PSG-OM : pourquoi le match n'a pas été arrêté

Adrien Rabiot et sa mère Véronique ont été copieusement insultés par les supporters du PSG lors de la défaite de l'OM (1-3) au Parc des Princes dimanche. Selon les règles, le match aurait pu être interrompu face à la répétition des chants homophobes et insultants.

Un message diffusé lors du dernier PSG-OM.

«Je ne comprends pas pourquoi le match n'a pas été arrêté. Je ne comprends pas pourquoi personne ne s'indigne. Je suis vraiment indignée. Indignée, vraiment, de ce qui peut être dit, écrit, sans que personne ne réagisse.» Ciblée, comme son fils Adrien, par des banderoles et chants insultants dimanche lors du Classique PSG-OM (3-1), Véronique Rabiot estime que le match aurait dû être interrompu.

Les avertissements du speaker

Avant ce choc, le Paris Saint-Germain avait prévenu ses supporters via la campagne «supporters, supportons» pour les inciter à se comporter avec «respect» . Le club parisien était bien conscient que le retour de Rabiot au Parc des Princes sous le maillot de l'OM pouvait provoquer des débordements, laissant planer la menace d'un arrêt du match. Les nouvelles règles, prises l'an dernier par l'ancien ministre des Sports Gil Averous, prévoient en effet que les matchs seront arrêtés et perdus pour l'équipe qui reçoit en cas de chants homophobes répétés.

Dimanche, des chants homophobes ont bien accompagné les nombreuses banderoles insultantes pour la famille Rabiot. Face à la répétition de ces chants, le speaker du Parc des Princes a lancé deux avertissements, relayé par les écrans géants du stade. Sans provoquer la moindre réaction. Ni en tribunes, où les chants ont continué, ni chez l'arbitre. Selon RMC, Clément Turpin, qui a seul le pouvoir d'interrompre le match, a jugé «que les chants n'ont pas été suffisamment répétés dans la durée pour aller jusque-là» . Une source proche de la commission des arbitres a tout de même avoué à la radio qu'une interruption du match a failli être décidée.

Les risques en cas d'arrêt du match

Cette interruption aurait-elle pu être définitive ? C'est peu probable, à en croire le témoignage d'une source au sein de la LFP. «Interrompre un match, on le fait régulièrement. Ce n'est pas grave. Arrêter définitivement la rencontre engendre des conséquences beaucoup plus lourdes. Avec un impact sur l'ordre public lié à l'évacuation du stade» , explique-t-on à la Ligue d'après des propos relayés par RMC. «Il faut vraiment que les conditions entraînent un danger pour les personnes présentes pour arrêter un match. Cela a été le cas ce week-end à Montpellier avec une tribune en feu» , précise cette source.

Et d'ajouter : «Et puis il ne faudrait pas que ça devienne un jeu. Ne surtout pas laisser imaginer que quelques débiles en tribunes auraient le pouvoir d'arrêter un match.» En tout cas, la commission de discipline de la LFP devrait s'emparer de ce dossier ce mercredi. Le 19 octobre, pour des chants homophobes, le virage Auteuil avait été sanctionné d'une fermeture partielle pour un match. Cette fois, la Ligue pourrait se montrer plus sévère.

Pensez-vous qu'il faudrait vraiment arrêter des matchs définitivement face à ces débordements ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...