son physio. Mais tant que la trêve hivernale n'est pas là, il devra serrer les dents pour compenser les absences de ses partenaires. Et prouver qu'il peut, malgré la fatigue, continuer à courir plus vite que l'usure.

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