Portugal-France, le face à face
Par Julien Demets - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 03/07/2006 à 22h00
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La France ayant battu le grand favori brésilien, on pourrait croire que son accession à la finale n'est plus qu'une formalité. Mais que vaut vraiment le Portugal ? Réponse avec le face à face Maxifoot.

Portugal-France, le face à face

Passé entre les deux équipes

L'équipe de France est l'une des bêtes noires du Portugal : sur 21 rencontres, les Bleus ont gagné 15 fois contre seulement 5 défaites et un match nul (45 buts inscrits, 27 encaissés). Les deux équipes ne se sont toutefois jamais affrontées en phase finale de Coupe du monde. Leurs deux seules confrontations à enjeu se sont déroulées en Championnat d'Europe : la première, en 1984, avait vu la bande à Michel Platini se qualifier sur le score de 3-2 pour la finale d'un tournoi qu'ils remporteront. La seconde est plus récente : en 2000, toujours en demi-finale de l'Euro, Zidane avait offert de justesse la qualification aux siens sur penalty pendant les prolongations. Le score était de 1-1 à la fin du temps réglementaire après l'ouverture du score de Nuno Gomes et l'égalisation de Thierry Henry. La France gagne souvent mais l'écart entre les deux équipes a diminué au fil des années.

France : 9/10
Portugal : 6/10

Forme du moment

Depuis les huitièmes de finale, la France est sans doute l'équipe qui a produit la meilleure impression et qui, face aux adversaires présumés les plus forts, a eu finalement le moins de difficultés à se qualifier. Ce qui lui vaut, contrairement au Portugal, de n'avoir disputé aucune prolongation. Fatigués au premier tour, Zidane et les siens imposent depuis leur puissance et leur résistance à des adversaires partis un peu trop vite dans la compétition. Mais attention : face au Portugal, Thuram et les siens seront favoris. Un statut difficile à gérer pour une équipe qui s'est épanouie la semaine dernière dans un rôle de tombeur de «gros» , quand tout le monde lui prédisait, à l'issue du premier tour, une sortie rapide. Mais on peut compter sur leur expérience et les nombreux appels au calme de Raymond Domenech ce week-end pour que les Bleus ne s'emballent pas...


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9/10

Le Portugal va-t-il payer les trente minutes supplémentaires qu'il a disputées face à l'Angleterre ? A vrai dire ce n'est pas là-dessus que la victoire devrait se jouer : souvenez-vous, la France a été championne du monde en 1998 après deux prolongations face au Paraguay en huitièmes de finale puis l'Italie en quarts. Les Bleus n'auront donc sans doute pas affaire à une équipe fatiguée (Deco et Costinha seront même reposés) mais à des joueurs expérimentés, bien moins naïfs que l'Espagne et mis en confiance par leur qualification obtenue au terme du parcours le plus difficile parmi ceux qu'ont dû affronter les demi-finalistes (Pays-Bas puis Angleterre). En outre, Luis Figo et les siens sont guidés par un Scolari champion du monde en titre, tacticien rusé à l'influence plus grande que Domenech, et recordman du nombre de victoires consécutives en Coupe du monde (douze). Série en cours ?

9/10

Défense

Aucun but encaissé et aucune occasion franche concédée au Brésil. Un seul but, et sur penalty, laissé à l'Espagne, l'autre attaque la plus crainte du Mondial. Voilà qui suffit à traduire la solidité de l'arrière-garde tricolore, qui a montré pendant le quart de finale une application, une autorité et un calme épatants. Thuram a réalisé à cette occasion une performance écoeurante pour les adversaires, qu'aucune erreur n'est venue émailler. Même son carton jaune n'avait pas lieu d'être ! Le duo qu'il forme avec William Gallas, propre et précis dans ses interventions, semble actuellement infranchissable. Sagnol bloque son couloir comme s'il y avait un but vide derrière lui et Abidal semble installé à gauche depuis des années (alors que sa place n'était pas acquise avant les matches de préparation !). Thuram et Sagnol devront toutefois veiller à ne pas prendre un second carton jaune.

10/10

Au même titre que celles de l'équipe de France ou de la Squadra Azzurra, la défense portugaise fait partie des plus solides de cette Coupe du monde. Pour preuve, elle n'a encaissé qu'un but dans la compétition, face au Mexique au premier tour. Une solidité qui doit beaucoup à Ricardo Carvalho : le joueur de Chelsea allie son excellent jeu de tête à un sens du sacrifice entrevu face aux Pays-Bas. Propulsé titulaire après la blessure, début 2006, du joueur de La Corogne Jorge Andrade, Fernando Meira s'est intégré à l'équipe lusitanienne sans même qu'on s'aperçoive du changement. A gauche, Nuno Valente s'acquitte de ses tâches sobrement, mais c'est de la droite que vient le danger : Miguel, 26 ans, peut légitimement prétendre au titre de meilleur latéral droit du Mondial : sa vitesse et son apport offensif risquent de peser bien plus sur Abidal que ne l'a fait Cafu.

