Uruguay : la révolution de Bielsa est en marche
Éliminé dès le premier tour de la Coupe du monde au Qatar, l'Uruguay a repris du poil de la bête ces derniers mois. L'homme de ce renouveau ? Marcelo Bielsa.

L'Uruguay, c'est une identité bien définie : le combat, la hargne, le don de soi. Sous les ordres d'Oscar Tabarez (2006-2021), la Céleste s'est appuyée sur ces qualités pour atteindre la quatrième place de la Coupe du monde en 2010 et gagner la Copa América en 2011.
Mais le déclin des légendes que sont Luis Suarez et Edinson Cavani a irrémédiablement entraîné la chute des résultats avec une élimination dès le premier tour de la Coupe du monde au Qatar sous les ordres de Diego Alonso. Une déception rapidement effacée.
Une forme étincelante pour la Céleste
Pour relancer la machine, la fédération a fait un choix très fort en nommant un étranger pour la deuxième fois de son histoire. Un étranger, mais n'importe lequel. Vingt-deux ans après Daniel Passarella, c'est un autre Argentin qui a accepté la mission : Marcelo Bielsa. Libre après la fin de son aventure de trois années et demi à Leeds (2018-2022), l'énigmatique coach passé sur le banc de l'Olympique de Marseille et de Lille n'a pas mis longtemps à mettre en place ses préceptes de jeu.
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En 8 matchs, l'Uruguay a gagné à 6 reprises. Le pays 15 fois vainqueur de la Copa América reste d'ailleurs sur 3 succès de rang dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 face au Brésil (2-0), une première depuis 2001 après 12 tentatives infructueuses, en Argentine (0-2), mettant fin à l'invincibilité de l'Albiceleste en tant que champion du monde en titre, et devant la Bolovie (3-0), la nuit dernière. Une série qui permet aux Uruguayens d'être 2es de la poule à 2 points des Argentins.
Même Messi a été surpris
«Ils mettent énormément d'intensité. Ils ne vous lâchent pas d'une semelle et vous prennent en marquage individuel» , s'est étonné Lionel Messi à l'issue de la défaite la semaine passée. «Ils ont des joueurs très physiques et rapides au milieu» , a poursuivi l'ancien joueur du FC Barcelone et du Paris Saint-Germain, dépossédé du ballon sur le contre éclair qui a mené au but du break de Darwin Nuñez. «C'est une équipe physique, qui travaille bien et qui est très dangereuse en contre-attaque.»
«L'Argentine est un champion du monde inoubliable. Les battre ne nous donne rien de ce qu'ils ont accompli et ne leur enlève rien. Ces évaluations sont presque toujours exagérées. Le match suivant efface toujours les effets du précédent» , expliquait El Loco après la victoire sur l'Argentine. «Si vous me demandez si l'Uruguay est meilleur que le Brésil ou l'Argentine, ma réponse sera non» , a jugé le manager argentin suite à la victoire sur la Bolivie.
Du neuf avec neuf pour la prochaine Copa América
Dans un 4-3-3 type dépourvu de trentenaires parmi les joueurs de champ avec comme vétéran le défenseur central de l'Atletico Madrid, José Maria Giménez, 28 ans, le technicien de 68 ans voit loin. Pas question pour lui de brûler les étapes. «Pour être meilleur que le meilleur, il faut un processus beaucoup plus durable, beaucoup plus solide, avec des résultats que cette équipe, qui a joué six matchs, n'a tout simplement pas encore obtenus» , a prévenu le principal intéressé.
Un processus long ? Bielsa n'a pas voulu se projeter plus loin. Les fruits de son travail avec le Chili ont été récoltés quatre années après son départ avec les deux seuls Copa América du pays glanées en 2015 et 2016. Nul doute que l'Uruguay sera un rival à prendre très sérieux à moyen terme, que ce soit sur son continent ou même en dehors. Le prochain tournoi aux États-Unis à l'été 2024 donnera d'autres éléments de réponse sur la révolution menée au sein de la Céleste.
Que pensez-vous du travail de Marcelo Bielsa avec l'Uruguay ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …