Jacques Santini devrait appeler sept ou huit milieux de terrain pour participer à l’Euro 2004. Zidane, Vieira, Pires, Makelele ou Wiltord bien-sûr. Mais aussi Pedretti, Giuly, Dacourt…

Suite de notre série de pronostics sur la liste des vingt-trois joueurs sélectionnés par Jacques Santini pour l’Euro 2004. Ce vendredi, découvrez les pronostics de Maxifoot concernant les milieux de terrain.

Comme lors de la Coupe du Monde 2002, Maxifoot réalise pour vous une liste potentielle des 23 sélectionnés par Santini pour jouer l'Euro 2004. Pour l’instant, il nous semble que trois gardiens se dégagent du lot, et participeront à coup sûr au prochain championnat d’Europe des nations : Fabien Barthez (100 % de chances de participer à l’Euro), Grégory Coupet (100 %) et Mickaël Landreau (60 %). Sept ou huit défenseurs devraient venir grossir les rangs de notre liste : Thuram (100 %), Lizarazu (100 %), Desailly (100 %), Sagnol (100 %) et Silvestre (100 %), mais aussi Gallas (80 %), Boumsong (60 %) et peut-être Mexes (40 %) dépendant de sept ou huit défenseurs. Du côté des milieux de terrain, on devrait donc trouver sept voire huit joueurs, parmi lesquels Zidane, Pires, Vieira, Wiltord et Makelele.

Zidane, Pires, Vieira, Wiltord, Makelele : 100 % de chances de participer à l’Euro

Qui oserait se passer des services de Zinédine Zidane ? Certainement pas Jacques Santini, d’autant plus que Zizou est une pièce-maîtresse de son dispositif, tant au niveau sportif que dans la vie quotidienne de l’équipe de France : «Il a l’estime et le respect de ses coéquipiers, ainsi qu’une influence importante sur le jeu et sur le comportement de l’équip» . Trop d’influence ? La question se pose toujours du "sans Zidan" . Car l’équipe ne doit pas dépendre du talent de son seul meneur de jeu pour espérer briller. Il est vrai que son sens et sa vision du jeu, son toucher de balle "de velour" et ses coups de génie sont autant de cartes à abattre dans une rencontre. Bien entendu, Zidane est indispensable aux Bleus. Il le sera à l’Euro 2004, probablement sa dernière compétition en sélection, plus que tout. Espérons donc qu’il arrive au Portugal en forme, et pas amoindri comme cela avait été le cas en 2002 lors de la Coupe du Monde, où la France avait dû payer au prix fort l’absence de son élément majeur. Mais il y a fort à parier que sa saison au Real soit dense. Le staff technique de l’équipe de France devra donc mobiliser tous ses efforts pour que Zizou (et les autres joueurs !) se présentent en pleine forme le 13 juin contre l’Angleterre. Zidane : 100 % de chances participer à l’Euro.

S’il n’a peut-être pas retrouvé son niveau de jeu impérial de la saison 2001-2002, cruellement stoppé dans son élan par une blessure au genou au printemps 2002, Robert Pires aurait certainement permis à l’équipe de France, si ce n’est de remporter la Coupe du Monde, au moins de sortir un peu la tête de l’eau au cours du premier tour de la compétition. Mais "Robbi" a dû rester à la maison, et assister à distance à la débâcle de ses coéquipiers. Joueur technique, rapide et créatif, Robert Pires a véritablement explosé à Arsenal. C’est au contact du championnat anglais que les qualités de l’ancien Messin, passé par l’Olympique de Marseille, se sont révélées. Parallèlement, ses apparitions en équipe de France ont été marquées par des prestations de haut rang. Ainsi, il participait activement en 2001, à la victoire symbolique des Bleus à la Coupe des Confédérations. Santini apparaît satisfait par une animation offensive assurée par Zidane et Wiltord, il avait donc cantonné Robert au banc ces derniers mois. Il semble pourtant que celui qui a été élu meilleur joueur du championnat d’Angleterre en 2001, puisse redevenir un titulaire à plein temps. C’est en tout cas son souhait. Une chose est sûre : titulaire ou remplaçant, Pires se rendra à l’Euro portugais, pays de ses racines. Pires : 100 % de participer à l’Euro.

L’assurance défensive du milieu de terrain, c’est Patrick Vieira. Le joueur d’Arsenal est un fin technicien et un joueur-relais excellent entre défense et attaque. Il est capable de jaillir en attaque et porter le danger, comme de descendre en défense pour venir en aide à ses coéquipiers. Il possède un physique à toute épreuve. Mais dispose-t-il d’une maturité suffisante pour éviter de s’enflammer et commettre trop de fautes ? Car c’est là son (seul ?) défaut : une impulsivité qui entache un jeu la plupart du temps impeccable de rigueur, et donne aux arbitres l’occasion de le sanctionner. Mais à 27 ans, avec 65 sélections au compteur et 4 buts, Patrick Vieira fait figure d’ancien parmi les Bleus. En 2000, son apport lors de l’Euro était évident. Mais en 2002, il a été en dessous de tout, et compte donc bien se rattraper en 2004. Vieira : 100 % de chances de participer à l’Euro.

