Real : Xabi Alonso secoue la ruche
Sous pression après un début de saison marqué par des choix forts, Xabi Alonso doit déjà gérer des remous internes. Son approche fondée sur la rotation et la concurrence a rapidement instauré une atmosphère tendue dans le vestiaire du Real Madrid.

Le nom ne protège pas au Real Madrid. On peut s'appeler Fabio Capello et prendre la porte après un titre de champion. Ou se nommer Carlo Ancelotti et être dirigé vers la sortie après un sacre en Ligue des Champions.
S'il aspire un jour à devenir un aussi grand entraîneur que les Italiens, Xabi Alonso reste encore un manager inexpérimenté à l'échelle de la Maison Blanche. Malgré tout, le technicien espagnol ne compte pas trahir ses idéaux. Et surtout, ne pas se faire marcher dessus pour marquer son territoire, quitte à faire des étincelles.
Des statuts fragilisés
Les tensions se cristallisent autour de certains leaders offensifs. Irrité par des sorties prématurées, Vinicius Junior a montré publiquement son agacement, tandis que Federico Valverde a dû se justifier après avoir été accusé de manquer de sérieux à l'échauffement ces dernières semaines. Dans le même temps, Rodrygo et Brahim Diaz voient le jeune Franco Mastantuono, à peine 18 ans, leur passer devant dans la hiérarchie. Même Jude Bellingham, jusque-là figure centrale, sent la menace d'un Arda Güler en pleine progression.
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Au-delà des cas individuels, le constat est chiffré : 21 joueurs déjà titularisés sur 25 – seul Eduardo Camavinga n'a pas commencé un match parmi ceux qui ont joué – et aucun onze reconduit depuis le début de la saison. Seul un noyau réduit, composé de Thibaut Courtois, Éder Militão, Dean Huijsen, Alvaro Carreras, Aurélien Tchouaméni et Kylian Mbappé, conserve une place assurée. La méritocratie affichée par Xabi Alonso valorise l'implication quotidienne mais rompt avec une culture madrilène où certains statuts paraissaient intouchables.
Le collectif sous tension
La comparaison avec l'ère Ancelotti illustre la rupture. L'actuel sélectionneur du Brésil avait bâti ses succès récents sur la continuité et une gestion apaisée des égos, présentée comme la clé du doublé de la saison 2023-2024. Xabi Alonso, lui, privilégie l'émulation permanente et la remise en cause systématique, quitte à éroder une cohésion construite patiemment au fil des années. L'équilibre collectif, longtemps considéré comme la force majeure du club de la capitale espagnole, semble aujourd'hui plus fragile.
Pourtant, le Basque assume son choix et refuse tout compromis. «Si certains sont déçus de ne pas jouer, c'est normal et on doit vivre avec» , a rappelé l'ancien milieu de Liverpool et du Bayern Munich devant la presse. Convaincu que la compétition interne renforcera son groupe, le jeune technicien maintient sa ligne de conduite malgré les critiques. La réception de Villarreal, ce samedi, offrira un premier test significatif sur la capacité du Real à transformer cette méthode exigeante en dynamique positive.
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