La confrontation directe entre ces deux formations s'annonçait décisive pour un maintien éventuel. Elle n'a pas déçu les attentes. Troyes décroche les trois points de l'espoir à la vue d'un final étourdissant (3-2). Le point complet sur ce choc de relégables avec Maxifoot !

Entre peurs, doutes et espoirs, il y avait de quoi donner à cette rencontre des airs bien différents. Mais après une première demi-heure relativement tendue, les deux formations déclenchaient la vitesse supérieure pour offrir aux spectateurs une véritable soirée de folie. Un rythme qui devient complètement fou, avec notamment une transversale, un penalty manqué et cinq buts. Tour à tour, les deux formations effleuraient les trois points décisifs. La victoire choisit au finish le camp des Troyens qui régalent leurs supporteurs et enfoncent un peu plus leur adversaire dans la pénombre de la relégation. Et pourtant, les Sangliers ont livré bataille en infériorité numérique, avec l'expulsion de Cissé en début de seconde période. Ils ont toutefois frôlé de terrasser l'adversaire.

Les temps forts et les buts

- Les Troyens ouvrent le score, quelques minutes après une transversale de Bangoura. Sur un centre de Danic, Lacourt parvient à récupérer le ballon. Il trouve en retrait Barbosa, dont la frappe achève sa course dans la lucarne (1-0, 32').

- En seconde période, les Sangliers parviennent à trouver les ressources pour égaliser, malgré l'expulsion de Cissé (51'). Noro profite d'un coup franc pour trouver Lachor victorieusement (1-1, 55').

- Incroyable courage des Ardennais qui semblent assommer les Troyens en prenant l'avantage au score. Ducourtioux trouve une ouverture sur l'aile droite. Il centre et Job parvient à glisser bien malgré lui le ballon dans les filets (1-2, 68'). Sedan vire en tête.

- Devant son public, Troyes ne lâche rien et profite de son avantage numérique. Matuidi voit sa frappe détournée involontairement. Gêné, Regnault s'incline (2-2, 74'). Tout semble toujours possible dans un camp comme dans l'autre.

- Troyes pousse et parvient à ses fins. Le courage de la défense des Sangliers ne suffit plus à tenir bon sous les coups de butoirs adverses. Barbosa échoue une première fois. Mais Matuidi transperce finalement la défense, d'une lourde frappe sur laquelle Regnault ne peut rien (3-2, 82'). Sedan ne reviendra plus.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Troyes n'a pas manqué de réussir la délicate mission devant laquelle cette formation se trouvait. Elle doit essentiellement cette victoire à sa force mentale, son courage mais aussi et surtout à la pression de l'enjeu. Au lieu de crisper les joueurs, cela a décuplé leurs forces. Ils ont tenu à ne pas désappointer leurs supporteurs et ne jamais considérer que la victoire ne serait pas au rendez-vous. Et pourtant, le penalty manqué par Danic aurait pu provoquer de très lourdes conséquences. Heureusement pour lui, le sort en a décidé autrement. Ces trois points doivent beaucoup à Bangoura qui n'a pas mâché son travail de sape au sein de la défense ardennaise. Sur son aile droite, Matuidi s'est aussi dépensé sans compter. Sa vision du jeu et sa réussite lui permettent d'inscrire deux précieux buts. Dans l'axe central, Lacourt et Jaziri n'ont pas rechigné non plus à l'effort, avec plus ou moins de réussite. La défense se montre plutôt d'un niveau homogène, avec toutefois plus de facilités et de percussion pour Barbosa, plus à l'aise techniquement aussi. Quant à Le Crom, il encaisse deux buts pour cinq tirs cadrés adverses. Troyes semble toujours sur la bonne voie, mais peut-être trop tard pour trouver le déclic vraiment nécessaire au maintien effectif. Un tel match remporté ne suffit plus à combler le trou qui sépare encore de Nice.

Du côté des Sangliers, force est de constater que la défaite laissera un goût amer. Non pas qu'elle vienne confirmer une évidence d'une situation délicate depuis le début de la saison, mais bel et bien parce que les Sedanais ont su prouver quelque chose une fois de plus. Avec une telle hargne, une telle volonté et un tel enthousiasme affiché à Troyes, on peut regretter qu'ils n'aient pu trouver cette réelle envie de se battre bien plus tôt, avec autant d'efficacité offensive. Il existe indéniablement de la bonne volonté. On le constate en situation d'infériorité numérique. Mais l'ensemble demeure trop juste, à commencer par un Pujol jugé trop juste. Noro a aussi déçu sur l'aile droite pour apporter de l'énergie au jeu ou une plus nette fluidité. Ce qui en revanche a mieux fonctionné avec des joueurs tel que Job, bien rentré dans la partie, mais qui ont la fâcheuse tendance à se révolter trop tard. A Sedan, il y a des problèmes de sérénité et d'équilibre entre les lignes. Yahia et Sartre ont donc beau se démener dans l'axe de la défense, ils finissent par y perdre toutes leurs forces et Regnault lui aussi y perd de son énergie sur sa ligne. Sedan se livre au courage mais cela ne suffit pas pour combler les carences accumulées depuis plusieurs mois et qui plus est, le remaniement effectué, sous la contrainte, par José Pasqualetti n'avait rien d'évident. La rentrée en fin de match du solide Belhadj semblait par contre mieux appropriée. Mais comme souvent devant les efforts de Sedan cette saison, cela n'a pas payé.

La note du match 14/20

Les cinq buts de la rencontre et la bonne volonté dégagée par les deux formations à tout mettre en oeuvre (à leur niveau) pour se donner des chances de maintien, valent bien au final la mention Bien. Néanmoins, les Sangliers y perdent probablement leurs ultimes chances de survie (19e avec 31 Pts). Troyes peut encore y croire (18e avec 35 Pts).

Ligue 1/J34
Troyes 3-2 Sedan (1-0)
Arbitre : Monsieur Fautrel
Buts : Barbosa (32’), Matuidi (74’ et 83’)/Lachor (55’), Job (68’)
Avertissements : Matuidi (37’)/Ducourtioux (65’), Lachor (78’)
Expulsion : Cissé (deux cartons jaunes 44’ et 51’)
Les équipes :
Troyes : Le Crom, Ferreira, Paisley, Kouassi, Barbosa (85’), Matuidi, Lacourt (Lachuer, 52’), Jaziri, Enza-Yamissi, Bangoura, Danic (Gigliotti, 69’)/Entraîneur : Jean-Marc Furlan.
Sedan : Regnault, Lachor (Belhadj, 78’), Sartre, Yahia, Ducourtioux, Pujol, Cissé, Amalfitano (Job, 46’), Noro, Boutabout, Marin (Abdou, 54’)/Entraîneur : José Pasqualetti.

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