Bilan mi-saison : OM
Par Yann Buxeda - 100% Clubs, Mise en ligne: le 30/12/2004 à 00h40
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Mais où est passé le «grand OM» , celui des années 90, celui de la Coupe des Champions 1993 ? Cette année encore, l'Olympique de Marseille partait parmi les favoris du championnat de L1, mais force est de constater que le grand Marseille n'est pas encore de retour. Les joueurs de Philippe Troussier pointent à une honorable 5e place mais ce rang reste indigne du plus beau palmarès français.

Bilan mi-saison : OM

Cette première partie de saison a encore été marquée par de multiples tumultes. Départs au sein du staff, difficultés d'adaptation pour des joueurs phares et surtout, un public qui n'en finit pas de regretter l'enfant chéri du Vélodrome, Didier Drogba, qui fait aujourd'hui le bonheur des «Blues» de Chelsea. Ainsi, l'entraîneur «intérimaire de longue durée» , José Anigo a démissionné le 23 novembre dernier, suivi quelques jours plus tard du président Christophe Bouchet (dont le départ devrait être effectif d'ici à ce qu'un successeur soit nommé). A ce sujet, le président de l'OM avait déclaré : «C'est un départ que je lui avais demandé à la fin de la saison dernière» . Quels signes auraient montré plus explicitement le malaise qui planait dans le ciel phocéen durant ces dernières semaines ?

Un malaise notamment lié aux résultats en demi-teinte des Marseillais, qui ont provoqué un sentiment de révolte au sein des travées du Vélodrome. Régulièrement à une dizaine de points de l'Olympique Lyonnais, l'OM n'a jamais semblé en mesure de rejoindre durablement le podium de la Ligue 1. Après 19 journées, les joueurs de Philippe Troussier possèdent la 9e attaque et la 5e défense du championnat. Une aubaine pour les supporters, qui imputent ce manque d'efficacité devant le but au seul départ de Drogba, même s'il est clair qu'il manque irrémédiablement au coeur de l'attaque olympienne. L'OM version «fin 2004» , c'est juste une équipe très correcte, avec des résultats satisfaisants. Une terre où se mêlent les satisfactions et les déceptions, tant sur le plan collectif qu'individuel.


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Solides à domicile…

Tout d'abord, le classement de Marseille est loin d'être catastrophique. Si les Marseillais sont à dix points des intouchables «Gones» , ils ne sont qu'à trois longueurs d'une place qualificative pour la Ligue des Champions. Sur le plan collectif, tout n'est pas à jeter : avec deux défaites en dix matchs au Vélodrome, les Marseillais ont su préserver leur enceinte et se montrer autoritaires sur leur pelouse (l'OM avait notamment infligé un 3 à 0 à Lille en début de saison). Autre point essentiel, Marseille a retrouvé un jeu cohérent en terme de finition. 68 % des buts marseillais (soit 15 buts pour 22) ont été marqués par les attaquants, alors qu'il y a deux ans, Daniel Van Buyten, défenseur central, était presque le meilleur buteur du club. Autre bon point pour l'OM : son sang-froid. A la mi-saison, le collectif phocéen n'a reçu qu'un seul carton rouge (Johnny Ecker face à Toulouse).

Quant au jeu à proprement parler, il est à noter certaines particularités typiquement marseillaises cette saison : l'OM marque beaucoup en fin de mi-temps. Dans les deux derniers quarts d'heure de chaque mi-temps, les Marseillais ont marqué presque la moitié de leurs buts, soit un total de 10 pour 22. L'OM sait donc frapper fort dans les derniers instants, à l'image de leur première confrontation de la saison, face à Bordeaux (but de Laurent Batlles à la 93e minute). Parallèlement, dans les deux premières demi-heures de chaque mi-temps, l'OM encaisse assez peu de buts (10 pour 18 au total). Les Marseillais réalisent donc une bonne entame défensive, avant de passer à l'offensive dans le dernier quart d'heure.

