Southampton : le Still ne suffit pas
Avec seulement deux victoires en onze journées, Southampton s'enfonce dans le bas de la Championship. Le club au deuxième budget de la division occupe une inquiétante 18e place malgré des statistiques avancées flatteuses. Will Still, arrivé avec une flatteuse réputation, découvre la brutalité du football anglais.

L'histoire semblait écrite autrement. Parti de Lens pour «raisons personnelles et professionnelles» , Will Still avait trouvé en Angleterre le défi dont il rêvait depuis toujours. Cinq mois plus tard, Southampton, redescendu de Premier League, va avoir du mal à reprendre l'ascenseur.
Dominants dans le jeu mais inefficaces, les Saints affichent un bilan paradoxal : beaucoup d'occasions créées, très peu concrétisées. Selon les statistiques, le club devrait se battre pour le podium, mais le classement le place à trois points de la zone rouge (18e sur 24). Un écart qui alimente déjà la grogne du St Mary's Stadium.
Le paradoxe des chiffres
Sur le plan du contenu, tout paraît cohérent. Southampton se procure en moyenne plus d'une vingtaine de situations franches par match, l'un des meilleurs totaux du championnat, mais transforme trop peu de ces occasions. À l'inverse, la défense concède peu d'occasions nettes, mais encaisse presque à chaque tir cadré. De retour dans la cage, Gavin Bazunu affiche un des pires bilans en termes d'arrêts déterminants, tandis que les attaquants, Cameron Archer (1 but en 9 matchs) en tête, manquent de tranchant devant le but. Le jeu de Still, fondé sur un pressing haut et des relances rapides, séduit par sa structure mais expose aussi une fragilité dans les deux surfaces.
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Les indicateurs restent pourtant positifs. Southampton figure parmi les meilleures équipes du championnat pour les situations créées et pour la maîtrise territoriale. Mais les statistiques ne marquent pas de buts, et les tribunes n'en veulent plus entendre parler. Après la défaite à Bristol City (3-1), mardi, les supporters ont entonné un chant évocateur – «Tu seras viré demain matin» . L'atmosphère devient lourde autour d'un coach qui prône la patience et l'apprentissage. Dans un championnat où tout va très vite, la mécanique du jeune tacticien de 33 ans tourne à plein régime dans le jeu, mais reste désespérément stérile au tableau d'affichage.
Le poids du budget et du temps
C'est tout le paradoxe de ce projet. Southampton dispose d'un effectif calibré pour la montée, avec près de 45 M€ de masse salariale annuelle, soit le deuxième budget du Championship derrière Leicester, également revenu de l'élite. Les dirigeants de Sport Republic n'ont pas investi autant pour une saison de transition. Les aides financières issues de la relégation diminuent déjà, et le club devra réduire ses coûts de plusieurs millions d'euros s'il reste en deuxième division une année supplémentaire. Still le sait mieux que quiconque : dans un environnement où la remontée est une obligation économique, les beaux principes de jeu ne suffisent plus.
Le conseil d'administration a fixé des objectifs précis : atteindre au moins 1,5 point par match avant la trêve, revenir dans le TOP 10 à Noël, puis viser a minima les play-offs au printemps pour figurer dans le bon train. En cas d'échec, une clause permettrait de le remplacer sans gros dédommagement. Le technicien belgo-anglais plaide pour un peu de temps et un renfort offensif dès le mercato d'hiver, mais la fenêtre se referme vite. Applaudi pour ses idées et sa rigueur, Still se retrouve désormais confronté à une réalité plus froide : dans le football anglais, les chiffres séduisent, mais seuls les résultats sauvent les postes. Et pour conserver sa place, il devra vite les collectionner.
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