Manchester United : saturation en attaque
Avec huit potentiels titulaires sous contrat et une neuvième recrue en approche, Manchester United s'avance vers la saison 2025-2026 avec un secteur d'attaque congestionné. Un embouteillage aussi coûteux qu'explosif.

Le chantier offensif était prioritaire. Il pourrait devenir incontrôlable. En recrutant coup sur coup Matheus Cunha (74,2 M€) et Bryan Mbeumo (83,5 M€), Manchester United a envoyé un signal fort : la reconstruction passe par l'attaque, après une saison désastreuse conclue à seulement 44 buts en 38 matchs de Premier League — 16e attaque du championnat.
Mais à force d'empiler les profils sans clarifier les rôles, le club anglais s'expose à une saison sous tension. Derrière un mercato clinquant, c'est un casse-tête tactique et humain qui se profile. Une ligne d'attaque ne peut pas accueillir neuf prétendants, surtout quand aucun n'est prêt à jouer les doublures.
Des départs incertains, des statuts flous
Pour l'instant, seuls Marcus Rashford, prêté au FC Barcelone, et Jadon Sancho, désireux de retourner au Borussia Dortmund, disposent d'une porte de sortie claire. Antony, revenu d'un prêt plutôt intéressant au Betis, n'a pas encore tranché. Alejandro Garnacho, lui, a déjà indiqué qu'il ne souhaitait pas rester à Manchester et cherche un point de chute en Premier League, de préférence dans un club du haut de tableau (Chelsea ?). Amad Diallo est le seul à s'inscrire pleinement dans le projet, après avoir terminé deuxième meilleur buteur du club (11) malgré trois mois d'absence. De son côté, Rasmus Højlund s'accroche. Avec 10 buts en 52 matchs l'an passé, le Danois est en difficulté, mais affirme vouloir «se battre pour sa place» .
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Pendant ce temps, le club continue de prospecter pour trouver l'oiseau rare. La cible prioritaire ces dernières semaines ? Benjamin Sesko. Un profil plus axial, moins mobile, pour compléter une ligne déjà saturée. S'il signe pour plus de 80 M€, un départ de Højlund, acheté 77,8 M€ en 2023, deviendrait quasi inévitable, alors que l'Atalanta milite pour son retour suite au départ de Mateo Retegui pour l'Arabie Saoudite. Joshua Zirkzee, recruté pour 42,5 M€ en 2024, reste sur une saison décevante (7 buts en 49 matchs) et pourrait lui aussi voir son temps de jeu réduit considérablement avec un concurrent supplémentaire dans sa zone. Manchester United empile les options, mais il lui faudra trancher : filtrer ou exploser.
Une construction sans cohérence
Le projet offensif de Manchester United ressemble à une superposition plus qu'à une planification. Trois grands gabarits (Højlund, Zirkzee, et éventuellement Sesko), deux ailiers qui ne sont pas encore sûrs de partir (Antony, Garnacho), deux hybrides coûteux (Matheus Cunha, Mbeumo) et un joker inattendu (Diallo). Ruben Amorim s'est dit satisfait du mercato et a salué la polyvalence de ses recrues. Mais dans son système, l'équilibre prime sur la variété. Son 4-3-3 exige des rôles définis et une vraie complémentarité, d'autant que Bruno Fernandes, plus en retrait sur le terrain, reste incontournable. Pour l'instant, c'est l'inverse : des profils qui se marchent dessus, des statuts flous, un collectif encore très fragile.
L'enjeu dépasse la simple tactique. Chaque recrutement engage des attentes. Mbeumo et Matheus Cunha, virevoltants ces derniers mois à Brentford et Wolverhampton, ne viennent pas pour jouer vingt minutes. Sesko non plus, s'il débarque. Si Diallo, malgré ses mérites, est relégué, quel message enverrait-on à ceux qui performent ? Et si Højlund reste coincé entre deux statuts — ni titulaire, ni transféré — le malaise pourrait vite s'installer. Ruben Amorim a déjà tranché pour certains leaders déchus. Mais le coeur du problème reste entier. Trop de profils similaires, trop peu de départs nets, et un collectif encore illisible.
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