Real : le frein du coeur pour Brahim Diaz
Moins percutant ces derniers mois, Brahim Diaz se retrouve à un tournant de sa carrière. En dépit d'un rôle de joker de luxe dont il ne parvient pas à se défaire, le meneur de jeu marocain pourrait prolonger au Real Madrid. Une mauvaise idée ?

À bientôt 26 ans, Brahim Diaz s'apprête à prolonger son contrat avec le Real Madrid jusqu'en juin 2030, affirme AS ce mardi. Un choix difficile à comprendre tant son avenir semble bouché. S'il a gagné en maturité depuis son retour de prêt à Milan, le meneur marocain reste en périphérie d'un effectif toujours plus riche en talents offensifs. Malgré des statistiques honorables, sa place dans la hiérarchie reste floue, et sa marge de progression s'effrite à mesure que le temps passe.
Une promesse étouffée sous le poids du Real
Son parcours aurait pourtant pu suivre une trajectoire limpide. Après deux premières saisons anecdotiques dans le Real post-Ronaldo (2018-2020), le milieu offensif s'est imposé à l'AC Milan en enchaînant durant trois exercices (2020-2023) les matchs, les responsabilités et même un titre en Serie A. Son retour au Real à l'été 2023 laissait présager une montée en puissance logique. Sa saison 2023-2024, avec 12 buts et 8 passes décisives en 44 matchs, fut la plus accomplie de sa carrière. Il avait enfin le sentiment d'exister dans l'effectif, et d'être capable de faire basculer des matchs importants, comme en témoigne son but splendide à Leipzig pour lancer la Maison Blanche vers un quinzième sacre en Ligue des Champions.
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Mais cette impression n'a pas duré. En 2024-2025, malgré un plus grand nombre de matchs joués (56 au total), son influence réelle a diminué. Le natif de Malaga a inscrit seulement 6 buts et délivré 7 offrandes, pour un total de minutes à peine supérieur à la saison précédente (2284 contre 2065). L'arrivée de Xabi Alonso pour remplacer Carlo Ancelotti aurait pu lui être bénéfique. Après la Coupe du monde des clubs, elle a seulement confirmé son déclassement. Durant le tournoi, le feu follet n'a disputé que 103 minutes en 5 matchs, restant sur le banc lors des affiches décisives face à la Juventus et Dortmund avant d'être jeté dans la gueule du loup contre le PSG. Ni titulaire, ni joker de luxe, juste un joueur disponible.
Un plafond qui se referme
Malheureusement pour lui, le problème semble dépasser le cas ponctuel d'un entraîneur puisque le Real a toujours fonctionné selon une hiérarchie impitoyable. L'éclosion attendue d'Arda Güler, très apprécié du nouveau coach, la signature de Franco Mastantuono pour 45 M€ et la présence d'autres profils offensifs inamovibles laissent peu de place à l'optimisme pour l'Andalou. Même un départ de Rodrygo ne bouleverserait pas forcément l'ordre établi. En prolongeant dans ces conditions, Brahim prend le risque de figer sa carrière au moment où elle doit absolument accélérer. Il deviendrait un nom sur une feuille de match, pas un acteur d'envergure dans un projet ambitieux à la hauteur de son talent indéniable.
C'est d'autant plus dommage que sa sélection lui offre exactement ce qu'il recherche. Huit buts en dix sélections, un rôle de leader offensif, une CAN à domicile en ligne de mire et un nouveau statut pour son pays lors de la prochaine Coupe du monde. Logiquement, le Maroc attend beaucoup de lui. À condition qu'il ne se présente pas à ces échéances le moral émoussé et les jambes engourdies par un manque de rythme. La sélection ne doit pas être une échappatoire émotionnelle, mais le prolongement naturel d'un joueur en confiance. C'est probablement en quittant le Real que le Lion de l'Atlas pourra enfin devenir ce qu'il est déjà par intermittence : un joueur décisif, et non un joueur de banc éternel.
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