Après un mois de compétition, 63 matches et presque 150 buts, la Coupe du monde 2006 va livrer son verdict dimanche soir. La France et l'Italie, raillées en début de compétition, ont beaucoup à gagner. Elles s'appuieront sur leurs défenses, les plus hermétiques du monde.

Le parcours des deux finalistes

Doit-on s'attendre à une finale fermée ? Les deux équipes possèdent une défense presque imperméable : celle des Bleus n'a encaissé que deux buts dans la compétition, un seul depuis les rencontres à élimination directe. Thuram est impérial, Gallas ne commet pas d'erreurs, Sagnol bloque son couloir droit et Abidal s'est accaparé le flanc gauche. Mais bien défendre risque de ne pas suffire face à la Squadra Azzurra. Il faudra également marquer, une tâche que les Bleus peinent un peu à accomplir : un seul but à chaque fois leur a permis d'éliminer le Brésil puis le Portugal. Ils peuvent toutefois se targuer de s'être extirpés du tableau le plus difficile parmi ceux qu'ont dû affronter les demi-finalistes : écarter l'Espagne, le Brésil puis le Portugal démontre la valeur de l'équipe. L'Italie complèterait à merveille ce tableau de chasse... Les joueurs ont conscience de l'enjeu et semblent animés d'une infaillible solidarité entre eux, bâtie sur les critiques dont ils ont été victimes. Pour Zidane, Thuram, Barthez ou Makelele, qui quitteront la sélection – le football pour certains - dimanche soir vers 23 heures, participer ne suffit plus. «Coubertin, je l'ai rayé de mon vocabulaire depuis un moment» renchérit Domenech, au diapason de ses cadres.

Un gag. Voilà à quoi ressemble l'unique but que l'Italie a encaissé au cours de cette Coupe du monde. C'était contre les USA : un coup franc anodin, un dégagement dévissé de Zaccardo et Buffon qui ne peut que constater les dégâts. Zaccardo sera sur le banc, l'Italie pourra donc s'appuyer sur son arrière-garde pour contrer les Tricolores. Solide derrière, la Squadra dispose aussi d'une attaque efficace : Toni et les siens ont marqué onze fois. C'est autant que l'Allemagne, plus que le Portugal et que la France (8 buts). Surtout, les hommes de Marcello Lippi sont animés d'un sentiment de revanche, au moins de soulagement, qui les fait se transcender dès qu'ils enfilent le maillot de leur sélection, comme si chaque nouvelle victoire gommait un peu plus les affaires dans lesquelles certains titulaires de l'équipe sont impliqués et ranimait leur coéquipier Gianluca Pessotto, toujours entre la vie et la mort. «Tout ça nous travaille l'esprit» admet Del Piero. Excepté l'Allemagne qu'elle a éliminée en demi-finale, l'Italie ne s'est pas encore frottée à un gros. Un moyen d'atteindre la finale sans trop s'employer, mais qui la prive de repères sur sa propre valeur. Dimanche soir elle sera fixée...

Revue d'effectifs

Aucun suspendu n'est à déplorer côté français. Heureusement car c'est toute la colonne vertébrale de l'équipe (Thuram, Vieira, Zidane) qui aurait été privée de finale en cas de carton jaune face au Portugal. Raymond Domenech devrait donc reconduire face à l'Italie son onze-type, positionné en 4-5-1, pour la quatrième fois de suite.

Alessandro Nesta n'a pas de chance : lui qui avait manqué une grande partie de la Coupe du monde 1998 et un huitième de finale en 2002 pour cause de blessure devra encore regarder ses partenaires depuis le banc de touche : il ne s'es pas remis d'une douleur aux adducteurs ressentie face à la République Tchèque à la fin du premier tour. Marcelo Lippi fera donc encore une fois appel à Marco Materazzi pour le suppléer. Notons que Daniele De Rossi, suspendu quatre matches pour un coup de coude face aux Etats-Unis, est à nouveau disponible. Le dernier suspense concerne l'identité de l'avant-centre : qui de Gilardino ou de Toni sera titularisé ?

Les équipes probables

France : Barthez – Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal – Vieira, Makelele – Ribéry, Zidane, Malouda – Henry.

Italie : Buffon – Zambrotta, Cannavaro, Materazzi, Grosso – Gattuso, Pirlo – Camoranesi, Totti, Perrotta – Gilardino.

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