Besiktas : la peur du déclassement
Coincé entre deux rivaux qui affolent déjà le marché, Besiktas refuse de se laisser distancer. Derrière Galatasaray et Fenerbahçe ces dernières saisons, le club stambouliote tente de retrouver un souffle, entre prudence budgétaire et coups malins.

Alors que Galatasaray empile les trophées et que Fenerbahçe compense son absence de titres par des recrutements clinquants, Besiktas, lui, se bat pour ne pas décrocher. Dans ce Big Three historique de la Süper Lig, la peur de passer du trio au duo plus un figurant n'a jamais été aussi forte.
Entre stagnation sportive et virage brutal
Depuis le doublé de 2016 et 2017, Besiktas avance en eaux troubles. Un seul titre en 2020-2021, arraché sur la différence de buts face à Galatasaray, puis une série de classements indignes de son rang : 6e, 3e, 6e, 4e. Pendant ce temps, le Cimbom continue de régner et frappe encore plus fort cet été, avec Leroy Sané et Victor Osimhen pour viser un nouveau palier. Fenerbahçe, lui, n'a plus soulevé le trophée depuis 2014, mais maintient son statut grâce à son attractivité intacte : José Mourinho, Sofyan Amrabat, Jhon Duran, Milan Skriniar et bientôt Marco Asensio. Des noms forts qui entretiennent le prestige malgré une décennie de disette.
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Besiktas, au contraire, s'est enlisé. En décembre 2023, le club a mis au placard Vincent Aboubakar, Valentin Rosier, Éric Bailly, Rachid Ghezzal et Jean Onana pour alléger sa masse salariale et repartir de zéro. Mais même quand le portefeuille s'ouvre, le signal reste brouillon : l'été dernier, Moatasem Al Musrati est devenu le plus gros transfert de l'histoire du club (11 M€) — un record aussitôt vidé de son sens puisque le joueur a été prêté dès janvier à Monaco, faute de rendement. Ciro Immobile, lui, est reparti aussi vite qu'il est venu. Un symbole d'argent mal placé, dans un contexte où chaque euro compte pour rester à flot.
Rester crédible et redevenir ambitieux
Face à ces paradoxes, le mercato 2025-2026 est un test grandeur nature. Besiktas avance sur un fil : pas de folie, mais des paris censés tenir debout. Felix Uduokhai pour 5 M€, João Mario définitivement recruté pour 2 M€ après un prêt convaincant, Tammy Abraham attiré via un prêt payant de 2 M€ assorti d'une option à 13 M€, Orkun Kökçü sur le point de débarquer de Benfica via un prêt avec obligation d'achat à 30 M€... Rien de clinquant face aux salaires promis par Galatasaray, mais assez pour tenter de recoller au duo de tête sans faire exploser les comptes.
Reste qu'au moment de son sacre de 2003, Besiktas comptait 12 titres, juste derrière Galatasaray et Fenerbahçe (14 chacun). Vingt-deux ans plus tard, la photo a changé : Besiktas plafonne à 16, Fenerbahçe est monté à 19 malgré onze ans sans couronne, Galatasaray s'est envolé à 25. L'un n'est plus champion depuis une décennie mais reste désirable, l'autre mise gros pour régner. Besiktas, lui, jongle entre bricolage et ambitions inachevées. À force de vouloir rester debout sans ligne claire, le risque est simple : disparaître de la cour des grands sans même s'en rendre compte.
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