Au niveau individuel, l'Olympique de Marseille a révélé quelques joueurs de grande qualité, mais a aussi permis à certains talents de se confirmer au plus haut niveau. Ainsi, l'émergence de Samir Nasri, pur produit de la formation marseillaise, s'est confirmé cette saison, puisque le jeune milieu (17 ans !) s'est imposé comme un titulaire potentiel au fil des matchs, n'hésitant pas à prendre le jeu de l'OM à son propre compte. Dans le même registre des jeunes qui explosent, il est à noter les performances de Sergio Koke (21 ans), transfuge de Malaga la saison dernière, qui est le deuxième meilleur buteur du club avec quatre réalisations en seulement neuf matchs. Mais l'effectif olympien a également proposé cette année une solidité défensive intéressante, puisque Frédéric Déhu, fraîchement arraché au Paris Saint-Germain l'été dernier, a d'emblée assumé le rôle de patron de la ligne défensive, aidé en cela par un Habib Beye plus efficace que jamais. Mention spéciale pour ce dernier, qui a joué 1609 minutes sans être averti une seule fois. Une performance significative pour un défenseur.

…mais fragiles à l'extérieur

Avec la neuvième différence de buts du championnat (+4), les Marseillais n'ont pas de grande victoire à mettre à leur actif. Pas de réel match référence sur lequel ils ont pu construire. Et c'est là où le bât blesse ! Les joueurs phocéens manquent de repères et d'automatismes car ils n'ont pas de bases. Lorsque l'OM est efficace en attaque, il prend l'eau en défense. Quand la défense tient la baraque, c'est l'attaque qui ne suit plus. Et les chiffres viennent appuyer cette analyse. Comme développé plus haut, l'OM est particulièrement efficace en attaque lors des derniers quarts d'heures, et plus resserré en défense le reste du temps. Paradoxalement, lorsque l'OM marque, l'OM encaisse. Ainsi, le portier olympien a déjà récupéré le ballon dans ses filets à dix reprises dans les dernières quinze minutes des deux mi-temps, pour dix-huit buts encaissés au total. Et il en est de même dans l'autre sens. L'heure restante, les Phocéens n'ont trouvé le cadre qu'à douze reprises.

Il est à noter aussi que l'OM a rarement répondu présent face aux ténors du Championnat. Défaits par Sochaux (2-0), le Paris Saint-Germain (2-1) et Auxerre (0-1), les hommes de Philippe Troussier n'ont accroché le nul qu'à deux reprises, face à Monaco (1-1) et Lyon (1-1). Une situation à laquelle José Anigo avait tenté de remédier en piquant au vif ses joueurs. «Il y en a qui pensent que le talent est suffisant mais il faut aussi aller au charbon. Mettre le maillot blanc ne donne pas toutes les vertus.» Une déclaration qui avait plus remué la presse que les joueurs. De même, avec deux victoires en neuf rencontres à l'extérieur, face à deux clubs promus (Istres et Caen), l'OM affiche un bilan médiocre pour une équipe censée faire figure d'épouvantail en début de saison.

Autre point faible, qui vient alimenter régulièrement l'affaire Drogba : il n'existe pas de buteur attitré. Ainsi, Habib Bamogo est en tête avec cinq réalisations, suivi par Koke (4 buts), puis Peguy Luyindula et Laurent Batlles (3 buts). Un meilleur buteur loin de la cadence d'un Pauleta, leader du championnat dans ce domaine, avec neuf buts à son actif.

De nombreux joueurs ont également déçu sur la Canebière. Peguy Luyindula, qui savait en arrivant qu'il souffrirait de la comparaison avec Didier Drogba, ne semble pas en mesure de le faire oublier pour l'instant. L'ancien Lyonnais est apparu presque transparent, avec seulement trois buts dans son escarcelle. Ces buts ont tous été marqués dans les trente-cinq premières minutes de jeu, ce qui révèle un essoufflement et une disparition progressifs du joueur au fil des minutes. L'autre déception majeure de ce recrutement estival est sans conteste l'ex-sochalien Benoît Pedretti. Certes, le milieu de terrain de l'équipe de France réalise de bonnes performances, mais il est loin de son niveau de jeu qui avait fait se poser les yeux de l'OM et du PSG sur lui, il y a quelques mois. De plus, Pedretti, titulaire indiscutable avec José Anigo, ne semble plus être en grâce aux yeux de son nouvel entraîneur, tout comme Bixente Lizarazu, la troisième déception de cette première partie de saison. Le défenseur basque, carrément en froid avec Philippe Troussier pourrait partir dès cet hiver, seulement six mois après son arrivée. Enfin, et c'est assurément l'une des plus grosses surprises de ce début de saison à l'OM, l'ancien Bordelais Eduardo Costa n'est plus que le fantôme de l'excellent joueur qu'il était la saison dernière. Très rarement décisif, le Brésilien cherche encore sa place au sein de l'effectif olympien.

