Liverpool : les braises du doute
Quatre défaites consécutives en Premier League et une défense en perdition : le Liverpool d'Arne Slot n'est plus qu'une ombre de lui-même. Vainqueur de Francfort (1-5), quatre jours plus tôt, le champion d'Angleterre s'est encore effondré à Brentford (3-2), samedi, au terme d'une nouvelle soirée d'erreurs et d'impuissance.

Le contraste est saisissant. Après un départ parfait – cinq victoires lors de ses cinq premiers matchs – Liverpool a enchaîné quatre revers en Premier League face à Crystal Palace (2-1), Chelsea (2-1), Manchester United (1-2) et Brentford (3-2). L'équipe d'Arne Slot, qui avait dépensé près de 500 M€ cet été pour remodeler son effectif, traverse la pire série de son ère récente.
Les arrivées d'Alexander Isak (150 M€), Florian Wirtz (136 M€), Hugo Ekitike (95 M€), Milos Kerkez (46,9 M€), Jeremie Frimpong (40 M€) et Giovanni Leoni (31 M€) devaient propulser le club anglais dans une nouvelle dimension. Pour l'heure, elles révèlent un collectif encore en chantier, miné par un manque de repères et une défense privée de certitudes.
Un champion à l'arrêt
Le constat est brutal. Liverpool n'a pris aucun point depuis un mois et a encaissé neuf buts sur la période. Face à Brentford (3-2), les Reds ont craqué sur une touche longue et une transition express, symboles d'une fébrilité inquiétante. Arne Slot l'a reconnu sans détour : «La seule chose qu'on a travaillée à l'entraînement, c'était la défense sur les longues touches…» Un discours plein d'impuissance pour un entraîneur qui accuse le coup. Le pressing, autrefois marque de fabrique des Scousers, s'est disloqué, et les distances entre les lignes se creusent match après match.
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L'ombre de la saison 2020-2021 plane à nouveau sur Anfield. À l'époque, le club sortait d'une saison post-titre marquée par une série noire similaire – cinq défaites en six matchs sur un mois, six revers consécutifs à domicile – et une défense décimée. Aujourd'hui, la charnière formée par Virgil van Dijk et Ibrahima Konaté peine à tenir la baraque, tandis que Giorgi Mamardashvili, recruté pour 40 M€, découvre les réalités du championnat anglais. Slot, lui, modifie son onze chaque week-end, cherchant encore une cohérence collective qui lui échappe.
Les fissures d'une révolution à 500 M€
Les chiffres résument la dérive : 14 buts encaissés, aucun clean-sheet depuis un mois et demi mais aussi et surtout autant de défaites en championnat que sur toute la saison précédente. L'équipe a beau posséder l'un des effectifs les plus coûteux d'Europe, elle manque d'un fil conducteur. Wirtz alterne entre poste axial et aile gauche, Frimpong multiplie les montées sans couverture, Isak peine à trouver ses marques... Le jeu de position voulu par Slot tarde à s'imposer, et la verticalité instinctive du Liverpool version Klopp s'est diluée.
Van Dijk a résumé la situation avec franchise après la nouvelle défaite chez les Bees : «Tout le monde doit se regarder dans le miroir. Moi aussi.» Le capitaine néerlandais appelle à la responsabilité collective, conscient que la crise dépasse le simple plan tactique. L'unité du vestiaire sera mise à l'épreuve dès la réception d'Aston Villa, un adversaire en difficulté mais toujours dangereux. Car si Liverpool a déjà connu des tempêtes, rarement elles ont soufflé si tôt, avec autant de talent… et autant de doutes.
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