Italie-France, le face à face
Par Julien Demets - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 07/07/2006 à 23h11
Taille du texte: Email Imprimer Partager:

La Squadra Azzurra et les Bleus ont non seulement un maillot identique, mais aussi des caractéristiques très proches. Sur quel détail pourrait se jouer la finale de la Coupe du monde ? Début de réponse avec le face à face Maxifoot.

Défense

L'assurance tout-risque des Français : qui aurait pensé qu'ils n'encaisseraient qu'un seul but, sur penalty, face à l'Espagne, le Brésil et le Portugal, trois des formations les plus talentueuses en attaque ? Au-delà de ce bilan purement statistique, c'est la prestation individuelle de certains arrières tricolores qui a impressionné. Thuram a tout simplement offert en quart puis en demi-finale deux de ses meilleurs matches en bleu. Puissant, précis et plein de sang-froid, le Turinois est déterminé à écraser les attaquants du monde entier avant de quitter la scène internationale. Gallas, plus discret mais tout aussi efficace, est son complément idéal. Et si Sagnol limite son apport offensif, c'est parce qu'il se concentre sur les tâches défensives, qu'il effectue à la perfection. Seul Abidal semble un peu plus fébrile, mais il a finalement bien tenu Figo et ses quelques ratés n'ont jamais prêté à conséquence.


emplacement publicitaire

10/10

La France a Thuram, mais l'Italie a Cannavaro. Le capitaine de la Squadra Azzurra est en défense ce que Ronaldo, par exemple, est en attaque : un génie. Toujours bien placé, excellent de la tête, il ne lui manque rien. Avec un joueur pareil, même la blessure de Nesta n'est plus un souci. D'autant que le joueur du Milan AC a très bien été suppléé par Marco Materazzi (voire Barzagli), moins élégant mais presque aussi difficile à prendre à défaut. Et si malgré tout les Bleus s'infiltrent, il leur restera à tromper Buffon... L'Italie n'a pris qu'un seul but – contre son camp - dans la compétition. En outre, l'apport offensif des latéraux est supérieur à celui des Français. On connaissait Zambrotta, habitué des passes décisives et buteur occasionnel, on a découvert Marco Grosso : le joueur de Palerme a obtenu le penalty de la victoire face à l'Australie (1-0) et qualifié son équipe contre l'Allemagne (2-0).

10/10

Milieu de terrain

Ouf ! Ni Vieira, ni Ribéry, ni Zidane n'ont reçu face à Figo et sa bande ce fameux carton jaune qui les aurait privés du dernier match. A vrai dire, les arbitres des demi-finales se sont montrés cléments (cinq avertissements en deux matches), conscients que l'intérêt d'une finale tient à la présence de ses stars. Le duo Makelele-Vieira, qui associe le pressing constant du premier à la puissance du second, sera donc une nouvelle fois aligné. Même moins brillant que face au Brésil, Zidane a une nouvelle fois fait basculer le cours du match contre le Portugal en inscrivant un penalty crucial. Malouda était encore assez discret contre les Lusitaniens. Il brille toutefois par un travail défensif que peu de joueurs de son poste accomplissent. Quant à Franck Ribéry, il peut être une arme importante face à l'Italie, qui ne dispose dans son effectif d'aucun joueur aussi rapide pour le contrer.

9/10

A l'image de celui du Portugal, l'entrejeu transalpin est techniquement supérieur à celui de l'équipe de France, mais son impact physique est moindre. Le profil opposé de Vieira et Pirlo, qui occupent le même poste, en est l'illustration. La paire de milieux défensifs se complète à merveille : Gattuso et Pirlo ont l'habitude d'évoluer ensemble au Milan AC, le premier s'acquittant des tâches obscures avec une combativité débordante, le second orientant davantage le jeu. Perrotta n'est pas un milieu gauche de métier mais il s'est remarquablement habitué à ce rôle depuis l'entame du Mondial, devenant un titulaire indiscutable. Camoranesi évolue à son poste de prédilection, à droite. Quant à Totti, après un début de compétition discret, il a match après match retrouvé la forme d'avant sa blessure jusqu'à être face à l'Allemagne l'un des Italiens les plus présents, avant de fatiguer en fin de rencontre.

9/10

Attaque

Le match face au Portugal n'est pas le meilleur exemple de ce que l'attaque française est capable de produire : les Bleus ont dû subir la domination de leurs adversaires, résolus à égaliser, sans jamais quasiment dépasser la ligne médiane durant la deuxième mi-temps. Pourtant, même isolé face à la défense lusitanienne, Thierry Henry est resté menaçant, comme sur cette action de la 48ème minute lorsqu'il élimine Carvalho avant de croiser sa frappe, déviée de justesse en corner par Ricardo. Le Gunner est en forme, ses nombreux appels et ses courses incessantes en attestent, mais Ribéry et Malouda doivent davantage l'épauler. Hélas, seul Zidane parvient à trouver le capitaine d'Arsenal en profondeur. Bilan, la France obtient peu d'occasions, ce qui la condamne à un réalisme «italien» , et se contente souvent d'un but. Mais pour l'instant, avec une défense aussi hermétique, cela a suffi.

