Les
meilleurs joueurs français
1980-1990
(2)
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Carré
magique, buteurs d'exception : la recette offensive du football français
dans les années 80 est simple et efficace. La France s'éveille
aux grands résultats. Michel Platini est le chef d'un bande qui
a fière allure... 2ème partie des meilleurs joueurs français
de 1980-1990.
Né en
1955
Clubs :
SC Toulon, O. Lyon, Girondins de Bordeaux, O. Marseille
Palmarès
: Ch. Fr. 1984, 1985, 1987, 1990, 1991, CdF 1986, 1987, 3ème CdM
1986, 4ème CdM 1982, Ch. Europe 1984
52 sélections
en Equipe de France (1980-1988) 1 but
Milieu récupérateur,
milieu relanceur, Jean Tigana est un marathonien du football doté
d'une bonne technique. Son coup de rein est sensationnel, ajoutez-y une
mentalité de battant et vous aurez une mythique envolée pour
servir Platini et sauver la France en demi-finale de l'Euro 1984 contre
le Portugal. Pourtant, la carrière de Tigana n'était pas
toute tracée. Né au Mali, il fuit ce pays avec ses parents
à l'âge de trois ans pour gagner Marseille. Il fait ses classes
aux Caillols puis à Toulon. Amateurs d'hommes costauds, les cadres
techniques de l'époque ne lui font pas confiance et il exerce le
métier de facteur à Cassis. Il n'abdique pas et rejoint Lyon
où il commence à se faire connaître. Michel Hidalgo,
le sélectionneur des Bleus, fait appel à lui en 1980. Il
devient rapidement le parfait complément de Platini et Giresse au
milieu de terrain de l'Equipe de France deux fois demi-finaliste de la
Coupe du Monde et Championne d'Europe. Son parcours le conduit de Lyon
à Bordeaux. Dans la cité girondine, il apprend à aimer
le vin mais surtout les titres (3 fois champion et 2 Coupes). Bordeaux
en proie à de graves difficultés financières l'échange
contre l'ingérable Cantona et Tigana atterrit à Marseille.
En bout de course, il a bien du mal à se faire une place dans le
pléthorique effectif marseillais et ne participe pas à la
finale de Coupe des Champions perdue en 1991. Le temps est venu de tourner
la page du football pour se lancer dans la viticulture mais la passion
du football est toujours présente. Il était un grand joueur,
il devient un grand entraîneur, donne des ambitions à Lyon,
un titre à Monaco et une probable montée en Premier League
à Fulham.
Né en
1952
Clubs :
Girondins de Bordeaux, O. Marseille
Palmarès
: Ch. Fr. 1984, 1985, 1987, CdF 1986, 1987, 3ème CdM 1986,
4ème CdM 1982, Ch. Europe 1984
47 sélections
en Equipe de France (1974-1986) 6 buts
Le petit lutin
bordelais devient un géant le temps de la Coupe du Monde 1982. Meilleur
français de l'épreuve, il place une tête inoubliable
au nez et à la barbe des grands défenseurs irlandais et surtout
il inscrit le fameux troisième but de la demi-finale contre la RFA
que toute la France croit décisif. Cette révélation
sur le tard est assez étonnante. Alain Giresse débute pourtant
à dix-huit en D1 mais Bordeaux ne gagne pas et Giresse est pris
pour cible. Alors, il se bat pour devenir le patron des Girondins et s'imposer
en Equipe de France malgré la présence de Platini qui joue
dans le même registre. Michel Hidalgo ne peut se passer de ce merveilleux
technicien dont la petite taille et un centre de gravité très
bas lui permettent d'avoir une couverture de balle phénoménale
et il l'associe à Platini. Les deux hommes conduisent la France
vers les sommets. En club, Giresse n'est pas en reste, tout s'enchaîne.
Il prend confiance et les titres de champion (3) et les Coupes (2) ne tardent
plus à venir. A la surprise générale, il décide
de finir sa carrière à Marseille, Claude Bez, le président
bordelais crie à la trahison. En une année à Marseille,
il distribue des tas de bons ballons à Papin avant de raccrocher
les crampons avec à son actif 582 matches de D1 (record pour un
joueur de champ) et 164 buts. Directeur sportif à Bordeaux puis
Toulouse, il endosse le rôle d'entraîneur du club de la cité
des violettes qu'il fait monter en D1 en deux occasions. Malheureusement,
pour lui, il n'a pas le temps de construire au PSG et, de nouveau, à
Toulouse d'où il est débarqué à l'automne dernier.
