Grèce-République Tchèque, revue de presse
Par Julien Demets - Revue De Presse Euro 2004, Mise en ligne: le 02/07/2004 à 12h07
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C'est tout simplement l'exploit de la décennie : la Grèce, que tout le monde voyait éliminée au premier tour, s'est qualifiée hier pour la finale de l'Euro en battant la République Tchèque, jusque-là favorite du tournoi.

Les quotidiens n'en reviennent pas :

L'Equipe parle de «miracle grec» . La sélection entraînée par Otto Rehhagel fait même figure de «finaliste européen le plus surprenant de l'histoire du football» . Ses qualités, avant tout morales, sont nombreuses : «une discipline, une foi, un sens collectif qui vire au sens du sacrifice» . Au niveau du jeu, par contre, le bilan est moins flatteur : la prudence grecque accouche de prestations souvent ennuyeuses, et cette qualification ne constitue pas vraiment «une immense victoire pour le football» . L'Equipe se prend à espérer «qu'aucune contagion de semblable système et de pareilles intentions ne gagne prochainement l'Europe du football» . La grande finale de dimanche attire déjà tous les regards. A coup sûr, cette équipe grecque «fichera la migraine aux Portugais» , comme elle l'avait fait lors du match d'ouverture (victoire 2-1). Les joueurs de la République Tchèque, eux, n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils quittent tout de même la compétition avec les honneurs en rejoignant le «cimetière des équipes qui ont joué le meilleur football d'une phase finale sans être allés au bout» . Le «génie absolu» du meneur de jeu Rosicky «n'a pas été récompensé» . La faute, entre autres, à la «malédiction» qui pèse sur Nedved. Celui-ci avait déjà manqué la finale de la Ligue des Champions 2003 pour cause de suspension…


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Pour A Bola, premier quotidien sportif portugais, le match République Tchèque-Grèce revêtait un intérêt double puisque le vainqueur de ce match affrontera Figo et les siens dimanche, en finale de l'Euro. «Grâce au but en argent, la Grèce obtient son passeport pour rencontrer le Portugal» , titre le journal. L'équipe d'Otto Rehhagel s'est qualifiée au terme d'une partie «totalement dominée par les Tchèques» . Ceux-ci n'en nourriront que plus de regrets… Des regrets, mais aussi de la colère : comment se fait-il que dans une compétition aussi importante, une équipe puisse bénéficier de 48 heures de repos supplémentaire ? La Grèce avait battu la France vendredi dernier, Nedved et les siens n'ayant éliminé le Danemark que le dimanche suivant. Sur le terrain, cette différence s'est faite sentir : «pendant les prolongations, les joueurs de Rehhagel ont donné l'impression d'avoir gardé toutes leurs forces pour la fin de match» . Petr Cech, le portier tchèque, reçoit les compliments du journal : «il a préservé le match nul et prouvé pourquoi il était le futur gardien de Chelsea» . Agé de 22 ans seulement, «il apparaît comme l'un des joueurs les plus prometteurs à son poste» . Maigre consolation pour l'ex-gardien rennais, face au «sentiment d'injustice» qui se dégageait des rangs de son équipe hier, au coup de sifflet final.

La Gazetta Dello Sport doit se pincer pour croire à la qualification des coéquipiers de Dellas, et parle d'une «finale miraculeuse» . D'autant plus que ce n'est pas le premier fait d'arme grec depuis trois semaines : «la Grèce, après avoir éliminé la France, a battu la super-favorite République Tchèque» . La tactique des Hellènes est bien rôdée, et le journal salue leur performance : «les hommes d'Otto Rehhagel ont eu le mérite de bloquer l'adversaire et d'attendre le moment propice pour placer un coup» . Pour le quotidien italien, habitué aux exploits de Pavel Nedved sous le maillot de la Juventus, la sortie du capitaine tchèque constitue à coup sûr le tournant de la rencontre. «La République Tchèque a perdu de la vigueur et, surtout, Nedved malchanceux à la 40ème minute» . Smicer a fait son entrée «mais ce n'est pas la même chose» . Finalement, le défenseur de l'AS Roma Traianos Dellas a marqué «un but en argent qui vaut de l'or» . Hélas pour le spectacle, «ce n'était pas un grand match» .