Attaquant ou milieu de terrain ? Sylvain Wiltord fait les deux ! Et même très bien. Passé par Rennes, Bordeaux, et enfin Arsenal (qu’il va bientôt quitter ?), Wiltord sait aussi bien être un buteur réaliste (meilleur buteur du championnat de France 1998-1999 avec Bordeaux, 22 buts et 20 buts en équipe de France après 59 sélections) qu’un passeur hors-pair. Son seul objectif, c’est le but. Passer à Henry ou Trézeguet, ou conclure seul l’action, Sylvain en est capable. On se rappelle tous de ce déboulé rageur à quelques poignées de secondes de la fin de la finale Italie-France de l’Euro 2000, quand il su inscrire le but inespéré synonyme de prolongation. Mais on apprécie aussi son travail de fourmi à l’orée des seize mètres, quand il déborde la défense, s’infiltre, passe le dernier défenseur et centre. Santini apprécie énormément son apport au sein de l’équipe, et cette capacité à jouer à deux postes. Wiltord : 100 % de chances de participer à l’Euro.

Le vaillant milieu de terrain de Chelsea, Claude Makelele, va disputer sa deuxième compétition majeure avec les Bleus. Arrivé en 1995 chez les Bleus, mais plus régulièrement appelé depuis 2001 et son transfert au Real Madrid, Makelele est avec Vieira la clé défensive du milieu. Son apport offensif est moins étendu que celui de son voisin londonien, et sa frappe de balle est loin d’être parfaite. Mais sa résistance et son placement en font un atout majeur des Bleus. Il abat un boulot monstre, et une multitude de ballons passe par lui. "Écarté" Emmanuel Petit, Makelele (27 sélections) devrait évoluer titulaire à l’Euro au côté de Vieira. Il aimerait bien à cette occasion réaliser un grand tournoi, et remporter son premier titre en sélection. Makelele : 100 % de chances de participer à l’Euro.

Pour compléter cette liste de cinq noms, le sélectionneur devrait vraisemblablement choisir deux ou trois milieux supplémentaires.

Pedretti : 80 % de chances de participer à l'Euro

Vingt-trois ans, peu d’expérience des grandes compétitions, mais Benoît Pedretti a pourtant toutes ses chances de disputer l’Euro 2004. Tout d’abord parce qu’il est utile de disposer d’un milieu défensif de choix, et que le sochalien, fort d’une bonne intégration en équipe du France du haut de ses 11 sélections, est le joueur recherché par Jacques Santini. Ensuite, parce que sa technique et sa vision du jeu se bonifient et que la rudesse du haut niveau devrait accélérer sa progression. Il doit confirmer dans les prochains mois, et ainsi définitivement s’assurer cette place promise en équipe de France. Il a décidé de ne pas brûler les étapes en restant encore à Sochaux, alors que quelques grands clubs européens lui faisaient les yeux doux. Mais cette éventuelle participation à l’Euro lui donnera l’occasion de briller sur la scène internationale et de s’affirmer.

Giuly : 80 % de participer à l’Euro

En pleine bourre à Monaco, Ludovic Giuly a toutes les cartes en main pour revendiquer sa place au sein de l’équipe de France. Si l’état de grâce de l’AS Monaco et du milieu de terrain demeure jusqu’au printemps, Jacques Santini ne pourra faire autrement que de l’appeler. Vif, altruiste, technique, insaisissable, le droitier est capable des gestes les plus fous. Bien entendu, son jeu de tête n’est pas très développé, et son potentiel physique limité. Mais il est persévérant, ce qui lui a permis de revenir au plus haut niveau après une grave blessure lors de la saison 2001-2002. Après avoir raté les wagons de 2000 et 2002, le temps semble venu pour l’ancien lyonnais de participer à une phase finale avec l’équipe de France. Giuly : 80 % de chances de participer à l’Euro.

Dacourt : 40 % de chances de participer à l'Euro

Joueur endurant et technique, Olivier Dacourt est enfin reconnu en équipe de France. Il a fait sa première apparition sous le maillot bleu en 2001, contre la Corée du Sud à l’occasion de la Coupe des Confédérations. Roger Lemerre n’a pas souhaité compter sur lui en 2002, mais son successeur Jacques Santini a décidé de lui faire confiance. Parallèlement à l’évolution de sa carrière , il a étoffé son jeu, gagné en vivacité et précision. On le compare souvent à Vieira, avec qui il partage un sens aigu de la détermination. Mais Olivier n’a pas encore acquis la dimension suffisante pour concurrencer le grand Patrick. Les prochains tests de l’équipe de France lui donneront sans doute de s’exprimer, et de glaner une place dans la liste définitive de l’Euro. Dacourt : 40 % de chances de participer à l’Euro.