Né en
1955
Clubs :
AS Nancy-Lorraine, AS Saint-Etienne, Juventus de Turin
Palmarès
: Ch. Fr. 1981, CdF 1978, Ch. Italie 1984, 1986, Meilleur buteur 1983,
1984, 1985, Cd'Italie 1983, C1 1985, Finaliste C1 1983, C2 1984, Coupe
Intercontinentale 1985, 3ème CdM 1986, 4ème CdM 1982, Ch.
Europe 1984, Ballon d'or 1983, 1984, 1985
72 sélections
en Equipe de France (1976-1987) 41 buts
Que dire sur
Michel Platini, le meilleur joueur français du siècle? Tout
le monde connaît la glorieuse carrière. Il est le messie,
l'homme providentiel que la France attendait depuis près d'un quart
de siècle pour redonner des couleurs au football tricolore. Et pourtant,
rien ne le prédestine à accomplir un si brillant parcours.
Enfant chétif, abhorrant le travail physique, ce Lorrain se voit
refuser l'entrée au centre de formation du FC Metz. Il opte pour
Nancy tout en suivant les précieux conseils de son père.
Il travaille balle au pied, multiplie les coups francs et tout cela paye.
Sa vision du jeu fait merveille et il tire vers le haut et la Coupe de
France 1978 une bande de gamins nancéiens (Moutier, Rouyer, etc...).
Entre temps, il débute en Equipe de France pour le premier match
de Michel Hidalgo en tant que sélectionneur en mars 1976. La complicité
entre les deux hommes grandit au fur et à mesure que Platini s'affirme
comme un patron sur le terrain. Il se doit alors d'évoluer pour
le plus grand club de France, Saint-Etienne mais les Verts ont déjà
perdu leur lustre d'antan. Platini, esseulé, ne ramène qu'un
titre dans le Forez. Saint-Etienne est un tremplin vers le Piémont,
terre de ses ancêtres, et la Juventus de Turin. De 1983 à
1985, Platini gagne tout. Il est le meilleur joueur de la planète.
En Equipe de France, après l'énorme déception de Séville
en 1982, il atteint son apogée à l'Euro 1984. Il est intouchable,
survole les débats avec neuf buts en cinq rencontres. Il est dommage
que cette année-là n'est pas été une année
de Coupe du Monde, la France l'aurait probablement emporté. Car,
en 1986, Platini est au bout du rouleau. Souffrant de pubalgie, il ne peut
effectuer des miracles même s'il inscrit son quarante-et-unième
but en Equipe de France (record). Sur le déclin, il a l'intelligence
de ne pas faire la saison de trop et raccroche les crampons en 1987. Par
la suite, tout ce qu'il touche se transforme en or. Il fait revivre l'Equipe
de France, orpheline de Platini, comme sélectionneur en 1988, il
ne rate que la dernière marche à l'Euro 1992. Il prend alors
en main avec Fernand Sastre une organisation sans faille de la Coupe du
Monde 1998. Il est actuellement conseiller auprès de Sepp Blatter,
président de la FIFA, et vice-président de la FFF tout en
rêvant du fauteuil de président de l'UEFA.
Bernard
LACOMBE - Attaquant |
Né en
1952
Clubs :
O. Lyon, AS Saint-Etienne, Girondins de Bordeaux
Palmarès
: Ch. Fr. 1984, 1985, 1987, CdF 1973, 1986, 4ème CdM 1982, Ch. Europe
1984
38 sélections
en Equipe de France (1973-1984) 12 buts
Bernard Lacombe
est le meilleur buteur français de l'histoire de la première
division avec 255 buts inscrits en 480 matches et 18 ans de carrière.
Il arrive en deuxième position juste derrière l'Argentin
Delio Onnis (299 buts). Ce chiffre cible tout de suite le personnage et
le type d'attaquant efficace qu'il est. En fait, Lacombe compense sa petite
taille (1,71 m) par un sens du placement et du but unique. Il est le prototype
même du buteur qui rode dans la surface à l'affût du
moindre ballon, de la moindre erreur de la défense pour les transformer
en but. Né à Lyon, Lacombe rejoint l'OL en Cadets et débute
en D1 en 1969. Très vite, son entente avec Chiesa dope Lyon qui
s'adjuge la Coupe de France 1973 sur un but décisif de Lacombe.
Stefan Kovacs, le sélectionneur de l'époque, l'appelle cette
même année. Le parcours personnel de Lacombe sous le maillot
bleu est en dent-de-scie. La peur de mal faire, une certaine réserve
et surtout un trop grand altruisme pour un attaquant l'empêchent
de s'imposer totalement. Sa campagne en Bleus n'est cependant pas négative,
il participe à la Coupe du Monde 1978 où il marque un but
dès la trente-huitième seconde contre l'Italie puis à
celle de 1982. Il honore sa dernière sélection lors de la
finale victorieuse de l'Euro 1984. Passé par Saint-Etienne, Lacombe
soigne son palmarès lors de ses années bordelaises. Giresse
et Tigana servent Lacombe, la recette est gagnante et Bordeaux remporte
3 titres. En 1987, Lacombe arrête sa carrière. Il retourne
à Lyon et endosse successivement les casquettes de directeur sportif
et d'entraîneur pour donner à l'OL une renommée nationale
et européenne.
