Le marché des transferts estival 2010 français a subi les conséquences de la crise financière. De très bons joueurs ont filé à l'étranger alors que la Ligue 1 n'a pas vraiment accueilli de pointures. Les clubs de l'Hexagone ont surtout négocié entre eux, laissant un réel sentiment d'appauvrissement de notre championnat.

Azpilicueta (OM), l'une des nouvelles têtes d'affiche (7 M€).

La crise financière est passée par là ! Cet été, les clubs de Ligue 1 se sont montrés plutôt économes sur le marché des transferts. Les formations de l'élite ne possédaient pas de nombreux moyens pour recruter et n'ont pas voulu prendre de risques en investissant à l'étranger. Il en résulte de nombreuses transactions entre les clubs français, qui ont préféré s'appuyer sur des valeurs sûres de notre championnat. Mais ce dernier semble s'être appauvri en ce début de saison.

Une fuite des talents

Si les Français ont eu moins recours au marché extérieur, les clubs étrangers, quant à eux, ne se sont pas gênés pour piocher de précieux éléments. Parmi les principales têtes d'affiches, Niang, Chamakh, Gyan et Dia ont fait leurs valises. Quatre joueurs qui représentaient 49 réalisations lors de l'exercice 2009-2010. De grands talents comme Ben Arfa, Costa et Koscielny ont également quitté l'Hexagone. Au même titre que Govou, Boumsong et Koné, moins en vue mais représentant des intérêts médiatiques.

Une fuite importante, comparé aux départs de Benzema, Juninho, Cissé ou encore Kahlenberg, l'été dernier. Mais surtout, les clubs de L1 n'ont pas ajouté de grosses pointures. Si Lisandro Lopez, Lucho Gonzalez, Heinze et Cissokho avaient débarqué en 2009, il faudra se contenter cette saison de Mbokani, Azpilicueta, Estrada, Savic, Kabze, Rozenhal, Mandjeck ou par exemple Civelli. Rien de bien reluisant. Même catégorisés comme des flops un an après, Morientes et Gudjohensen paraissaient plus séduisants sur le papier.

Un marché franco-français

La Ligue 1 s'est donc appauvrie car les clubs n'ont pas vraiment compensé les principales pertes. Les dirigeants ont préféré dépenser leur budget sur des joueurs évoluant déjà en France. Lyon s'est renforcé avec Gourcuff (22 M€) et Briand (6 M€), tandis que l'OM recrutait Rémy (15,5 M€) et Gignac (16 M€). De son côté le PSG obtenait Nenê (5,5 M€) et Bodmer (3,5 M€). Modeste (2,5 M€) et Ben Khalfallah (5M€) se posaient à Bordeaux. De très bons éléments, mais qui n'apportent pas de valeur ajoutée au championnat français.

Et la tendance n'est pas près de changer, comme l'explique un expert sport, Vincent Chaudel, dans France Football. «Il faudrait que la France soit capable de vendre un nouvel Essien ou Drogba une trentaine de millions à un club étranger pour apporter de l'argent frais dans le Championnat. En attendant, le marché français devrait être calme pendant un an ou deux», a-t-il confié. En attendant, les supporters se consoleront en observant notamment, Hoarau, Rémy, Taiwo, Gameiro, Sakho ou encore Gourcuff, annoncés sur le départ mais qui sont finalement restés. Mais pour combien de temps ?