Rapidement en supériorité numérique, Marseille a eu le mérite de concrétiser son attaque-défense (4-1). Dommage que les coéquipiers de Bastos n'aient pu défendre leurs chances que durant sept minutes...

Avec le retour des beaux jours, M. Piccirillo a repris l'habitude estivale des arbitres : à savoir, siffler des fautes les yeux fermés. Après dix minutes de jeu et un penalty partout, les choses semblaient revenues comme à l'entame du match. Sauf que Lille jouait désormais à dix. Condamnés à défendre, les hommes de Claude Puel ont fini par craquer peu avant la mi-temps sur un but de Civelli. L'Argentin s'est même offert un doublé en seconde période, les seuls autres faits marquants de la rencontre se résumant à une multitude d'actions litigieuses dans la surface que M. Picirillo n'osa plus sanctionner, et à un dernier but anecdotique de Niang.

Les moments forts et les buts

- Pagis, lancé à l'entrée de la surface, voit surgir derrière lui Emerson qui se jette pour le tacler. L'attaquant marseillais s'effondre. L'arbitre siffle penalty et exclut le Brésilien, qui n'a pourtant touché que le ballon (au pire, un penalty suffisait). Après une course d'élan achevée à cloche-pied, Niang croise sa frappe et trompe Sylva parti sur sa gauche (1-0, 8').

- Nouveau penalty, pour Lille cette fois, après que Rodriguez a mis son bras sur la nuque de Fauvergue (la faute est plus évidente que sur l'action précédente). Bastos décroise sa frappe, Carrasso la touche mais ne peut la repousser (1-1, 11').

- Corner de Ribéry depuis le côté gauche. A la lutte avec Plestan, Civelli parvient à éliminer le défenseur nordiste et à enchaîner une frappe puissante à bout portant qui se loge sous la barre de Sylva (2-1, 39').

- Un nouveau corner de Nasri ricoche sur Civelli puis Rodriguez. L'Argentin se retourne et enveloppe une petite frappe au second poteau (3-1, 63').

- Nasri part du rond central, accélère et lance Mamadou Niang dans la surface, légèrement excentré sur la droite. Sans contrôle, le Sénégalais crochète Schmitz puis décoche une frappe du gauche à mi-hauteur dont Sylva ne peut se saisir (4-1, 91').

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Pour son retour, Ribéry était déjà suffisamment en forme pour réussir quelques beaux gestes et être à l'origine du deuxième but de sa formation. Nasri, fidèle à lui-même, a délivré deux passes décisives. En première période, Pagis a beaucoup pesé sur la charnière Plestan-Schmitz. Le reste du temps, il s'est plaint auprès de l'arbitre. Vif et altruiste, Niang a été récompensé de ses efforts par un doublé. L'ex-soliste strasbourgeois est devenu un coéquipier idéal. On critique Civelli pour ses prestations défensives mais force est de constater qu'en attaque, il fait preuve d'une efficacité «van buytenesque» . Positionné arrière droit, Zubar s'est contenté d'effectuer ses tâches défensives. Son seul centre a fini derrière les buts… Maoulida a fait preuve de maladresse au moment de tenter sa chance. Taïwo, Cana et Carasso ont tenu leur rang, guère ennuyés par les rares offensives adverses.

Cela pourrait être à un gag mais Emerson, lui, doit rire jaune : ses premiers pas en L1 n'ont duré que 8 minutes. On se souviendra quand même de sa superbe intervention défensive, restée incomprise. Sylva a raté la plupart de ses sorties. Pas très rassurant pour ses défenseurs, qui n'ont rien fait pour l'aider : les deux buts encaissés sur corner illustrent les carences de l'arrière-garde nordiste, trop statique face à Civelli. Le réveil d'Odemwingie n'était encore pas pour ce soir. Il faut dire que les circonstance ne s'y prêtaient pas... Le Nigérian a tenté quelques dribbles superflus, alors que l'entrée précoce de Keita ne s'est pas faite sentir sur le plan offensif. A l'inverse, Bastos est en train de devenir une valeur sure de l'effectif des Dogues. Lichtsteiner et Debuchy sont encore trop légers pour prétendre à un statut de titulaires. Demont et Chalmé, placé dans l'entrejeu suite à nombre d'absences, n'ont pu contenir les vagues marseillaises.

Les réactions

Mamadou Niang, attaquant de l'OM, au micro de Canal + : «Cette saison, on a perdu beaucoup de points bêtement. Parfois, nous ne nous sommes pas reconnus sur le terrain. Cette victoire fait du bien mais il faut gagner la semaine prochaine pour qu'elle serve vraiment à quelque chose.»

Claude Puel, entraîneur du LOSC, sur Canal + : «Tout a été contre nous ce soir, à partir de l'expulsion et du penalty. Marseille n'a pas eu énormément d'occasions mais nous encaissons les trois premiers buts sur coups de pied arrêtés. C'est dur parce qu'à l'arrivée, cela fait un score très lourd.»

La note : 13/20

Marseille se relance dans la course à l'Europe, tandis que Lille a sûrement dit adieu à sa troisième participation en C1 d'affilée. Mais cette rencontre tuée dans l'oeuf n'aura pas permis de se forger un avis définitif sur le niveau réel des deux équipes.

Marseille 4–1 Lille (2-1) – Stade Vélodrome.
Arbitre : M. Piccirillo.

Buts : Niang (9‘ sp, 91’) et Civelli (39’, 63’) pour l’OM, Bastos (11’ sp) pour Lille.

Avertissements : Maoulida (39’), Zubar (48’) et Ribéry (62‘) pour Marseille, Lichtsteiner (24’) et Bastos (45 + 2’) pour Lille.

Expulsion : Emerson (8’) pour le LOSC.

OM : Carrasso – Taïwo, Civelli, Rodriguez, Zubar – Cana (cap.) - Nasri, Ribéry (Arrache, 88‘) - Niang, Pagis (Cissé, 82’), Maoulida (Olembé, 77’).

Lille : Sylva – Emerson, Rafael, Plestan, Lichtsteiner (Obraniak, 66’) - Bastos, Dumont (Youla, 73’), Chalmé, Debuchy – Odemwingie, Fauvergue (Keita, 26’).

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