Chelsea, Arsenal, Man Utd et Inter Milan sont les clubs à avoir le plus investis lors du mercato 2003/2004. Le FC Barcelone fait l'une des bonnes affaires en recrutant Edgard Davids en prêt. Retrouvez un bilan du mercato étranger dans cette dernière édition du Journal des Transferts !

Le Journal des Transferts était diffusé tous les MERCREDI et VENDREDI jusqu'à la fermeture du marché. Le JDT avait pour but de vous faire un point, un bilan sur l'essentiel à retenir de l'activité des transferts. Vendredi, nous avons diffusé un spécial bilan de la L1. Voici désormais un spécial bilan général du mois de janvier en dehors de nos frontières.

LES INFOS A L'AFFICHE

La crise financière du football européen et le désir des clubs d'alléger la masse salariale ont pesé lourdement sur le mercato hivernal. Peu de mouvements, la formule du prêt étant le plus souvent privilégié. Les grands clubs n'ont que peu recruté, excepté en Angleterre où chacun des trois premiers du classement (Man Utd, Arsenal et Chelsea) a obtenu son gros transfert.

Angleterre : les cadors se renforcent

Si le marché des transferts anglais reste le plus animé d'Europe, le ralentissement cette année est très net. La plupart des clubs de Premiership se sont surtout contentés de prêter leurs joueurs peu utilisés. Seules les équipes du bas de tableau, comme pour le championnat de France, ont profité du mois de janvier pour engager de nombreux éléments dont la mission est claire : sauver le club de la relégation. Les attaquants Lomano Lualua (Newcastle) et Ivica Mornar (Anderlecht) ont ainsi atterri à Portsmouth tandis que Wolverhampton engageait Carl Cort (Newcastle). Cependant quatre clubs, et non des moindres, ont crée la sensation en déboursant de fortes sommes : Man Utd, Chelsea, Arsenal et Tottenham. Les Mancuniens ont acquis une valeur sûre de la Premier League, Louis Saha, le buteur de Fulham, pour 18 millions d'euros. Le Français devrait constituer un redoutable duo avec Ruud Van Nistelrooy et se voir offrir une chance de figurer avec l'équipe de France à l'Euro 2004. Roman Abramovitch voulait une recrue par ligne. Mais Chelsea a essuyé de nombreux refus (Petr Cech de Rennes, Ayala du FC Valence, Vieri de l'Inter). Finalement c'est un grand espoir du football anglais, Scott Parker du FC Charlton, qui débarque chez les Blues pour 14 millions d'euros. Prix qui semble bien élevé pour un futur remplaçant…

Ne serait-ce pas alors Tottenham qui aurait fait la bonne affaire en recrutant pour 10 millions d'euros l'attaquant de West Ham, Jermain Defoe (21 ans, 15 buts en 24 matches) ? Ce talentueux buteur sera chargé pallier aux déficiences d'Helder Postiga, l'attaquant portugais dont la côte ne cesse de baisser depuis son départ de Porto. Dernier transfert marquant de la Premier League : l'arrivée tonitruante de José Antonio Reyes pour 15 à… 38 millions d'euros en fonction de ses performances ! Alors que l'on pensait les Gunners à l'agonie financièrement depuis la construction de leur nouveau stade, Voilà qu'Arsenal se permet de réaliser le plus gros transfert de son histoire. Reyes, grand espoir du football ibérique, est cependant déjà sous pression depuis le malheureux but marqué… contre son camp lors de la demi-finale retour de la coupe d'Angleterre face à Middlesbrough (défaite 1-2) : «je suis si désolé. J'étais incapable de m'endormir après ce qui s'est passé. Je suis si désolé pour les fans d'Arsenal. Pour mon premier but, avoir un impact si négatif est très stressant. Je demande aux supporters de me pardonner» , s'est lamenté Reyes.

Espagne : le calme plat

Les rumeurs et les annonces se sont multipliées, pour un résultat zéro puisque la grande majorité des effectifs de la Liga sont restés inchangés ! Quid du défenseur recherché par le Real Madrid ou de l'avenir de Luis Figo ? Il faudra attendre l'été pour que cela bouge, les dirigeants madrilènes s'estimant parés pour cette saison. On dénombre seulement une vingtaine de mouvements en Espagne et la perte d'une star, José Antonio Reyes du FC Séville. Pour autant, le championnat d'Espagne ne perd pas son attrait et c'est le FC Barcelone qui fait la bonne affaire du mois de janvier en récupérant Edgar Davids (30 ans), prêté par la Juventus de Turin. Le milieu de terrain vient enrichir la colonie hollandaise en catalogne (Overmars, Kluivert, Cocu, Van Bronckhorst, Reiziger) et pourrait signer définitivement avec le Barça au terme de son contrat en juillet prochain.

