Les hommes de Jean-Marc Furlan ont réussi l'exploit de la dernière journée en venant à bout du leader lyonnais. Une performance remarquable qui est révélatrice des progrès affichés depuis quelques matchs par le club aubois, qui prend peu à peu ses distances avec la zone rouge.

Le Troyes 2006-2007, jusqu'au mois de décembre dernier, c'était la copie conforme de l'équipe de Lorient cuvée 2001-2002. Une équipe au style fluide, à la qualité de jeu indéniable, mais qui ne sait pas gagner. Les Merlus, montés en Ligue 1 en 2000-2001, avaient repris l'ascenseur dès la saison suivante pour l'étage inférieur. Avant la trêve hivernale, les Troyens semblaient promis à un destin similaire. Depuis, ils ont sérieusement redressé la barre. Certes, ils ont craqué au Mans lors de la reprise début janvier. Mais, par la suite, une victoire cruciale face à Nantes (1-0) est venue redonner un peu de couleurs au club. Un bon match nul à Toulouse (1-1) a accru la confiance, nécessaire pour l'exploit : la victoire sur le leader lyonnais, au Stade de l'Aube (1-0). Une victoire étriquée, face à un OL à la peine actuellement. Un but de raccroc, chanceux, de Benjamin Nivet marqué à la dernière seconde.

Mais un exploit tout de même, preuve de la bonne santé actuelle de l'équipe dirigée par Jean-Marc Furlan. Et la bouffée d'oxygène se traduit au classement. Troyes s'est extirpé de la zone rouge, passant devant le Paris Saint-Germain et laissant le premier reléguable Nantes, trois points derrière. Sur les seuls matches retours (4 rencontres au total), ils occupent une jolie 5ème place, en compagnie de Lens et Rennes. Aujourd'hui 16ème au classement, les coéquipiers de Yann Lachuer en sont convaincus : ils ont leur place en Ligue 1. Jean-Marc Furlan le premier. «On sait qu'on n'a à rougir de rien. Nous ne sommes pas de gros blaireaux qui dégagent le ballon dans les tribunes. Depuis dix-huit mois, nous n'avons pris qu'un seul carton, contre Monaco» .

Un milieu séduisant, une défense faiblarde

C'était le 12 novembre dernier, à domicile. Les Troyens avaient alors subi de plein fouet le réveil des joueurs de Laurent Banide. Hormis cette déroute, les joueurs de l'Aube ont toujours soutenu la comparaison avec leurs adversaires (victoire contre Lyon et les Verts, match nul contre Lille), gros compris. Troyes a certes perdu 9 fois en championnat (pour 5 victoires et 9 nuls), mais seules deux défaites ont été concédées sur plus d'un but d'écart. Et depuis la raclée monégasque, ils n'ont mordu la poussière qu'à une seule reprise en championnat. Preuve que le travail paye, et que le maintien est désormais davantage à leur portée, comme le prédit Yann Lachuer. «Cette sérénité et ce sang-froid peuvent nous aider à l'obtenir, au contraire des trois clubs qui ont déjà viré leur entraîneur» , a affirmé l'ancien Auxerrois.

Lui, l'ancien, est l'une des armes fatales du club aubois cette saison. Avec 7 passes décisives, il est même le meilleur dans ce domaine en championnat. Parmi les autres membres de l'entrejeu, Benjamin Nivet est un organisateur de jeu constant, parfois buteur (4 réalisations). Gaël Danic a peu à peu gagné sa place à gauche, et a fait étalage de tout son talent face à Lyon, tandis que Blaise Matuidi est indiscutable à la récupération. Ce milieu, technique et inspiré, ne souffre que d'un certain manque de densité physique. Il est le point fort d'une équipe qui se repose trop souvent en attaque sur le seul David Gigliotti (6 buts). Mais c'est surtout en défense que le bas blesse. Sa faiblesse a déjà coûté de nombreux points à l'équipe, malgré un Ronan le Crom parfois brillant dans les cages. Le match nul concédé face à Auxerre (3-3, après avoir mené 3-1 jusque dans les dernières minutes), a été, par exemple, particulièrement douloureux. Cette saison, Troyes compte 31 buts encaissés. Seule la lanterne rouge, Sedan, a fait pire.

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