PSG : une "armée numérique" entre 2018 et 2020 ? Les révélations de Mediapart !
En pleine tempête au sujet de l'avenir de Kylian Mbappé, le Paris Saint-Germain pourrait avoir un autre problème à gérer. En effet, Mediapart a réalisé de lourdes révélations sur l'armée numérique montée par les dirigeants du club de la capitale contre les organismes hostiles... mais aussi certains ex ou actuels membres de la formation francilienne.
Après un début de saison idyllique, le Paris Saint-Germain est rapidement rentré dans le dur. Pas tant sur le plan sportif, puisque le club de la capitale reste jusqu'ici invaincu, mais plutôt en coulisses.
Mardi, de nombreux médias ont évoqué la volonté de Kylian Mbappé de s'en aller, cinq mois seulement après sa prolongation, en raison des promesses non-tenues par les dirigeants. Ces derniers pourraient avoir d'autres soucis.
Des faux comptes sur les réseaux sociaux
En effet, Mediapart a réalisé de lourdes révélations ce mercredi. Le site d'informations, réputé pour ses enquêtes très sérieuses, nous apprend que le champion de France s'est doté d'une armée numérique entre 2018 et 2020. Un rapport de 50 pages effectué par l'agence Digital Big Brother (DBB), contrôlée par l'homme d'affaires franco-tunisien Lotfi Bel Hadj, qui est à la tête d'une «myriade de sociétés qui louent leurs services à des personnalités, des entreprises ou des Etats pour gérer leur communication numérique» et auquel Medipart a eu accès suite au travail de la justice française concernant certaines opérations troubles menées par un lobbyste et un ancien policier.
Pour faire simple, le PSG aurait créé une multitude de faux comptes sur les réseaux sociaux. Les noms de ceux-ci ? Paname Squad, qui se présente comme un «collectif de passionnés du Paris Saint-Germain» , dont le compte Twitter a été lancé en août 2018 et qui n'est plus actif depuis août 2020, lorsque «le contrat n'a pas été renouvelé» , ou encore Lana PSG, Ultra Attitude, Janot PSG et La Daronne du Parc, «chargés d'amplifier les campagnes en mode troll» . Des profils qui révélaient certaines indiscrétions, mais plus encore. Comme des attaques frontales à l'encontre des organes de presse jugés hostiles... ou actuels et ex membres du PSG.
Des attaques ciblées
Sur la seule saison 2018-2019, elles sont au nombre de neuf. Parmi celles-ci, des piques à destination de Mediapart dans son dossier anti-PSG, une campagne d'acharnement contre l'ancien joueur de Strasbourg, Mootez Zemzmi, après avoir blessé Neymar, des messages orduriers à l'encontre de la plaignante dans l'affaire de l'accusation du viol du Brésilien ou même concernant Adrien Rabiot et de sa mère. Sans compter Antero Henrique, dont la réputation a été mise à mal avant le retour de Leonardo. L'Equipe, avec qui le PSG a souvent eu des relations fraîches ces dernières années, a également été la cible d'une propagande amère de la part de cette «armée de trolls» .
Autres affaires évoquées, celle de la gifle d'un supporter de Rennes sur Neymar. Mediapart explique le club, via ces faux-comptes et sous l'oeil attentif de son service de communication dirigé par Jean-Martial Ribes, parti l'été dernier, a fait fuiter l'identité de ce fan breton ainsi que son numéro de téléphone. La sortie de Mbappé sur sa volonté de prendre des responsabilités, lors des Trophées UNFP, en mai 2019, est également mal passée. «Les supporters parisiens t'aiment beaucoup, tu le sais… T'as fait passer ton "message" ce soir, et quel timing !? Si tu pouvais presser comme ça sur le terrain…» , avait réagi le compte Paname Squad sur Twitter.
Le PSG dément
Si le PSG a indiqué à Mediapart que «le club n'a jamais contracté avec une agence afin de nuire à des individues et à des institutions» , Digital Big Brother a confirmé avoir collaboré avec le pensionnaire du Parc des Princes. «En tant que directeur de la communication, il a été, lorsqu'il était en poste, le garant de la stratégie communicationnelle du Paris Saint-Germain. Et notre rôle auprès de lui (...) était d'adapter la stratégie établie par le directeur de la communication d'alors sur l'espace digital, avec nos différents outils» , a retranscrit Médiapart dans son article, ne parvenant pas à communiquer avec Jean-Martial Ribes pour connaître sa version des faits.
Un article qui, après sa publication, a fait réagir le PSG. «Le PSG est une marque mondiale et s'engage en permanence avec des agences de médias sociaux du monde entier - locales et internationales - pour promouvoir et célébrer l'excellent travail du club, de ses collaborateurs et de ses partenaires - comme toutes les entreprises. Le club n'a jamais contracté une agence pour porter atteinte à une personne ou à une institution. Pensez-vous vraiment qu'on engage des gens pour troller nos propres joueurs ? Que l'on ait fait troller Jean-Michel Aulas ? C'est un tas d'absurdités complètes» , a expliqué une source auprès de RMC. Une nouvelle tempête dont le club se serait bien passé...
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