Toulouse : alerte violette !
Entre corrections sévères en matchs amicaux et départs notables sur le marché des transferts, Toulouse vit un été 2025 particulièrement chahuté. Le modèle mis en place par RedBird peut-il tenir la distance ?

Depuis son retour en Ligue 1 en 2022-2023, Toulouse a toujours su absorber les secousses. Mais cette fois, la spirale de ventes, de blessures et de paris non confirmés semble plus périlleuse que jamais.
Les gifles subies durant la préparation estivale posent la question que tout le monde redoute : le système RedBird a-t-il atteint sa limite ? Ou s'agit-il simplement d'une turbulence de plus à franchir ?
Un été sous tension
L'illusion d'un été maîtrisé n'aura pas tenu une semaine. En encaissant 13 buts en deux matchs contre Leipzig (0-7) et Stuttgart (0-6), avec une autre défaite face à Al Nassr (1-2), Toulouse a vu sa préparation virer au traumatisme. Pire que les scores, c'est le contenu qui alarme : une défense dépassée, une absence totale de réaction mentale, et des lacunes criantes à tous les niveaux. «Après le premier but, on a perdu notre concentration. Ensuite, que du négatif» , a fait remarquer Carles Martínez Novell après la première claque. Si le mal est mental, il ne se règle pas par le mercato. D'autant plus que ces défaites arrivent dans une séquence censée valider des automatismes défensifs, alors que Rasmus Nicolaisen, leader de l'arrière-garde mais opéré d'une cheville en octobre, est en phase de reprise.
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Ces revers ne sont pas de simples accidents estivaux mais cristallisent l'effet domino déclenché l'été dernier. En 2024-2025, Toulouse avait réussi l'exploit de se maintenir aisément malgré les ventes de Logan Costa (Villarreal), Christian Mawissa (Monaco) et Thijs Dallinga (Bologne), grâce à une alchimie entre coups d'expérience (King, Sidibé), jeunes prometteurs (Canvot, Cresswell) et belles trouvailles (McKenzie). Mais l'été 2025 bascule dans une autre dimension. En quelques semaines, le TFC a perdu Zakaria Aboukhlal (Torino), meilleur buteur la saison passée, Gabriel Suazo (Séville), latéral gauche titulaire, et Shavy Babicka (Étoile Rouge), option offensive utile. Le tout sans apporter d'expérience équivalente dans les deux couloirs. Résultat : un effectif plus jeune, moins équilibré, et mentalement plus fragile.
Un modèle à la croisée des chemins
Le modèle RedBird repose sur une mécanique bien huilée : repérer tôt, revendre cher, et combler vite les manques avec des profils sous cotés. Sur le papier, l'été 2025 ne déroge pas à la règle. Toulouse affiche un solde net positif sur deux mercatos consécutifs (+34 M€ depuis l'été 2024), a recruté un 10 créatif avec Mario Sauer et un attaquant polyvalent avec Santiago Hidalgo, tout en maintenant une masse salariale faible (environ 12 M€, 17e de L1). Le latéral gauche Max Arfsten et l'avant-centre Faris Moumbagna pourraient d'ailleurs suivre. Toutefois, les marges de manoeuvre se réduisent. Les concurrents copient la méthode, les prix grimpent, et Toulouse semble moins souvent seul sur les bons coups.
Surtout, les signaux faibles se multiplient. La perte simultanée des deux titulaires sur le flanc gauche (Aboukhlal et Gabriel Suazo) casse la symétrie d'un système basé sur la verticalité. Le départ de Joshua King n'a pas été compensé en leadership. Nicolaisen tarde à revenir. Et les dernières recrues sont jeunes mais encore à polir. Quant à la jeunesse toulousaine, elle reste brillante (Canvot est suivi par Aston Villa), mais fragile. Le début de saison à venir dira si Toulouse vit un simple trou d'air ou le début d'un cycle déclinant. À force de vendre ses cadres sans stabiliser l'ossature, le club flirte avec la limite structurelle de son modèle. L'algorithme a ses vertus, mais il ne remplace ni l'expérience, ni la confiance.
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