«La Grèce se qualifie en finale grâce à un but en argent» . Si aucune critique ne transparaît dans ce titre sobre, le quotidien espagnol Marca ne dissimule pas dans l'article qui suit sa déception d'avoir vu l'équipe la moins joueuse l'emporter sur la plus spectaculaire du tournoi. Du moins, il est évident que le niveau de jeu proposé hier soir par les hommes de Rehhagel n'a pas plu au journal madrilène. La tactique de l'entraîneur allemand est ainsi résumée : «défendre contre tout et avec tout le monde. Sans risque, et sans se déconcentrer un seul moment» . L'équipe grecque est une machine à faire déjouer l'adversaire, et aucune équipe n'a pu développer son jeu face à elle. Son mérite est néanmoins diminué, car «il est plus facile de détruire que de construire» . La Grèce qui bat la République Tchèque, c'est un peu David qui bat Goliath ou, pour reprendre la mythologie grecque, «Ulysse qui domine le cyclope» . Une formule, enfin, résume l'opinion du Marca : «La Grèce a gagné. Le football a perdu» .

Pour le Times, quotidien anglais de renom, «le conte de fée continue» pour la Grèce. Traianos Dellas, le buteur du soir, «a transformé l'argent en or» . Et dire que les Grecs «n'avaient jamais gagné le moindre match dans un tournoi majeur avant cet été» … Une fois de plus, c'est la sortie de Pavel Nedved sur blessure qui retient l'attention du journal. Les Tchèques «ont manqué d'assurance quand ils ont vu le footballeur européen de l'année sur le banc, en larmes» . Mais que pouvaient-ils faire face à un marquage «plus étouffant qu'une journée d'été à Athènes» . Le Times met en avant cette statistique impressionnante : l'arrière-garde grecque «n'a concédé que deux buts contre le Portugal, l'Espagne, la France et la République Tchèque» . A moins d'être écrasée par les Portugais, elle finira meilleure défense du tournoi. Détail amusant, enfin, la finale de dimanche verra une opposition Brésil-Allemagne, comme lors de la dernière Coupe du Monde : «l'entraîneur brésilien du Portugal affrontera le technicien allemand de la Grèce» . Qui sortira vainqueur de ce duel ? Réponse dans trois jours…

Le Bild, plus grand quotidien d'outre-Rhin, n'a d'yeux que pour Otto Rehhagel, l'entraîneur allemand de l'équipe grecque. Le journal voit en lui le successeur de Rudi Völler, démissionnaire après la défaite de Ballack et des siens au premier tour de la compétition. «Maintenant, Rehakles doit nous sauver !» titre le journal, en reprenant le surnom grec du technicien. Les louanges pleuvent sur l'ancien coach du Werder de Brême : «il l'a fait !» . Les superlatifs manquent pour évoquer une qualification en finale «inimaginable, sensationnelle, démente !» . Pour le Bild comme pour la plupart des journaux européens, il ne fait aucun doute que la sortie de Pavel Nedved, «le moteur du milieu de terrain» , a changé la donne. Les Grecs, «ordinaires mais rusés» n'ont pas craqué face aux vagues offensives adverses.

Les sites spécialisés manquent de superlatifs :

«Dellas envoie la Grèce en finale !» Football365 l'a bien compris : le défenseur grec est bien le nouveau héros de son pays grâce à son but en argent, le premier (et dernier ?) dans une grande compétition internationale. Les Tchèques peuvent s'en mordre les doigts, eux qui «ont dominé toute la rencontre, jouant haut et pressant leur adversaire dans leur moitié de terrain» . Malheureusement pour Karel Brückner et ses joueurs, cette domination «ponctuée de seize tirs, dont seulement cinq cadrés» s'est avérée «stérile» . Une inefficacité qui doit beaucoup à la tactique «très attentiste» des vainqueurs. Ironie du sort, «l'Euro 2004 se terminera comme il avait commencé» : Portugal-Grèce était déjà l'affiche du match d'ouverture.

«Les Dieux sont Grecs» titre Sport.fr, en guise de clin d'oeil à la mythologie antique. Au sujet de la qualification des hommes de Rehhagel pour la finale de l'Euro, le site parle de «l'une des plus grandes surprises de l'histoire du football» . «Qui pouvait imaginer, un seul instant, que la sélection grecque se hisserait en finale du Championnat d'Europe ?» demande le site, pour mieux rendre compte de l'impact de la performance réalisée. Pourtant dans ce match, «les Tchèques démarrent pied au plancher» . Mais «le tournant du match intervient à la demi-heure de jeu» avec la sortie sur blessure de Pavel Nedved et son remplacement par Vladimir Smicer. Sans son capitaine, «la République tchèque n'est plus tout à fait la même équipe» . Mais cela ne doit pas occulter l' «incroyable» exploit de la Grèce dont la défense, «c'est-à-dire les onze joueurs» , n'a jamais rompu devant les assauts adverses.

Qui aurait dit il y a trois semaines, lors du match d'ouverture remporté par la Grèce face au Portugal (2-1), que ces deux équipes se retrouveraient lors de la grande finale de l'Euro ? Ce tournoi plein de surprises livrera son dénouement ce dimanche avec, pourquoi pas, un dernier coup de tonnerre ?



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