Troussier ne veut rien changer

Philippe Troussier a récemment déclaré : «Concernant le mercato, je préfère rester sur mes positions: je fais confiance au groupe existant, qui est équilibré. En fonction de la manière dont certains se seront déterminés sur leur avenir, on verra si des joueurs sont susceptibles de partir. Mais il est trop tôt pour en parler et je pars du principe que je continue avec ce groupe-là.» , Malgré tout, de nombreuses rumeurs circulent quant à d'éventuels départs et arrivées. Ainsi, on dénombre «aux portes du Vélodrome» pas moins de cinq candidats potentiels au port du maillot blanc et bleu. En tête, le géant du Borussia Dortmund, Jan Koller (1m93 pour 90 kg), qui correspondrait à la description faite de la recrue idéale par le directeur sportif de l'OM, Pape Diouf, ces derniers mois : un joueur grand et puissant. Une rumeur à ne pas négliger, puisque l'international tchèque avait déjà été approché par l'OM l'été dernier. D'autres prétendants sont aussi envisagés pour occuper ce poste d'attaquant. Il est fait état de Dagui Bakari, en perdition au RC Lens, ou encore de Benny MacCarthy, le joueur de Porto.

Autre arrivée qui semble se préciser, celle du jeune attaquant péruvien du Servette de Genève, Robert Merino (22 ans). Le club suisse, en proie à d'importantes difficultés financières, pourrait envisager de se séparer du joueur pour dégraisser son effectif. Enfin, dernière rumeur en date : selon l'agent de Fernando Morientes, le club phocéen aurait déjà fait une proposition concrète pour s'attacher les services de l'attaquant espagnol du Real Madrid. Mais là encore, un transfert est peu envisageable, étant donné l'état des finances olympiennes, et cette déclaration ressemble plus à une manoeuvre destinée à faire monter les enchères.

Au niveau des départs, les choses tardent également à se décanter. Si la brouille entre le «sorcier blanc» et le défenseur basque Bixente Lizarazu est incontestable, aucune déclaration n'est venue préciser l'avenir du retraité international français. Idem pour Johnny Ecker qui, s'ils ne semble plus faire partie des plans de Philippe Troussier, n'a pas officiellement trouvé de club. Lamine Sakho, quant à lui, se rapproche de jours en jours d'Istres : «Pour Istres, j'ai eu Bazdarevic que j'ai connu quand je jouais à Nîmes. Il m'a téléphoné, je dois le rappeler.» Une information confirmée par Pape Diouf qui affirme cependant que l'attaquant a encore sa chance à l'OM : «Je confirme que le président d'Istres m'a contacté. Mais aujourd'hui le moins que l'on puisse faire c'est d'attendre que l'entraîneur se prononce au sujet du garçon. J'ai le sentiment qu'il peut beaucoup nous apporter (…). J'apprécie l'état d'esprit qui est le sien actuellement et j'avoue, pour l'avoir vu jouer avec la réserve avant la trêve, qu'il a confirmé cette volonté sur le terrain.»

Laurent Batlles, d'abord annoncé partant pour Toulouse, semble avoir retrouvé grâce aux yeux du technicien marseillais, qui a récemment déclaré le trouver «plutôt en forme» , et Philippe Christanval, collaborateur régulier au sein de la CFA marseillaise, n'a fait l'objet d'aucune proposition. L'attaque marseillaise pourrait, elle aussi, changer d'horizon, puisque Steve Marlet semble être devenu la priorité de Vahid Halilhodzic, pour renforcer l'attaque parisienne. Moins sûr, le quotidien Le Progrès a révélé hier que Peguy Luyindula avait été proposé au Barça, à la recherche d'un attaquant depuis la blessure d'Henrik Larsson.

En conclusion, l'Olympique de Marseille ne réalise pas un mauvais début de saison, loin s'en faut. Seulement, tributaire de son glorieux passé et d'un effectif de qualité, l'OM déçoit car, chaque année, c'est l'OM du début des années 90, celui des années Tapie, que souhaitent retrouver les supporters. L'année 2005 s'annonce comme toutes les autres années à l'OM, c'est-à-dire pleine d'espoir et de rêves pour les supporters, et pleine d'obligations de résultats et de beau jeu pour le staff et l'effectif.



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