L'OM, si bien parti en début de saison, connaît un coup de barre assez impressionnant depuis quelques journées. Face au promu Lorient, le club phocéen vient de concéder sa quatrième défaite de rang. Pourtant, les motifs d'espoir, renforcés par le retour prochain de Djibril Cissé, restent nombreux pour cette saison

Qu'il est loin, le mois d'octobre, à Marseille ! Ce joli mois où l'été faisait des heures sup. sur la Canebière, où les plages marseillaises étaient encore arpentées par les habitants, où l'OM tenait encore la dragée haute à Lyon en championnat. Depuis cette période faste, peu de jours ont passé. Mais aujourd'hui, les Phocéens font grise mine. La baisse subite de la température, passe encore, c'était plus ou moins prévu. Mais l'effondrement de leur équipe fétiche, beaucoup moins. On le sait, les joueurs le martèlent sans cesse : tout va très vite en foot. Il suffit d'un élément déclencheur pour que la tendance s'inverse. Un jour funeste. En l'occurence, pour les Olympiens, le 22 octobre dernier. Ce jour là, les Marseillais reçoivent leur rival lyonnais, pour le bouter hors de la première place.

Peine perdue. Une leçon de football, reçue devant son public (1-4). Ce soir là, Juninho et les siens étaient trop forts, point. On pensait Marseille capable de relever la tête. Mais depuis, plus rien. Une série noire. Comme si tout le potentiel de cette équipe avait volé en éclat. Samedi dernier, l'OM a ainsi concédé sa quatrième défaite consécutive toutes compétitions confondues, la seconde à domicile. Après une nouvelle correction à Saint-Etienne en Coupe de la Ligue (1-4), après une défaite frustrante et pas forcément méritée à Nice (1-2), c'est Lorient qui est venu s'offrir son deuxième "gros" du championnat sur ses terres (1-0), après le PSG. Une défaite qui ne souffre d'aucune contestation, et qui aurait pu être plus ample si la tête du Lorientais Ciani n'avait pas percuté la barre.

Mais plus encore que la faiblesse affichée devant son public, c'est le classement qui est révélateur du mal-être des Phocéens. En une journée, ils ont chuté de la 2ème à la 6ème place, et pointent aujourd'hui à 11 unités des Lyonnais. Certes, à deux petits points de la place de dauphin. Pour Pape Diouf, il n'y a donc pas encore le feu au lac. «Nous connaissons la période de ressac qui affecte tous les clubs à un moment de la saison» , assurait-il mercredi dans l'Equipe. Ce qui n'empêche pas le président olympien de mettre un petit coup de pression sur son entraîneur, Albert Emon, juste histoire de. S'il ne voit pas de raison de limoger celui qu'il a intronisé coach en début de saison, Diouf a ainsi rappelé "qu'aucun entraîneur ne dispose de sa place à vie.

Cissé, le détonateur ?

Pour autant, si l'ambiance n'est pas à la fête en ce moment, il est trop tôt pour parler de crise. D'abord parce que l'OM a prouvé en début de saison qu'il valait beaucoup mieux que ce qu'il montre actuellement. Un début de saison impressionnant l'avait placé d'entrée sur de bons rails. Des victoires sans fioritures, quelques coups d'éclat à Auxerre (3-0) et surtout au Parc des Princes, face à " l'ennemi " parisien (3-1), et des individualités en grande forme. Lors des matches de début de saison, Ribéry enchaîne les prestations de haute volée au poste de meneur de jeu. A ses côtés, le jeune Nasri s'affirme enfin comme un titulaire en puissance. En attaque, Pagis, Bamogo, Maoulida et surtout Niang, formidable dynamiteur de défense, sont en pleine confiance. Et derrière, l'OM tient la baraque, notamment grâce au jeune Zubar, au capitaine Habib Beye, et au successeur de Barthez dans les buts, le régulier Cédric Carrasso. Avec tout ce beau monde, l'OM affiche un blian idyllique au soir de la sixième journée. Cinq victoires, un nul, deux petits buts encaissés sur penalty.

Et puis, les premières alertes. L'OM perd son premier match chez un Nantes pourtant en piteux état (1-2). Surtout, dans la semaine qui suit, survient une élimination inexplicable face aux modestes Tchèques du Mlada Boleslav au premier tour de la Coupe de l'UEFA (2-3 au match retour), alors que les Phocéens avaient le match en main. Pourtant à l'aise collectivement, ils montrent à ces deux occasions un mental plus que perfectible. Et après un sursaut face à Toulouse (3-0), un bon match nul à Lens (1-1), la débacle face à Lyon vient couper une deuxième fois les jambes phocéennes. Celles de Ribéry notamment. Depuis, à l'image de son équipe, le vice champion du monde est méconnaissable. Toujours battant, mais beaucoup moins tranchant. Idem pour ses compères de l'attaque, même si Niang, qui surfe son état de grâce du début de saison, surnage. Derrière, même topo. Sur les six dernières journées, Carrasso s'est incliné à dix reprises. Aucun joueur à vocation défensive, hormis Lorik Cana, n'a joué sur sa vraie valeur lors des dernières journées. Suffisant pour que Pape Diouf envisage l'arrivée d'un défenseur supplémentaire lors du mercato hivernal.

Pourtant, les motifs d'espoir demeurent. Marseille n'est pas largué au classement, a démontré qu'il était capable de développer un jeu séduisant. Reste à retrouver une confiance trop vite évaporée. Une réaction est attendue à Lille lors de la prochaine journée. Une rencontre à laquelle Djibril Cissé ne participera pas. L'attaquant, prêté à l'OM par Liverpool, a participé à une partie de l'entraînement collectif, mercredi. Son retour, programmé pour le milieu du mois, est une vraie bonne nouvelle pour une équipe qui manque toujours d'un tueur devant le but. L'attaquant international, s'il retrouve son meilleur niveau, peut apporter un vrai plus. Interrogé cette semaine par France Football, l'ancien Auxerrois n'a cure de la mauvaise passe de son équipe. Pour lui, le titre serait même encore jouable. " On va se battre jusqu'au bout. On a déjà vu des remontées plus impressionnantes que ça, a-t-il rappelé. Un modèle d'optimisme que Cissé devra justifier sur le terrain. Histoire que les supporters retrouvent l'envie de rêver.

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