Le FC Nantes vient de changer une nouvelle fois d'entraîneur. Le nouveau ticket Der Zakarian-N'Doram, à l'inexpérience flagrante, n'incite pourtant pas à l'optimisme. Le peuple nantais se demande aujourd'hui ce qui pourrait bien sauver les Canaris, qui s'apprêtent à tenter de se relancer au Vélodrome, sans bon nombre de leurs joueurs cadres.

En un peu plus d'une demi-saison, Nantes aura donc connu quatre entraîneurs. Exit Serge Le Dizet, le 20 septembre dernier. Et la semaine dernière, exit donc Georges Eo, victime de la grosse fessée collée par Valenciennes à Nantes et à Fabien Barthez (2-5), devant un public de la Beaujoire déprimé. Place donc aujourd'hui à un duo improbable composé de Michel Der Zakarian et de Japhet N'Doram. Le second nommé, meneur de jeu du club au début des années 1990 et champion avec les Canaris en 1995, a un passé glorieux au sein du club. Il est pourtant déjà en partie responsable des déboires nantais cette saison. Le recrutement raté de cet été, c'est lui. Sur les 5 recrues majeures de l'intersaison nantaise, trois ont déjà quitté les lieux. Boukhari, Wilhemsson et Stojkovic n'ont jamais rien prouvé à Nantes. Seul le recrutement du Camerounais Saïdou est une (relative) réussite. Le milieu de terrain est le joueur canari qui a été le plus utilisé par ses entraîneurs successifs.

Même son ancien entraîneur, Coco Suaudeau, est dubitatif face à cette double nomination. «Je ne vois pas bien où est la rupture dont parle le président avec Der Zakarian et N'Doram» , s'est interrogé l'ancien sorcier nantais, interrogé par l'Equipe. En tout cas, le fait est là. Der Zakarian et N'Doram sont en place pour réussir un miracle. Car Nantes fonce tête baissée vers la Ligue 2. A tel point que certains joueurs n'y croient plus. A commencer par Emerse Fae, dont le discours après la déculottée valenciennoise était empli de fatalisme. «On avait placé beaucoup d'espoir dans cette rencontre. Aujourd'hui, il ne reste plus que de la déception. Depuis le début de la saison, on dit qu'on va réagir, mais, au final, rien n'a changé. On continue à perdre du terrain. Pour le maintien, c'est quasiment devenu mission impossible» . Nantes ne compte pourtant que 3 points de retard sur le premier non reléguable

Pas d'effet Barthez

Mais mission impossible, car aucune amélioration n'est perceptible depuis la reprise. En championnat, les Canaris n'ont pris qu'un point sur 12 possibles sur les 4 derniers matches. Le triple effet Barthez-Pieroni-Zaïri s'est déjà dissout dans la médiocrité ambiante. L'ancien gardien international (8 buts encaissés en 4 matches) n'est plus aussi décisif, et s'est souvent retrouvé abandonné par une défense toujours aussi approximative, malgré le talent de joueurs comme Cetto et Signorino. Passé son but de la tête contre Nice à la dernière seconde lors de son premier match (1-0), Pieroni n'a plus trouvé le chemin des filets. Enfin, Zaïri n'a rien pu faire contre Valenciennes, et son individualisme ne colle pas trop à la philosophie de la maison. Même si l'on peut aujourd'hui considérer que le célèbre «jeu à la Nantaise» est bel et bien enterré.

Et, comme si tout cela ne suffisait pas, le sort s'acharne aussi côté infirmerie. Alors que Nantes a pour mission difficile de sortir la tête de l'eau dès la prochaine journée, à Marseille, les Canaris seront privés au Vélodrome de leurs meilleurs joueurs. Dimitri Payet, exclu contre Valenciennes, sera suspendu, lui qui est le seul à être capable cette saison de provoquer l'étincelle. Saïdou et Signorino seront également absents. Quant aux tauliers, Faé et Savinaud, blessés, ils ne pourront apporter leur expérience dans le champ. Difficile entrée en matière, donc, pour le duo Der Zakarian- N'Doram. Ils pourront en revanche compter sur un Fabien Barthez qui, malgré toutes les difficultés que connaît le club, tient à relativiser le déplacement chez son ancien club. «Le Vélodrome, il ne faut pas commencer à se prendre la tête avec ça. C'est un bonheur de jouer ce genre de rencontre.» Sauf, peut-être, quand l'ombre du couperet se fait de plus en plus présente.

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