7/10

Ce n'est pas parce qu'elle possède une défense de fer que la Squadra Azzurra est une équipe défensive. C'est pourtant ce qu'on entend trop souvent à son sujet, alors qu'elle a fait preuve au cours de cette Coupe du monde d'ambitions offensives certes mesurées, mais supérieures à ses devancières. Lippi se contente d'un seul attaquant. Gilardino, auteur d'une très bonne entrée contre l'Allemagne, devrait débuter la finale à la place de Toni, moins en vue lors de cette demi-finale. Tous les attaquants de l'effectif transalpin ont marqué durant ce Mondial : Gilardino, Toni, Iaquinta, Inzaghi, Del Piero et Totti. Mais la défense tricolore ne devra pas seulement se méfier des attaquants car le danger peut venir de partout : neuf buteurs se partagent pour l'instant les onze réalisations de la sélection italienne. Même Zambrotta et Grosso, des défenseurs, ont participé au festin.

8/10

Forme du moment

Acculés devant leur but face à la formation de Luiz Felipe Scolari, les joueurs de l'équipe de France n'ont plus parus capables en fin de match de construire leurs contre-attaques. Si bien que durant les dernières minutes, leur tactique a surtout consisté à dégager le ballon loin devant en espérant qu'il ne reviendrait pas aussitôt. Après trois rencontres de haut niveau, les «vieux» essuieraient-ils un petit coup de fatigue ? Oui admet Raymond Domenech, qui ne s'inquiète pas pour autant : «C'est une fatigue normale de match, jouer les Portugais demande des efforts.» Pas d'inquiétudes donc, d'autant que les Bleus n'ont disputé aucune prolongation lors de leurs matches à élimination directe. Et puis, comme le répète le sélectionneur français, «une finale donne des ailes» . On n'est jamais trop fatigué pour gagner une Coupe du monde...

8/10

Parmi les quatre demi-finalistes, l'Italie a hérité du parcours le plus aisé : en quarts de finale, Toni et les siens ont facilement écarté l'Ukraine (3-0), quand les Tricolores s'échinaient à éliminer le Brésil. Et si l'Allemagne était un adversaire d'un tout autre calibre, les Italiens ont montré en inscrivant deux buts au bout des prolongations qu'ils n'avaient pas encore puisé dans leurs réserves. C'est même durant cette demi-heure de rab que les coéquipiers de Gianluigi Buffon ont été les plus tranchants. Contrairement à Domenech, Lippi fait beaucoup tourner son effectif : tous les joueurs de champ de sa liste des 23 ont participé au Mondial ! Le poste d'avant-centre est confié tantôt à Toni, tantôt à Gilardino ; Del Piero était titulaire contre l'Australie, ce qui a permis de reposer Totti. Avec en plus un jour de repos supplémentaire, ce n'est pas physiquement que la Squadra flanchera.

9/10

Passé entre les deux équipes

La France et L'Italie sont de vieilles connaissances : elles se sont affrontées à trente-deux reprises depuis 1910. Au nombre de victoires, la Squadra Azzurra mène largement au score : 17 succès contre 7 défaites seulement et 8 matches nuls. Mais depuis un bon moment maintenant, le rapport de force s'est inversé : les Italiens n'ont plus battu la formation tricolore depuis 1978 et un match du premier tour du Mondial argentin (2-1). Depuis, les deux pays se sont retrouvés deux fois en phase finale de Coupe du monde : en 1986 pour un succès de Michel Platini et de sa bande (2-0) et en 1998, lorsque les joueurs d'Aimé Jacquet s'étaient qualifiés pour les demi-finales après le tir au but manqué de Luigi Di Biagio (0-0 à la fin des prolongations). Leur dernière confrontation est la plus traumatisante pour la Squadra, battue dans les conditions que l'on sait en finale de l'Euro 2000.

France : 8/10
Italie : 7/10

TOTAL - France : 42/50, Italie : 43/50.

C'est l'Italie qui remporte d'extrême justesse ce face à face, au bénéfice d'une attaque plus performante et d'un état de fatigue apparemment moins avancé. Aux Bleus de faire mentir cet a priori...



Taille du texte: Email Imprimer Partager:




Publiez un commentaire avec votre compte Facebook, Yahoo, Hotmail ou AOL   AIDE
Pour signaler un abus, contactez
Ajouter un commentaire ... Les insultes sont passibles d'une amende de 12.000€ et jusqu'à 45.000€ pour les injures racistes, homophobe, handiphobe ou sexiste. N'oubliez pas que vos messages ici sont publics et qu'en cas de plainte votre identité réelle peut être révélée à la justice.
Pour afficher les commentaires Facebook, vous devez être connecté à Facebook



 
 

Actu et transferts 24h/24

Les + populaires du moment


Les articles populaires du moment

Ça a fait le buzz depuis 7 jours

Les VIDEOS populaires du moment



emplacement publicitaire


 A SUIVRE
TOP 15
PEPITES
jeunes de Ligue 1
Le meilleur effectif
LIGUE 1
mi-saison
2024-25
FLOP
transferts
en Ligue1

mi-saison 2024-25
Classements des
BUTEURS

en EUROPE
Indice MF :

l'état de
FORME
des clubs en europe
Les FRANCAIS à

l'ETRANGER
Qui joue ?
Qui marque ?


emplacement publicitaire