Autres milieux de terrain appelés possibles : Jérôme Rothen, Ousmane Dabo, Éric Carrière, Olivier Kapo, Peter Luccin, Johan Micoud.

Sa forme du moment et celle de son club, comme c’est le cas pour Giuly, laissent à penser que Jérôme Rothen a chance d’être retenu pour disputer les prochains matches-tests de l’équipe de France, et pourquoi pas l’Euro ! Cela dépendra surtout si Jacques Santini cherche plutôt un joueur offensif si Vieira - Makelele - Pedretti lui suffit. Joueur complet : fin passeur, bon, devant le but, généreux et technique, il dispose des qualités requises pour remplacer Wiltord par exemple.

Le joueur de la Lazio, Ousmane Dabo, a côtoyé chez les jeunes Nicolas Anelka, Thierry Henry ou encore William Gallas. Mais son arrivée chez les A a été plus tardive que les autres "prodige" . Pourtant, il a fait une entrée honnête chez les Bleus, lorsqu’il a été appelé par Jacques Santini la saison passée. Son physique, son sens de la relance en font un milieu polyvalent. Cependant, c’est un joueur qui n’est pas suffisamment rapide, et au temps de jeu pas encore assez important en équipe de France.

Éric Carrière vit une période difficile. L’ancien nantais n’est plus titulaire à Lyon. Son ancien coach Santini, devenu sélectionneur de l’équipe de France, ne fait plus appel à lui. Pourtant, comment ne pas oublier ses premières apparitions en sélection, lors de la Coupe des Confédérations 2001 ? Éric avait fait preuve de beaucoup de sérieux et d’autorité. Avec des qualités telles que son jeu de passe et sa créativité, on le voyait devenir le remplaçant de Zidane. Mais à peine installé en équipe de France, la concurrence est arrivée. Pis, il n’a pas été sélectionné pour la Coupe du Monde ! Lors de la saison 2002-2003, il a été appelé trois fois en équipe de France, et n’a joué que deux matches en tant que titulaire. En Bleus, déjà la fin… de Carrière (jeu de mots facile) ?

Le jeune Olivier Kapo a fait de bons débuts en équipe de France, à la fin de l’année 2002. Il a été retenu à plusieurs reprises lors des éliminatoires, et compte aujourd’hui sept sélections (et trois buts). Ce milieu offensif de qualité, promis à un bel avenir, ne fait peut-être partie des choix premiers de Santini, mais le sélectionneur pensera sans doute à lui si les blessures remettaient ses décisions en cause.

De même, Luccin, qui a pourtant réalisé un bon parcours chez les Espoirs, avec notamment un quart-de-finale du Championnat du monde des moins de vingt ans en 1997, n’a jamais passé le pas de la porte des A. Pourtant, à Marseille, puis Paris déjà, il avait démontré sa ténacité et une certaine maîtrise tactique. Ses performances sont aujourd’hui reconnues au sein du Celta Vigo, en Liga comme en Ligue des Champions. Santini le suit, et sait qu’il peut compter sur lui en cas de pépin.

À l’inverse, les relations sont plus problématiques entre Micoud et le sélectionneur. Le joueur du Werder de Brême, qui réalise une bonne saison avec son club, déplore l’indifférence de Santini. Passeur hors-pair, milieu offensif dont le jeu s’est étoffé et a gagné en efficacité depuis son départ de Bordeaux (avant Brême, il a joué à Parme), Micoud a été appelé en équipe de France en août 1999, et a disputé l’Euro 2000… de loin. À la Coupe du Monde 2002, on comptait sur lui pour pallier l’absence de Zidane. Mais Johan n’est pas parvenu à tirer vers le haut son équipe. Loin d’être le seul responsable de la faillite des Bleus en Asie, il semblerait pourtant qu’il ait payé sportivement plus que tout autre l’élimination prématurée des Bleus. Sa situation semble bloquée avec le sélectionneur, mais n’est peut-être pas si désespérée, que celle par exemple, de Nicolas Anelka.

Maxifoot pronostique pour l'instant la liste suivante : Coupet, Barthez, Landreau - Desailly, Thuram, Lizarazu, Silvestre, Sagnol, Gallas, Boumsong (et peut-être Mexes). Cela ferait quatre défenseurs pouvant évoluer dans l'axe, et quatre sur les côtés. Et huit milieux de terrain : Zidane, Pires, Vieira, Wiltord, Makelele, Pedretti, Giuly et Dacourt (quatre milieux défensifs et quatre offensifs). La semaine prochaine, retrouvez les pronostics Maxifoot concernant les attaquants de l’équipe de France pour l’Euro 2004. Quatre devraient être appelés : Henry , Trézeguet… ?