9,5/10

Milieu de terrain

Que dire du duo Vieira-Makelele, sinon qu'il est le meilleur au monde dans le domaine de la récupération ? Le premier fera partie de l'équipe-type du Mondial. C'est déjà une certitude, à moins d'une grosse défaillance qu'on a vraiment du mal à imaginer d'ici la fin de la compétition. Le second n'a pas d'équivalent dans son rôle de gêneur, poursuivant sans cesse le porteur du ballon, interceptant nombre de passes adverses et donnant de l'air à toute son équipe par ses relances léchées. Si Zidane offre face au Portugal un récital digne de son quart de finale, les Bleus n'ont pas grand-chose à craindre. Quant à Franck Ribéry, même s'il ne sera pas toujours aussi explosif que face à l'Espagne, il a acquis un statut de titulaire indiscutable grâce à sa combativité et sa vitesse. Seul Malouda est un peu en retrait offensivement.

9/10

Costinha, Maniche, Petit et Tiago peuvent prétendre à une place de titulaire à la récupération. Scolari a pour habitude de miser sur la complémentarité en associant un joueur défensif (Costinha ou Petit) à un autre plus technique capable de porter le danger jusque devant les buts adverses (Maniche ou Tiago). Devant eux, Deco apportera la créativité et les passes en profondeur qui ont tant manqué face aux Anglais. L'entraîneur brésilien possède sans doute dans son effectif les deux meilleurs ailiers du monde : à 34 ans, Figo n'a rien perdu de sa vitesse et de sa capacité à effacer les latéraux adverses, même s'il a semblé éreinté en fin de match contre l'Angleterre. Quant à Cristiano Ronaldo, intenable dribbleur, il sera l'arme la plus difficile à contrer pour les Français. En conclusion, l'entrejeu portugais est plus technique mais moins puissant que celui dont dispose Domenech.

9/10

Attaque

L'équipe de France se procure un nombre d'occasions assez réduit, ce qui l'oblige à être réaliste. Contre le Brésil, la défense a si bien fait son travail qu'un seul but a suffi. Thierry Henry se familiarise petit à petit avec son rôle d'unique pointe, s'excentre moins systématiquement et paraît, en plus, en pleine forme. Sa bonne prestation et son but en quarts de finale contrastent avec le match moyen qu'il avait livré contre l'Espagne. Sur certaines actions, le soutien se fait encore attendre, Ribéry et Malouda n'ayant pas acquis le réflexe de rentrer dans la surface sur les centres venus du côté opposé. Les coups de pied arrêtés sont une arme que les Tricolores exploitent à merveille : c'est sur un coup franc indirect que Henry a trompé Dida. Le jeu aérien de Thuram, Gallas ou Vieira, que l'on a tous trois beaucoup vus monter face au Brésil, pourrait également s'avérer décisif.

8/10

A l'instar de Raymond Domenech, Luiz Felipe Scolari n'aligne qu'un attaquant : Pauleta. Mais le Parisien ne jouit pas de conditions aussi favorables à son rendement que Thierry Henry. Quand le Gunner est la cible principale des ouvertures de Zidane ou des débordements de Ribéry et Malouda, «l'aigle des Açores» doit quant à lui attendre que Figo, Simao et surtout Cristiano Ronaldo, soliste aussi talentueux qu'agaçant, daignent lui transmettre le ballon. Sans vouloir dédouaner totalement le numéro neuf portugais, qui prend bien plus souvent ses responsabilités en club qu'en équipe nationale, le match face à l'Angleterre a montré qu'il était servi le plus souvent dos au but, dans un rôle de remiseur qui n'est pas le sien. Pas étonnant dans ces conditions que le Portugal n'ait inscrit qu'un but en 210 minutes face à la Hollande puis l'Angleterre...

7,5/10

TOTAL - France : 45/50, Portugal : 41/50.

Les Bleus, qui ont marqué les esprits contre le Brésil, remportent ce face à face. Mais ils doivent surtout leurs quelques points d'avance aux nombreuses victoires qu'ils ont obtenues par le passé face aux Portugais. Et en sport, les statistiques sont faites pour être démenties...



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