LFP Media : le courant passe mal avec certains présidents de L1
Créée pour incarner le nouveau visage du football français, LFP Media est déjà traversée par les remous. À peine quelques semaines après le lancement de la chaîne Ligue 1+, les désaccords se multiplient entre Nicolas de Tavernost et plusieurs présidents de clubs.

Un climat toujours aussi tendu. Lors du dernier conseil d'administration de la LFP, tenu ce mercredi, le directeur général de LFP Media, Nicolas de Tavernost, a eu les oreilles qui sifflent.
Des critiques ouvertes, une réaction vive
Selon L'Équipe, le ton est monté dès les premières interventions. Olivier Létang (Lille), Loïc Féry (Lorient) et Nasser Al Khelaïfi (Paris SG) ont demandé davantage de transparence sur les 36,5 M€ alloués à la filiale, dont 14 M€ destinés au marketing. L'ancien dirigeant du groupe M6 a défendu sa feuille de route, validée par le conseil, avant de lâcher qu'il «prendrait ses responsabilités» si ses méthodes ne convenaient pas. Une phrase perçue comme une menace de départ par plusieurs membres, surpris par la virulence de la réponse.
L'incident a été désamorcé par Waldemar Kita (Nantes), qui a appelé à la patience et salué la qualité du lancement de la chaîne, celle-ci regroupant déjà plus d'un million d'abonnés depuis sa création en juillet dernier. Mais les échanges ont laissé des traces. Derrière les discours officiels, la méfiance s'installe entre la direction et les clubs, décidés à suivre de plus près la gestion d'une structure stratégique pour l'avenir économique du football français après les déboires du fiasco Médiapro.
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Un mode de gouvernance contesté
Plusieurs dirigeants estiment que Nicolas de Tavernost peine à s'adapter à un fonctionnement collégial. Ses décisions, jugées trop verticales, alimentent la frustration d'un conseil d'administration qui veut retrouver un véritable pouvoir de contrôle. Certains regrettent un manque d'échanges réguliers et de visibilité sur les choix budgétaires. De son côté, le directeur général revendique son autonomie et rappelle que les objectifs fixés pour 2025 sont en bonne voie.
La polémique sur la prime de 1 000 euros versée aux salariés a accentué le malaise. Décidée sans validation formelle du conseil, elle symbolise selon plusieurs présidents un manque de transparence persistant. D'autres y voient simplement un excès de zèle dans un contexte déjà tendu. La direction assure qu'il s'agissait d'une récompense légitime du travail fourni, validée par Vincent Labrune. Le calme est revenu, mais la fracture reste visible. Si la chaîne fonctionne, le courant, lui, demeure instable.
Comprenez-vous la réaction de certains présidents de Ligue 1 ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...