Droits TV : bonne nouvelle pour les clubs de L1
Portée par le lancement de sa nouvelle plateforme, la Ligue 1 retrouve un souffle inespéré. Avec plus d'un million d'abonnés et des recettes supérieures aux attentes, Ligue 1+ permet une redistribution relevée. Ce sursaut redonne de l'air aux clubs, même si le championnat reste très loin des standards européens.

La Ligue 1 sortait d'une séquence marquée par l'effondrement de ses diffuseurs traditionnels et une chute brutale de ses revenus télévisés. Pour relancer son produit, la LFP avait choisi de miser sur une plateforme numérique intégrale, un pari inédit dans l'écosystème européen.
L'incertitude était grande, tant du côté des clubs que des observateurs, sur la capacité de ce dispositif à compenser les pertes accumulées. Quelques semaines après le coup d'envoi, les premiers chiffres montrent que ce virage digital a produit des effets concrets, même si le paysage global reste fragile.
Des chiffres en progrès
Lors du collège de Ligue 1 tenu lundi, le directeur général de LFP Media, Nicolas de Tavernost, a présenté aux clubs les premiers résultats de Ligue 1+, la plateforme lancée cet été. D'après le rapport transmis par la commission des finances, la chaîne compte déjà 1,026 million d'abonnés. Sur cette base, les recettes totales atteignent environ 158 M€, dont 142 M€ de revenus nets une fois les commissions de distribution déduites. Ces chiffres actualisés ont ensuite été communiqués à l'ensemble des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2.
emplacement publicitaire
Le barème provisoire arrêté au début de saison se limitait à une enveloppe de 80,4 M€, la DNCG ayant demandé d'exclure les revenus incertains de Ligue 1+. Avec l'intégration désormais retenue, le volume global de redistribution est presque doublé. Dans cette nouvelle projection, le club champion pourrait percevoir 30,1 M€, contre 14,42 M€ dans l'hypothèse initiale, tandis que le dernier grimperait à 3,72 M€ au lieu de 1,44 M€. La Ligue 2 profiterait aussi de cette réévaluation, avec une dotation portée de 742 000 € à 1,83 M€ pour le premier et de 483 000 € à 1,19 M€ pour la lanterne rouge.
Un équilibre toujours précaire
Cette amélioration ne doit toutefois pas masquer la réalité des chiffres qui demeurent très en deçà des niveaux passés. Comme le souligne le média spécialisé, les revenus domestiques continuent de reculer fortement. Lors de la saison passée, le champion avait encore touché 19 M€ de droits nationaux. En 2025-2026, la prévision tombe à 12 M€. Le dernier encaissera 3,72 M€ contre 6 M€ lors de l'exercice écoulé, un effondrement brutal qui illustre la fragilité structurelle du système à la suite du fiasco Médiapro.
Seuls les clubs régulièrement qualifiés en Europe peuvent amortir le choc grâce aux droits internationaux. Le premier perçoit jusqu'à 18 M€ supplémentaires, mais cette manne ne concerne qu'une poignée d'équipes. Pour la majorité, les budgets reposent sur des recettes trop basses pour envisager une croissance solide. L'objectif fixé par Nicolas de Tavernost d'atteindre 1,15 million d'abonnés d'ici la fin de saison est déjà en passe d'être atteint, mais même un dépassement ne suffirait pas à combler les écarts.
Le gouffre avec l'étranger
La comparaison avec les grandes ligues européennes reste cruelle pour le championnat de France. En Premier League, le dernier du classement en 2024-2025 a touché 128 M€, soit plus de quatre fois plus le futur champion français. En Espagne, les clubs les moins bien classés dépassent les 40 M€, tandis qu'en Allemagne et en Italie, les droits domestiques assurent un socle supérieur à 30 M€ pour les équipes de bas de tableau. La Ligue 1 reste donc confinée à un autre ordre de grandeur.
L'écart se lit aussi dans l'évolution des droits. La Premier League continue d'augmenter ses revenus à chaque cycle tandis que les autres principales compétitions continentales maintiennent des montants élevés autour du milliard. La France, elle, ne fait que remonter la pente après l'effondrement du précédent contrat. Le contraste n'est pas seulement dans les chiffres absolus mais aussi dans la trajectoire. Les autres consolident leurs positions, la Ligue 1 se contente de survivre. Jusqu'à quand ?
Ligue 1+, une réussite ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...