Real : Güler, le grand gagnant ?
Promis à un grand avenir, Arda Güler a trop souvent été bridé sous les ordres de Carlo Ancelotti. En l'espace de quelques matchs, Xabi Alonso a déjà remis sur les rails le milieu offensif turc, dont le profil unique pourrait être très important dans les années à venir au Real Madrid.

Quand Arda Güler (20 ans) a débarqué à Madrid en 2023, la promesse était immense avec ses dribbles courts, sa vision de jeu hors norme et son sang-froid devant le but. Mais la réalité a vite refroidi l'enthousiasme.
Entre blessures à répétition et hiérarchie verrouillée, le Turc a passé plus de temps à ronger son frein qu'à éclabousser le Bernabéu. Pourtant, derrière ce rôle d'appoint, le joueur n'a jamais cessé de réclamer sa chance. Et cette chance porte désormais un nom, celui de Xabi Alonso.
Un talent bridé sous Ancelotti
La première saison de Güler au Real résume à elle seule ce blocage. Douze petits matchs, seulement 440 minutes, mais déjà six buts, dont une série de cinq réalisations en cinq sorties pour finir la Liga. Il n'a pas joué une seule minute en Ligue des Champions, alors même que le Real filait vers un nouveau sacre. C'est tout le paradoxe d'un prodige capable de régaler en championnat quand les titulaires soufflaient, mais jamais jugé prêt pour bousculer l'ordre établi dans les moments qui comptent vraiment. Une saison d'adaptation qui n'a laissé qu'un goût d'inachevé.
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Sa deuxième année avec l'Italien n'a pas suffi à tout inverser. Il a enchaîné 43 matchs (1775 minutes), inscrit cinq buts et délivré neuf passes décisives, un bilan plus consistant mais encore trop discret. Le nouveau sélectionneur du Brésil n'a laissé que des miettes au milieu offensif, coincé derrière Jude Bellingham, ou à droite, en doublure de Rodrygo et Federico Valverde. Jamais il n'a eu une vraie place pour s'exprimer, jamais la liberté pour imposer sa patte. Malgré des statistiques honorables, le meneur de jeu est resté un soliste mal branché sur l'orchestre madrilène.
Le déclic tactique avec Xabi Alonso
Dès sa prise de fonction, Xabi Alonso a changé le décor. Il a mis fin au rôle d'ailier de fortune ou d'entrée tardive. Güler est devenu un milieu central à part entière, capable de jouer plus bas comme un vrai régulateur. En cinq matchs, dont quatre titularisations, il a inscrit un but et offert deux passes décisives au Mondial des clubs. Contre le Borussia Dortmund (3-2), samedi, le Turc a touché 78 ballons, affiché 96% de passes réussies (65 sur 68), et délivré deux caviars pour Gonzalo Garcia et Kylian Mbappé depuis deux zones différentes. Ce costume hybride lui va parfaitement, à la manière d'un quarterback.
Dans cette position, le Real comble partiellement un vide créé par la retraite de Toni Kroos, jamais remplacé, et le crépuscule de Luka Modric, dont le départ est imminent. Avec sa vision et sa lecture du jeu, Güler a déjà prouvé qu'il pouvait reprendre une partie du flambeau. Il sait décrocher entre les centraux, casser le pressing, organiser le jeu et surgir plus haut pour servir ses attaquants sur un plateau. Une palette complète qui n'attendait qu'un entraîneur pour la libérer. «On ne progresse qu'en jouant» , a glissé l'Espagnol après la partie. Pour Güler, le message est limpide : son temps est peut-être enfin venu.
Arda Güler peut-il devenir un leader au Real Madrid ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …