Lyon : Aulas et la DNCG, Textor sort la sulfateuse !
Le propriétaire de l'Olympique Lyonnais John Textor a pris la parole pour dévoiler ses vérités sur la séparation avec l'ex-président des Gones Jean-Michel Aulas. Toujours remonté contre la DNCG, l'homme d'affaires américain a également critiqué le mode de fonctionnement de l'instance française.
L'heure des règlements de compte à l'Olympique Lyonnais ! Depuis son départ surprise en mai dernier, l'ancien président des Gones Jean-Michel Aulas dispose d'une relation tendue avec le nouveau propriétaire du club rhodanien John Textor.
Alors que les deux parties se sont envoyées des piques ces dernières semaines, l'homme d'affaires américain a pris la parole ce vendredi à l'occasion d'un entretien accordé à The Athletic.
Textor a vécu «des jours surprenants» avec Aulas
Sans le moindre détour, le patron de l'OL a accepté de revenir sur la séparation avec Aulas. Et le natif de Kirksville n'a pas hésité à charger l'ex-boss lyonnais. «Nous sommes en train de vivre les difficultés liées à la reprise d'un club important et complexe. Lorsque vous achetez une entreprise à un fondateur, ou à quelqu'un qui a été un leader pendant longtemps, il y a de nombreuses similitudes avec ce que vous allez vivre. Tout d'abord, le vendeur décide de vous inviter à entrer dans l'entreprise et peut-être de la céder parce qu'il passe à autre chose ou que sa vie est en train de changer. Mais ce qui s'est passé ensuite, c'est ce qui arrive souvent. L'homme qui dirigeait l'entreprise, qui nous a vendu les deux tiers de ses actions, a des remords de vendeur. Les premiers mois de travail avec Jean-Michel ont été assez difficiles. Nous l'avons payé près de 100 M€, mais nous avons constaté que nous n'avions pas beaucoup d'influence, bien que nous possédions 80% de l'entreprise», a soufflé Textor, en expliquant ensuite le départ de JMA.
«Au fil des semaines, son enthousiasme pour la transaction financière s'est estompé et je pense qu'il s'est rendu compte que sa vie avait changé et qu'il ne voulait pas céder le contrôle. Cela arrive. C'est la nature humaine. J'ai connu des jours fastes avec Jean-Michel, des jours surprenants avec Jean-Michel, mais finalement, quand vous êtes actionnaire à 80% et que la DNCG vous demande d'apporter plus de capital, nous avons décidé de prendre le contrôle total de la propriété et de la gestion. Si son expérience aurait pu être un atout ? C'est vrai, mais Eagle Football est une affaire de collaboration et ces grands hommes, qui ont construit de grandes choses, ne le font pas toujours. Je ne voulais pas diriger le club et nous avons conclu un accord de gestion pour trois ans. Mais il a déclaré publiquement : 'si Eagle Football veut influencer ma stratégie footballistique, la réponse est non'. Voilà des propos que nous aurions aimé entendre avant de racheter l'entreprise», a-t-il continué. Autant dire que les deux hommes n'étaient absolument pas sur la même longueur d'onde dans la gestion de l'OL…
Toujours des doutes sur la DNCG…
Un sujet de désaccord entre Textor et Aulas ? Le passage devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion. Pour satisfaire le gendarme financier du football français, JMA avait pris l'engagement de vendre pour 112 millions d'euros. Problème, l'Américain ne voulait pas d'une stratégie reposant sur la cession des plus grands talents lyonnais. Sans Aulas et avec son propre plan, Textor n'a d'ailleurs pas réussi à convaincre la DNCG, qui a encadré la masse salariale et les indemnités de mutations de l'OL. Une décision qui ne passe toujours pas auprès de l'homme de 57 ans.
«Nous avons procédé à une augmentation de capital de 86 M€ lorsque nous avons acheté le club, nous avons remboursé 50 M€ de dettes, nous venons de financer 65 M€ dans le cadre d'une OPA pour les actions publiques restantes et j'ai déposé 60 M€ sur un compte en espèces pour garantir à la DNCG que nous n'avons pas besoin d'un fonds de roulement supplémentaire. Mais je soupçonne qu'ils veulent nous gérer de manière plus stricte que l'OL dans le passé. Et ce n'est pas une question de FFP. Ils n'essaient pas de nous imposer une limite de revenus. C'est qu'ils ont le droit de décider combien nous pouvons nous permettre, même si nous avons prouvé que nous pouvions nous le permettre. Ce n'est pas pour les âmes sensibles, mais nous nous en sortirons», a-t-il assuré, avant d'afficher ses doutes sur le mode de fonctionnement de l'instance.
«L'Equipe a publié un article intéressant il y a deux jours qui expliquait comment, au cours des 30 dernières années, les clubs français ont pu aller voir les autorités et dire que nous allions faire X, Y et Z, et que la DNCG les acceptait. De cette manière, elle a donné un laissez-passer à Jean-Michel chaque année. Mais quand John Textor arrive, un nouvel Américain, et dit : 'J'ai 60 M€ sur un compte stand-by', ce n'est pas aussi bien qu'une projection ? Ou lorsque nous avons fait une projection, comme nous allons vendre l'OL Reign et que la valeur des franchises de la NWSL s'est très bien maintenue, nos projections sont évaluées à zéro. Je pense que nous avons été soumis à des normes différentes. C'est un peu étrange», a terminé Textor. Autant dire que les dernières explications de la DNCG (voir article ici) ne devraient pas apaiser l'amertume du boss de l'OL…
Que pensez-vous des propos de John Textor sur Jean-Michel Aulas et la DNCG ? De l'atmosphère autour de l'Olympique Lyonnais ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …
