Troyes : Irles règle ses comptes !
Officiellement relégué en Ligue 2, Troyes a dégringolé après le remplacement de Bruno Irles par Patrick Kisnorbo. Une descente aux enfers que regrette l'ancien entraîneur aubois, amer vis-à-vis des dirigeants de l'ESTAC.
Troyes évoluera en Ligue 2 en 2023-2024. Et pourtant, le club aubois, qui occupait la 13e place de Ligue 1 après 14 journées, avait montré de belles choses sous les ordres de Bruno Irles.
Mais les dirigeants de l'ESTAC ont décidé de débarquer l'homme de 47 ans pour le remplacer par Patrick Kisnorbo, qui n'a remporté qu'une seule rencontre en 21 sorties. Une descente aux enfers qui n'étonne pas l'ancien coach troyen.
Irles n'a pas été lâché par les joueurs
«J'ai réussi à maintenir ce club, une première depuis 16 ans, et j'en suis fier» , a rappelé le technicien passé par Quevilly-Rouen dans un entretien accordé à L'Equipe. «Et malgré un été très compliqué au niveau du recrutement et du management, je suis arrivé à remettre l'ESTAC sur de bons rails. Je me suis prouvé, j'ai prouvé que j'étais capable de performer en Ligue 1 avec un petit budget, et ce n'est pas rien» , s'est vanté l'ex-joueur de Monaco, qui a réfuté les rumeurs sur des problèmes relationnels avec les joueurs.
«Beaucoup de choses ont été dites et écrites, et ça n'a pas facilité mon travail avec les joueurs. On a dit qu'ils me lâchaient. Je mets quiconque au défi d'analyser tous mes matchs et de trouver 30 secondes où ils ont lâché. Ça n'existe pas» , a insisté le natif de Rochefort. «Il y a ce qui a été dit, ou rapporté, et la réalité. J'ai même entendu que j'avais eu une altercation avec Renaud Ripart. Mais ce sont des inepties !» , s'est lâché celui qui a été le mentor de Kylian Mbappé du côté de la formation princière.
Un seul responsable : la direction
Pour Irles, la direction est 100% responsable de la fin de sa mission. «La cassure existe au moment où on ouvre une faille. Et une faille a été ouverte. Effectivement, les joueurs avaient une oreille, et ils n'auraient pas dû l'avoir» , a prévenu l'ex-défenseur. «La faille a été ouverte au niveau de la direction, du sportif. Quand on est entraîneur, il faut qu'on sente que le club est à 100% derrière vous, et pas simplement dans les communications médiatiques. C'est au quotidien qu'on le voit» , a-t-il soupiré.
«Je suis en colère, triste, car c'est un gâchis. Lors de mon licenciement, on me reproche : 1. Les résultats. On reste sur six matchs sans victoire mais on est 13es avec la 5e attaque. On voit la suite, je vous laisse juge. 2. Le jeu. Pour la direction sportive, le projet de jeu devait aller plus vite vers le projet City. Il y a eu divergence de points de vue. J'étais convaincu que c'était incompatible avec cet effectif en L1. Aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'on voit jouer Manchester City ou qu'on exploite au maximum le potentiel des joueurs. Ça me donne raison. Cette descente en L2 est un échec cuisant» , a rajouté Irles.
Irles enfonce Kisnorbo
Le plus frustrant pour lui ? De ne pas avoir été considéré à sa juste valeur alors que son successeur australien a été relativement épargné malgré un bilan catastrophique. «Ce ne sont pas forcément des erreurs où j'avais la main dessus. Le contexte n'a pas été favorable, je suis arrivé seul, et je suis jaloux de la communication autour de mon successeur. J'aurais aimé en bénéficier à mon arrivée. Ça m'a été préjudiciable, notamment auprès des supporters» , a regretté le principal intéressé.
Troyes aurait-il pu se maintenir avec lui ? «Je n'ai pas la prétention de le dire. On était sur la bonne voie, mais je pense que ça aurait été difficile de faire pire» , a enfoncé Irles, pas tendre avec Kisnorbo. «Cet été, le recrutement a été très tardif, j'ai travaillé avec la réserve et les joueurs présents. Il est le seul à l'ESTAC à avoir eu un mois de travail avec l'effectif. En un mois, on prépare largement une équipe pour la seconde partie du championnat. Là aussi, je jalouse mon successeur. Si j'avais eu un cinquième de ses résultats, j'imagine à quel point mon quotidien aurait été difficile...»
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