Dominique
ROCHETEAU - Attaquant |
Né en
1955
Clubs :
AS Saint-Etienne, Paris SG, Toulouse FC
Palmarès
: Ch. Fr. 1974, 1975, 1976, 1986, CdF 1977, 1982, 1983, Finaliste C1 1976,
3ème CdM 1986, 4ème CdM 1982, Ch. Europe 1984
49 sélections
en Equipe de France (1975-1986) 15 buts
Un jeune homme
fait rêver la France lors de la grande épopée des Verts,
son nom Dominique Rocheteau ou plutôt doit-on l'appeler l'Ange vert.
Le beau garçon, chevelure brune et bouclée au vent, qualifie
Saint-Etienne pour les demi-finales de la Coupe des Champions 1976 grâce
à un but décisif contre le Dynamo de Kiev. Blessé,
il ne vit que les sept dernière minutes du cauchemar stéphanois
de la finale de Glasgow. Rocheteau est le jeunot de la bande, pur produit
du centre de formation de l'ASSE en provenance des Charentes. En même
temps que ses exploits européens, Rocheteau voit la vie en Bleu
et s'accapare une place de choix dans la bande à Platini. Attaquant
élégant, racé, sa force de percussion et ses accélérations
créent des brèches dans toutes les défenses du monde.
Avec Platini, Bossis et Battiston, il vit trois Coupes du Monde (1978,
1982 et 1986) et l'Euro victorieux de 1984. En 1980, Rocheteau quitte Saint-Etienne
pour Paris et avec Bathenay, ils insufflent un esprit de gagnants au PSG.
Deux Coupes de France et un titre viennent le récompenser. Son voyage
en ballon s'achève en demi-teinte du côté de Toulouse,
l'après-Mundial 1986 étant pour lui comme pour beaucoup difficile
à digérer. Rocheteau ne quitte pas le milieu du sport puisqu'il
devient agent de joueurs et un temps, il tente le pari de Saint-Denis/Saint-Leu
en qualité de manager. Enfant de la communication, il apparaît
tantôt au cinéma (Le Garçu de Pialat), tantôt
à la télé (Stade 2), tantôt comme icône
publicitaire.
La génération
Platini foisonne de grands joueurs. Malgré une Coupe du Monde décriée
en 1982, le gardien, Jean-Luc Ettori, rebondit pour porter Monaco
aux plus haut niveau pendant près de vingt ans pour un record de
602 matches de D1. Le seul Français à avoir remporté
l'Euro 84 et les JO 84 s'appelle William Ayache, arrière
latéral aux montées transcendantes. Un colosse aux tacles
décisifs, Yvon Le Roux, prit place au centre de la défense
française à la même période.
En milieu
de terrain, le grand technicien qu'est Bernard Genghini souffre
de la comparaison avec Platini sans jamais démériter. René
Girard est un autre grand personnage du milieu de terrain des glorieuses
années bordelaises. Jean-François Domergue, plus discret,
sauve la France le soir d'une demi-finale de l'Euro 1984 face au Portugal
avec deux buts. L'un des grands animateurs de l'attaque des Bleus est surnommé
Lucky Luke, Bruno Bellone est l'un des derniers ailiers à
centrer plus vite que son ombre. Lors de la Coupe du Monde 1986, le meilleur
attaquant est le très puissant Yannick Stopyra.
Il ne faut
pas oublier les joueurs pétris de talent qui malheureusement ne
réussissent pas à prendre la relève de Platini. Jean-Marc
Ferreri, Philippe Vercruysse, José Touré
sont d'excellents techniciens à la volonté et au moral trop
souvent déficients. Daniel Bravo, la petite merveille niçoise,
réalise une carrière plus brillante même si elle est
jalonnée de hauts et de bas.
Années
90, années de galère transformées en années
de triomphe grâce à une génération défensive
de premier choix...
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX
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Edition Précédente -
16/03 - Les
meilleurs joueurs français 1980 - 1990 (1)
Par Vivian Massiaux - Edition N°9
Les années
80 révèlent une extraordinaire génération que
la France attendait depuis plus de vingt ans pour succéder aux Kopa,
Fontaine, Piantoni, etc... Si l'Equipe de France se hisse parmi les meilleurs
formations du monde, elle le doit à un fabuleux milieu de terrain
mais aussi à une défense de grande classe. Retour sur le
secteur défensif tenu par les Bats, Bossis et consorts...
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