«A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire» ! Cette célèbre citation extraite du Cid, s'appliquerait bien volontiers aux Gones qui se privent d'une énorme fête. A l'issue d'une prestation sans génie contre Rennes (0-0), les supporteurs ont vite déserté le Stade Gerland comme si de rien n'était. Dommage pour le spectacle ! Le point sur ce sixième titre plus que virtuel avec Maxifoot !

Le Stade Gerland affiche quasiment complet pour assister à une rencontre décalée qui doit permettre aux Gones de célébrer leur sixième titre consécutif. Ils tiennent à fêter dignement cet exploit historique en famille. Mais un faux rythme s'installe très rapidement. Lyon manque d'application et d'éclairs de génie. Pas de quoi pavoiser, alors que Rennes n'ouvre définitivement pas le jeu. Les Bretons tiennent fermement le milieu de terrain et la défense. A l'entame du dernier quart d'heure, les Gones haussent enfin un peu plus le rythme. Mais dans les tribunes, ni Jean-Michel Aulas, ni les supporteurs ne semblent se satisfaire d'une telle prestation pas assez dynamique. De quoi faire grise mine !

Les temps forts et les buts

- Petite première période pour les Gones malgré plusieurs centres intéressants de Ben Arfa ou encore Baros et Juninho. Mais aucune véritable occasion franche à se mettre sous la dent, d'un côté comme de l'autre.

- Baros s'infiltre sur le côté droit de la surface et centre en retrait pour trouver Govou ou Ben Arfa. Sorlin anticipe parfaitement et s'empare du ballon (38').

- Pouplin intercepte la première frappe cadrée de la rencontre des Gones. Källström s'en trouve à l'origine, sur un coup franc bien ajusté (77').

- Lors des dernières minutes, les Gones appuient sur l'accélérateur. Réveillère centre et trouve la tête de Baros qui ne cadre pas (90'). Lyon obtient son sixième titre virtuellement, sans répondre aux attentes de son public.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Les hommes de Gérard Houllier tenaient beaucoup à cette soirée, parce qu'elle offrait la possibilité de célébrer dignement un sixième titre historique, évitant ainsi d'achever la saison dans l'ombre des Présidentielles. Sur le terrain, les Gones se montraient incapables d'appliquer les ambitions annoncées au préalable. Il a fallu attendre le dernier quart d'heure pour trouver enfin une frappe cadrée, due à l'apport offensif de Källström tout juste rentré en jeu. Juninho n'a pas trouvé sa force de percussion habituelle des grands jours et les efforts de Ben Arfa et Baros se révélaient aussi bien insuffisants. Sans véritables inspirations, les Gones prennent le risque de lasser leur public au fur et à mesure de la rencontre, privés aussi d'espaces. Car la formation rennaise ne facilite pas la tache, en restant sur ses positions. C'est à l'image de Coupet, mis quasiment au chômage technique. Du coup, il ressort de cette prestation, un double sentiment. De quoi se laisser partager entre frustration d'un match bafoué et l'absence notable de folie lorsqu'il y a tout à gagner et plus rien à perdre.

Très sérieux en milieu de terrain, la formation rennaise a su tisser sa toile pour contrer la force lyonnaise. Mais si les Bretons peuvent hautement se satisfaire de disposer d'un point pris sur les terres des Gones, il n'y a pas non plus de quoi pavoiser. Quasiment jamais les visiteurs du soir n'ont cherché à porter le jeu dans la zone défensive des Lyonnais. L'attaque demeure stérile et si le ballon circule bien en milieu de terrain et que les lignes arrière tiennent le choc contre une formation lyonnaise en demi-teinte, cela ne suffit pas à compenser ce manque crucial de jeu. Bien entendu, Pablo Correa n'avait pas l'intention d'offrir aux Gones de quoi se régaler d'un festival de buts. Sauf qu'après la pause, il attendait plus d'audace de son groupe, vu les faiblesses adverses. Il y avait la place pour tenter un coup. Au final, l'important pour Rennes demeure la sensation d'avoir tenu ce score vierge et de prendre un point pas vraiment crucial.

Note du match 8/20

Lyon décroche mathématiquement son sixième titre consécutif de Champion de France. Un exploit historique qui s'explique par une tonitruante première moitié de Championnat et l'incapacité des outsiders à enchaîner les séries. A six journées de la fin, Lyon (70 Pts) relègue Toulouse à 18 longueurs, avec une incroyable différence de buts (+32 contre +5). Toutefois Rennes (9e avec 45 Pts) n'a pas suffisamment ouvert le jeu et Lyon a manqué de génie, d'où cette désolante note finale.

Ligue 1/J30 (match en retard)
Lyon 0-0 Rennes
Stade Gerland/Spectateurs : 38 000 environ
Arbitre : Monsieur Lannoy
Avertissements : Juninho (38’)/Sorlin (76’)
Les équipes :
Lyon : Coupet, Abidal, Cris, Squillaci, Réveillère, Juninho (Wiltord, 75’), Toulalan, Tiago (Källström, 69’), Ben Arfa (Malouda, 64’), Baros, Govou/Entraîneur : Gérard Houllier.
Rennes : Pouplin, Edman, Mensah (Marveaux, 82’), M’Bia Etoundi, Danze, Thomert, Cheyrou, Didot, Sorlin, Briand (Moreira, 78’), Utaka (Sow, 72’)/Entraîneur : Pierre Dreossi.