Athletic : Nico Williams, la fidélité a un prix
Ardemment courtisé par le FC Barcelone, Nico Williams a pris tout le monde à contre-pied en prolongeant jusqu'en juin 2035 avec l'Athletic. Un choix fort de l'ailier basque, qui a probablement fait une croix sur une carrière pleine de titres en club.

Une clim', une belle. Après un feuilleton depuis plusieurs mois, Nico Williams a tranché dans le vif : il reste à l'Athletic. Un choix fort de l'ailier espagnol et une question qui se pose désormais : à quel prix ?
Un virage inattendu
Ces derniers jours, tout indiquait que l'attaquant basque vivait ses moments à San Mamés. Le FC Barcelone avait ouvert la danse, persuadé de pouvoir séduire un joueur qui cochait toutes les cases du détonateur idéal sur l'aile. Le directeur sportif, Deco, n'avait pas hésité à s'exposer publiquement pour mettre la pression et convaincre le joueur de franchir un cap. Dans l'ombre, le Bayern Munich et Arsenal surveillaient le dossier, convaincus qu'ils tenaient là une aubaine pour renforcer leurs ailes avec un profil explosif et déjà mûr.
Mais malgré une clause libératoire fixée à 58 millions d'euros, le champion d'Espagne a vite compris qu'il ne pourrait pas assumer cette opération sans entorse à ses comptes. Les autres prétendants, eux, n'ont pas avancé davantage. L'Athletic, sentant le coup, a renversé la table. Une prolongation de dix années, soit jusqu'en juin 2035, une clause libératoire portée à 100 millions d'euros, et un joueur désormais verrouillé pour l'essentiel de sa carrière. À un âge où beaucoup rêvent de changer de dimension, Nico a choisi de rester au point de départ.
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La pression d'un club à part
Pourtant, tout laissait penser que l'heure était arrivée. La rumeur d'un départ vers Barcelone avait enflammé les rues et divisé les supporters. À Baracaldo, une fresque représentant Nico et son frère Iñaki a été vandalisée. Son visage avait été effacé, remplacé par un message sans appel : «Peu importe si tu pars ou si tu restes, tu as perdu notre respect.» Iñaki avait répondu, dénonçant le courage anonyme de ceux qui jugent sans montrer leur visage. Une atmosphère lourde, symbole d'un attachement qui frôle parfois l'étouffement.
L'Athletic est plus qu'un club de football. Sa politique identitaire, qui n'accueille que des joueurs basques ou formés localement, soude la tribu mais isole ses talents. Pour la famille Williams, enfants d'immigrants ghanéens, l'Athletic a été un tremplin, un refuge, une deuxième maison. Rompre ce lien, c'est risquer la rupture avec une partie du peuple basque. En 2012, Javi Martinez, lui, avait fui de nuit pour récupérer ses affaires après son transfert au Bayern. Nico, au contraire, a préféré refermer la porte avant même de la franchir.
L'ambition sous clé
Reste désormais à mesurer le prix de ce choix. Nico Williams a déjà remporté une Copa del Rey en 2024 avec un club qui courait après un trophée majeur depuis quarante ans. Mais Bilbao, malgré son identité et sa solidité économique, ne joue plus la Liga pour la gagner, ni la Coupe d'Europe pour durer, malgré une finale de Ligue Europa en 2012. Dans un football où la reconnaissance passe par les titres, rester dans son cocon peut vite devenir une cage dorée.
Après quatre saisons pleines, Nico aurait pu s'imposer ailleurs, collectionner les titres, vivre la pression du très haut niveau semaine après semaine. Désormais, son destin est lié à la volonté d'un club qui protège jalousement sa pépite derrière une clause presque intouchable. Quand viendra l'heure du bilan, il faudra regarder le palmarès. Être une icône locale ou un joueur resté en dessous de ses possibilités ? Nico a choisi la fidélité. À lui de prouver que ce ne sera pas une limite.
Nico Williams a-t-il eu raison de prolonger avec l'Athletic ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...