Santa Fe : l'improbable exploit de Rodallega
Retourné en Colombie pour terminer sa carrière, Hugo Rodallega a réussi une incroyable prouesse. Sur une jambe, en larmes, l'attaquant de 39 ans a offert le titre à Santa Fe après neuf ans d'attente.

Son nom n'est pas le connu, mais il vous dit forcément quelque chose. Dans la Premier League impitoyable de la fin des années 2000, Hugo Rodallega n'a pas laissé un souvenir impérissable, mais il s'est plutôt bien défendu avec les tuniques de Wigan et Fulham.
Plus d'une décennie après son passage en Angleterre, c'est dans son pays, la Colombie, que l'attaquant né à El Carmelo a écrit la plus belle page de sa carrière de footballeur à l'Estadio Atanasio Girardot de Medellin.
Le but d'une vie, sur une jambe
Mené 1-0 après l'ouverture du score de Francisco Fydriszewski (18e), Santa Fe a d'abord pu compter sur Harold Mosquera pour égaliser (31e). Mais c'est bien son capitaine, 40 ans le 25 juillet, qui a fait basculer toute une saison. Touché aux adducteurs avant même le dernier quart d'heure, Rodallega a refusé le sort : le panneau lumineux indiquait son remplacement, les larmes coulaient déjà, mais lui est resté. Trois minutes plus tard, sur un centre d'Edwar Lopez, il s'est arraché pour couper la trajectoire du pied droit et renverser la finale (79?). Un but sur une jambe, un cri, puis l'effondrement, soulevé par l'adrénaline et le souffle des 45 000 supporters médellinenses, médusés.
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Au coup de sifflet final, le capitaine et icône des Cardenales pouvait soulever bien plus qu'un trophée. A 39 ans, le vétéran a conclu son tournoi en meilleur buteur (17 buts) et a offert à Santa Fe une dixième étoile de Primera A colombienne, neuf années après la précédente. Clin d'oeil du destin, c'est seulement son deuxième titre en carrière. Le seul et unique avant ? Le même avec le Deportivo Cali, en 2005, après seulement une saison chez les professionnels. «C'est un honneur, c'est une fierté… Nous sommes 40 guerriers qui le méritons» , a soufflé le héros de Santa Fe, encore tremblant, au micro de Futbolred. Un capitaine de l'ombre, au sommet de sa carrière au moment où beaucoup pensaient qu'elle était derrière lui.
Une reconnaissance tardive
Dans l'histoire du football colombien, Rodallega occupe une place singulière. Entre deux générations dorées, ni tout à fait héros, ni vraiment fantôme, il a traversé les époques sans jamais être la figure de proue. Brillant chez les U20 (12 buts en 12 matchs), promis à un destin d'artificier, il n'aura marqué que huit fois en 43 sélections avec les A. L'âge d'or d'Ivan Cordoba, Mario Yepes, Victor Aristizabal et Carlos Valderrama était déjà passé, celui de James Rodríguez, Radamel Falcao ou Juan Guillermo Cuadrado à peine esquissé. Au mauvais endroit, au mauvais moment, diront certains.
Mais à Medellín, Rodallega s'est offert le droit d'exister pleinement. Il aurait pu sortir, abandonner, mais il est resté. «Dès l'échauffement je sentais mon adducteur… Je voulais sortir, puis je me suis dit : non, je ne sors pas.» Et comme un symbole, c'est peut-être ce dernier acte qui décidera de sa suite. «J'avais juré d'arrêter en cas de titre… mais tout le monde me supplie de continuer et de viser la Libertadores» , a glissé l'ancien buteur des Cafeteros, partagé entre raison et passion. A presque 40 ans, avec un contrat qui expire dans six mois, l'histoire pourrait bien s'offrir un dernier chapitre.
VIDEO : le but du titre d'Hugo Rodallega, sur une jambe
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