Equipe de France : Cherki, l'instinct de la rue... et bien plus encore
Attendu dans le onze de départ de l'équipe de France contre l'Ukraine ce jeudi, le milieu offensif Rayan Cherki peut marquer des points aux yeux du sélectionneur Didier Deschamps. Grâce à des qualités bien spécifiques, qui font de lui un profil rare dans le milieu.

Plongé dans le grand bain l'été dernier, en quittant sa zone de confort à l'Olympique Lyonnais pour aller se mesurer à la Premier League, Rayan Cherki réalise des débuts prometteurs avec Manchester City.
Malgré une blessure à la cuisse qui l'a écarté des terrains pendant près de deux mois, le milieu offensif tricolore gagne en importance aux yeux de son manager Pep Guardiola, qui l'a décrit comme l'un des joueurs les plus talentueux qu'il ait vus.
Rudi Garcia voit plus qu'un footballeur de rue
Ses coéquipiers en équipe de France partagent ce constat. Hugo Ekitike l'a récemment défini comme un génie, alors que Kylian Mbappé a parlé d'un «don (...), d'un talent inné, spectaculaire» (voir article ici). Indéniablement, les qualités techniques de l'ancien Lyonnais sont spéciales, si bien qu'une image d'un joueur de futsal (ou de rue) lui a souvent été associée. Dans ce sens-là, Laurent Blanc, son ancien entraîneur à l'OL, confirme. «Je ne sais pas d'où ça vient, si c'est de la rue, si c'est de l'inné, mais du talent, il en est bourré. Je peux vous assurer que des joueurs comme lui, il n'y en a pas beaucoup. C'est une perle rare», a jugé l'ancien sélectionneur des Bleus pour L'Equipe.
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Pour Rudi Garcia, l'entraîneur qui a lancé Cherki chez les professionnels en octobre 2019, alors que le meneur de jeu n'avait que 16 ans et 2 mois, le constat est un peu plus nuancé. «Je comprends ce qu'on veut dire à travers le mot rue. Mais on ne peut pas limiter la technique de Rayan à un joueur de futsal. Oui, il a cette technique créative, ce sens du un-contre-un et du dribble, mais il a plus que ça. Il a une qualité rare dans les grands espaces. Pour faire des choix de jeu que les autres ne voient pas. Et il a cette qualité de finition, notamment de passe, pas commune», s'est souvenu le sélectionneur de la Belgique dans les colonnes du quotidien sportif.
Des qualités de création exceptionnelles
Question vision du jeu, les chiffres donnent raison à Garcia. Depuis que Cherki a pris une tout autre ampleur, à Lyon d'abord, puis à City, il s'est affirmé comme l'un des meilleurs créateurs d'Europe, ce qui va au-delà de l'aisance technique propre à celle de la rue. Sur l'année écoulée, parmi les joueurs qui évoluent à son poste dans les cinq grands championnats européens, il figure parmi les 1% à avoir distribué le plus de passes décisives (par 90 minutes), les 1% à avoir créé le plus d'expected goals (xG), les 1% à avoir délivré le plus de passes avant un tir (passes clés), les 1% à avoir réussi le plus de passes dans la surface de réparation adverse, les 1% à être impliqués dans le plus d'actions de buts, ou les 2% à avoir le plus fait progresser le ballon sur le terrain par la passe.
«C'est quelqu'un qui voyait tous les matchs et qui avait une réflexion sur le jeu. C'est cette connaissance du jeu-là qui fait qu'il n'est pas compliqué à driver», a poursuivi Garcia. Cependant, Blanc voit encore deux enjeux dans la progression de Cherki. «Ses limites, elles seront davantage tactiques et physiques. Physiquement, j'ai eu le plaisir de le revoir récemment, il a changé et en bien. Il est dans le monde des grands, des très grands. Si tactiquement il s'adapte, il aura énormément d'atouts. Son don et son génie en font un joueur rare. Il faut qu'il trouve le coach qui lui fasse confiance. Et je pense qu'il l'a», a complété l'ex-coach d'Al-Ittihad. Pierre Sage et Paulo Fonseca ont déjà mâché le travail, à Guardiola de le finir.
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