Luis Fernandez aura aussi marqué de son empreinte le mercato de l'Espanyol de Barcelone, comme à son arrivée au PSG. Quatre recrues dont Mustapha Hadji (Aston Villa), Claudo Raducanu (Steaua Bucarest) et Mauricio Pochettino (Bordeaux). Est-ce suffisant pour sauver le club de la relégation ?

Italie : Deux stars pour l'Inter, Edgar Davids quitte le calcio

Le mercato italien, mouvementé, aura été marqué par la crise financière du groupe Parmalat (propriétaire de Parme) et par les folies de l'Inter. En effet, malgré le départ de la présidence de Massimo Moratti, l'Internazionale aura profité de la crise parmesane pour acquérir définitivement Adriano (27 millions d'euros). De même, Dejan Stankovic (25 ans), le joueur de la Lazio dont le contrat arrivait à expiration en juin, est venu s'ajouter à la pléiade de stars du club lombard. Mais depuis 10 ans, l'Inter empile les achats pour aucun scudetto et ce n'est pas cette saison que cela changera. Les autres ténors du calcio ont peu recruté et se sont surtout attaché à vider leur équipe réserve (prêts de Fresi et Zalayeta à Pérouse pour la Juventus, de Dino Baggio à Ancône pour la Lazio). Le championnat italien continue de perdre ses stars avec le départ d'Edgar Davids vers le FC Barcelone. Il faut dire que la Juventus refusait de le céder à un club italien.

Le grand perdant de ce mercato est sans conteste Parme qui perd plusieurs joueurs majeurs : Adriano, le latéral brésilien Junior (sienne) et Hidetoshi Nakata (prêté à Bologne). «Nous avions un projet. L'idée était de rassembler et former de jeunes talents. Nous savions qu'il y aurait des départs, mais dans trois ans et non immédiatement. Maintenant, tous nos projets sont modifiés. Je veux atteindre les 40 points et éviter la relégation au club. Sans cette tempête nous nous serions sûrement battus pour la quatrième place» déclarait l'entraîneur de Parme, Cesare Prandelli, au Corriere Dello Sport. La Lazio a, elle aussi, perdu son atout numéro 1 avec le départ de Stankovic. Les dirigeants laziales n'ont pas réussi à convaincre leur milieu de terrain de prolonger son contrat. Au nombre de transferts effectués, Ancône (18ème du classement), Lecce (15ème) et Pérouse (17ème) sont les leaders de la Serie A avec 23 arrivées pour 14 départs au total. Ces trois clubs ont pour particularité d'être mal classés. Mario Jardel (Ancône), Wilfried Dalmat (Lecce), Luis Fabiano (Pérouse, ex-buteur de Rennes et Sao Paulo) ou encore Fabrizio Ravanelli les sauveront-ils de la relégation ?

Allemagne : des effectifs quasi-inchangés

Avec l'Espagne, le marché des transferts allemand est le symbole de la morosité financière en Europe. Rares sont les clubs à s'être renforcés. Le plus gros transfert, Hakan Yakin du FC Bâle au VFB Stuttgart, ne s'élève qu'à 2,2 millions d'euros environ. En Bundesliga aussi la formule du prêt est privilégiée. Les transferts marquants : en fin de contrat avec Francfort, Jermain Jones, buteur international allemand des moins de 21 ans, a signé pour le Bayer Leverkusen. Le défenseur international Ingo Hertzsch (26 ans) a fait le chemin inverse. L'attaquant international américain Clint Mathis et le défenseur portugais Abel Xavier, libres de tout contrat, se sont engagés avec Hannovre. Tomas Rosicky, le talentueux et rapide meneur de jeu de la République Tchèque, reste à Dortmund pour l'instant. Chelsea et le Bayern de Munich lui font cependant les yeux doux.

Le reste de l'Europe

Les grands clubs européens ayant peu investis financièrement, les championnats écossais, portugais, belges ou encore serbes pour n'en citer que quelques uns, n'ont pu vendre leurs joueurs de qualité. On peut noter tout de même les arrivées de Franck De Boer (Galatasaray) et de Sergio Conceicao (Lazio) aux Glasgow Rangers et au FC Porto respectivement.

Les clubs de Premier League et de Serie A ont rythmé le marché des transferts hivernal. Chacun des cadors de la Premier League a obtenu sa star tandis que l'Inter s'est servie dans les clubs en difficulté financière (Lazio et Parme). Symbole de la morosité ambiante, Chelsea n'aura déboursé «que» 14 millions d'euros alors que les dirigeants du club souhaitaient engager un joueur par ligne. On a connu un Roman Abramovitch plus dépensier… ce qui confirme que l'essentiel s'effectue lors du marché estival, le mercato ne servant qu'à corriger les «erreurs» de recrutement.