Brest : après l'ivresse, la survie

Après deux saisons hors du temps, Brest va retrouver sa routine. Malgré un apport important avec la Ligue des Champions, le club finistérien, qui a perdu de nombreux cadres, devra s'accrocher pour encaisser une période de transition qui s'annonce mouvementée.

Éric Roy a du pain sur la planche.

Les supporters de Brest en sont conscients : ce qu'il s'est passé au cours des deux dernières années est une anomalie. Une troisième place en Ligue 1 en 2023-2024, un 16e de finale de Ligue des Champions en 2024-2025, le club finistérien s'est invité à une table à laquelle il n'avait jamais été convié.

Après l'ivresse des soirées européennes, les Pirates vont devoir retrouver leur sobriété pour rester à flot. Le mercato estival en cours, sur le point de s'achever, confirme le sevrage nécessaire pour une équipe qui va devoir se fixer des objectifs beaucoup moins ambitieux, au moins à court terme.

Départs majeurs, recrutement d'ajustement

En effet, le SB29 a laissé filer sa colonne vertébrale. Marco Bizot est parti à Aston Villa après quatre grosses saisons, Mahdi Camara (8 M€) a rejoint Lilian Brassier à Rennes. Mathias Pereira Lage, Massadio Haïdara, Jordan Amavi et Jonas Martin sont tous partis au terme de leur engagement. Dans les prochaines heures, c'est le métronome de l'équipe, Pierre Lees-Melou, qui va lui aussi quitter le navire pour rallier le Paris FC (7-8 M€).

En face, Brest a acheté «utile» . Radoslaw Majecki, prêté par Monaco, va tenter de faire oublier Bizot. Ludovic Ajorque (2 M€) a été conservé définitivement en pointe, et Joris Chotard (4 M€) est arrivé pour densifier le coeur du jeu. Sur les côtés, la signature de Daouda Guindo apporte de la profondeur, tandis que Junior Diaz est venu en prêt pour la rotation axiale. Le tout avec un solde positif : +25 M€, vente de Lees-Melou comprise, signe d'un été piloté avec rigueur et calcul.

Roy a du travail

Malgré 51,83 M€ encaissés via la C1 – le 23e bilan sur les 36 équipes engagées – l'enveloppe 2025-2026 validée, de l'ordre de 35 M€, reste un petit budget, la priorité ayant été de sécuriser la trésorerie et de rester dans les clous de la DNCG. Dans le même temps, Éric Roy, longtemps annoncé sur le départ, a finalement prolongé jusqu'en juin 2027, et le club poursuit son chantier d'outil avec l'Arkéa Park, dont l'ouverture est prévue dans deux ans.

Sportivement, l'après-coup se voit déjà. Le 3-3 initial contre Lille a rappelé la force de caractère mais aussi la fragilité de l'axe, et le 0-2 à Toulouse a exposé le coût immédiat du départ des cadres. À court terme, Brest devra retrouver du liant entre la défense et l'attaque, mais surtout se réinventer sans ceux qui ont fait sa gloire récente. Le maintien reste un objectif raisonnable – et surtout le plus réaliste. Pour rester debout, Brest devra apprendre à survivre avant de rêver à revivre.

Quelle saison pour Brest ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...