Real : Xabi Alonso en plein ouragan
Arrivé cet été pour tourner la page Carlo Ancelotti, Xabi Alonso découvre déjà la face la plus exigeante du Real Madrid. En quelques semaines, l'entraîneur basque a heurté des sensibilités dans un vestiaire habitué à davantage de liberté. Sa méthode séduit certains, irrite d'autres, et interroge un club encore en quête de stabilité.

Embauché pour incarner un nouveau cycle, Xabi Alonso traverse une première zone de turbulence. À peine installé, l'ancien milieu de terrain doit composer avec un vestiaire divisé, où plusieurs cadres remettent déjà en cause sa gestion. Sa volonté d'imposer une discipline de fer, jusque dans les détails du quotidien, a provoqué des crispations inattendues.
Une rigueur qui divise
Selon Iñaki Angulo puis Romain Molina, plusieurs cadres de la Maison Blanche doutent ouvertement de sa méthode. Sous Carlo Ancelotti, certains profitaient d'une grande liberté : voyages à Ibiza après les matchs, absences parfois tolérées à l'entraînement ou récupération gérée au bon vouloir des joueurs. Ces privilèges ont disparu. Le Basque a instauré une discipline stricte : retours obligatoires à Madrid, présence systématique à Valdebebas et suivi rigoureux des charges physiques. Cette rigueur dérange une partie du vestiaire, qui se dit «surveillée» , mais elle séduit d'autres, convaincus qu'elle redonne du sérieux au groupe.
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La fracture s'incarne dans des cas précis. Vinicius Junior, vexé par son remplacement lors du dernier Clásico, aurait rompu le dialogue avec son entraîneur. Federico Valverde reste sceptique, Endrick se sent découragé malgré ses efforts à l'entraînement, et plusieurs cadres jugent les séances vidéo trop longues. À l'inverse, des joueurs comme Aurélien Tchouaméni, très impliqué, Kylian Mbappé, exemplaire dans sa préparation, ou encore Arda Güler et Éder Militão, adhèrent pleinement à la méthode. Molina ajoute que l'abandon du système à trois défenseurs, expérimenté lors du Mondial des clubs, tient autant aux blessures et au mercato manqué qu'à la résistance d'un vestiaire inquiet pour ses statuts offensifs.
Un vestiaire fracturé et une direction silencieuse
D'après Defensa Central, plusieurs joueurs de complément vivent mal leur situation. Andriy Lunin, Fran Garcia, Dani Ceballos, Endrick et Gonzalo García espéraient une rotation plus ouverte et un rôle accru sous Xabi Alonso. Leurs attentes sont restées sans réponse, et certains envisagent déjà un départ lors du prochain mercato. Le sentiment d'injustice s'accroît avec les soupçons de favoritisme autour de Güler, davantage ménagé que d'autres. Les influences extérieures compliquent encore la donne : la mère d'Endrick le présente comme «le meilleur» , le père de Rodrygo s'immisce dans les décisions, et Juni Calafat, responsable du recrutement et proche du clan brésilien, exerce une influence notable en coulisses.
L'absence prolongée de David Alaba, Dani Carvajal et Antonio Rüdiger, figures stabilisatrices du vestiaire, prive Xabi Alonso de relais capables de calmer les esprits. Pendant ce temps, Florentino Pérez garde ses distances. Le président merengue, qui n'a pas directement piloté la venue du Basque, n'a pas pris position publiquement, laissant son entraîneur seul face à la tempête. En voulant redresser la Maison Blanche à sa manière, Xabi Alonso s'est heurté à sa propre institution. Sa méthode devait ramener l'ordre ; pour l'heure, elle révèle surtout les fissures d'un club qui peine encore à tourner la page Ancelotti. Et à Valdebebas, beaucoup voient déjà dans cette épreuve son premier grand test.
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