Italie - Ukraine, les Indomptables de retour !
Par Christophe Andreeff - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 01/07/2006 à 00h08
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Si certains pensaient que le charme italien n'agissait plus que par ses belles italiennes au regard de braise et aux charmes raffinés de carrosseries rouges flamboyantes, il semble bien que la Squadra Azzurra démente. Elle retrouve des couleurs attrayantes et livre une rencontre enthousiasmante de réalisme et d'efficacité offensive, pour le plus grand malheur des Ukrainiens (3-0).

Les enjeux de la rencontre

Un moindre mal pour les Italiens qui se retrouvent une nouvelle fois à ce stade de la compétition. Leur série de rencontres sans défaites se poursuit, même si au niveau de l'efficacité et du spectacle, ils laissent encore planer bien des doutes. L'Italie joue avec ses qualités de jeu traditionnel qui privilégie l'attente, avant de frapper au moment opportun et de placer un coup décisif. Les Australiens s'en souviendront longtemps, avec ce penalty libérateur dans le temps additionnel. Toujours est-il que les Italiens se retrouvent très décriés par la presse internationale, dont les Espagnols. A domicile, la colère gronde et plonge dans un gouffre le monde du ballon rond. De quoi en donner des sueurs froides aux sélectionnés pour la Coupe du Monde qui observent de loin les dernières évolutions. La tentative de suicide de Gianluca Pessotto a obligé ses anciens coéquipiers Del Piero et Zambrotta à se rendre à son chevet. Cet événement dramatique et le début du procès pour les matches truqués vont peut-être galvaniser ce groupe qui n'a plus accédé à une demi-finale de Coupe du Monde depuis 1990. Un contexte très délicat à gérer où il conviendra de taire les mauvaises langues, à l'image des critiques autour de Francesco Totti.


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Dans le camp adverse, la pression retombe. Les objectifs avoués en début de compétition sont atteints, malgré une qualification arrachée après une séance de tirs aux buts vraiment particulière. «Cela s'est joué à la roulette russe,» confesse volontiers l'entraîneur Oleg Blokhine dont l'organisation du jeu ne semble pas prêter non plus à une rencontre pleine d'enthousiasme et spectaculaire. Peut-être qu'il a bien pris à la France de ne pas la trouver sur son chemin. «Qu'importe le beau jeu, l'essentiel c'est le résultat. La pression est sur l'épaule de l'Italie qui est favorite.» Toujours est-il que l'Ukraine a réussi à se ressaisir après la lourde défaite initiale contre l'Espagne (4-0). Elle s'appuie sur une défense solide. Mais pour escompter se hisser au niveau supérieur, son arme fatale et ballon d'or Shevchenko devra se montrer nettement plus efficace et convaincante pour percer le rideau adverse. En règle générale, les pronostics visent à un match sans saveurs et avec un dénouement après prolongations.

Les meilleurs moments et les buts

-Départ enthousiaste des Ukrainiens qui veulent piquer à vif leur adversaire. Mais malmenés à l'entame de la rencontre, les Italiens se relancent à la perfection. Zambrotta s'infiltre sur la droite, puis repique dans l'axe. Il décide de tenter sa chance et ajuste une frappe à ras de terre, du pied gauche, que Shovkovsky ne parvient pas à intercepter (1-0, 6').

- Comme le scénario le prévoyait, les Italiens cadenassent parfaitement la défense. Les Ukrainiens tentent leur chance de loin, à l'image de Timotchuk excentré côté droit. Il manque le cadre (34').

- L'Ukraine repart en seconde période sur les chapeaux de roues. Gusin place une splendide tête piquée. Buffon écarte le danger avec maestria, d'une détente horizontale implacable (50').

- Sur le même rythme, tambours battants, les Ukrainiens croient en leurs chances d'égaliser et se ruent dans la surface de réparation italienne. Sur un centre de Vorobei côté droit, Cannavaro prive Shevchenko du ballon de but (52').

- Le festival d'opportunités ukrainiennes se poursuit. Milevsky trouve Shelayev. Ce dernier pénètre dans la surface de réparation et frappe du droit, tout en puissance. Buffon écarte le danger et se heurte au poteau. Kalinichenko récupère le ballon et tente lui aussi sa chance. Cette fois, Zambrotta écarte sur sa ligne (57'). Sans le savoir, l'Ukraine vient de manquer sa balle de match.

- Passé ces moments de flottements légitimes, les Italiens laissent parler leur réalisme offensif. Totti se démarque le long de la ligne de touche. Il centre pour Cannavaro qui ne peut reprendre. Toni surgit et vient placer une tête rageuse qui signe le break italien au moment idéal (2-0, 59').

- L'attaquant italien se sent pousser des ailes. Sur un nouveau débordement incisif de Zambrotta à gauche, il reprend du gauche le centre et trompe Shovkovsky (3-0, 69'). L'Italie se met définitivement à l'abri.

La prestation des Italiens

Buffon avait de quoi retrouver le sourire après les temps difficiles qui secouent le football italien. Dès l'entame de la rencontre et sur la première véritable offensive, son partenaire de la Juve profite d'un bon ballon pour ouvrir le score. Un système stratégique de départ bien judicieux, avec des milieux percutants et qui distillent de bons ballons. Il justifie son efficacité, alors que l'on s'attendait à une rencontre d'attente. Cannavaro réalise un match très propre et serein en défense. Il intercepte plusieurs ballons dangereux. La prestation de Totti se révèle encourageante, puisqu'au fil des matches, il retrouve un niveau plus digne de sa personne. Gattuso a vite trouvé son rythme. Pour sa part très habile aussi en tacles, il a récupéré également plusieurs ballons dans des situations de contres qui pouvaient se révéler dangereuses. Il en a perdu peu et s'applique dans ses passes. Autoritaire, il se révèle l'un des meilleurs italiens, tout comme le magistral Zambrotta (deux passes décisives et un but). Critiqué depuis le début de la compétition, Toni inscrit le but du break et est le huitième du groupe italien à envoyer le ballon au fond des filets, avant de signer le doublé. Servi par un caviar de Zambrotta qui réalise le match idéal, décisif sur sa ligne défensive, tout autant que pour offrir des passes décisives sur le devant de la scène. Agissant en véritable dernier rempart de cette double forteresse défensive, Buffon a étincelé par sa présence et sa vigilance. Cette équipe d'Italie là, a bien plus d'arguments de séductions pour escompter obtenir un nouveau titre mondial.

La prestation des Ukrainiens

Une fois devant, les Italiens ont resserré leurs lignes pour laisser très peu d'espace aux velléités ukrainiennes. Le combat en devient plus intense physiquement et à cet exercice de style, l'Italie a de la ressource. Trop pour les hommes de Oleg Blokhine ! Cette aptitude à défendre le minimum syndical s'avérait très délicate à contrer. Du coup, les Ukrainiens se retrouvent principalement à trois derrières et doivent effectuer des relances via les couloirs. Le seul ennui demeure le manque de vitesse dans l'exécution. Ils restent un ton en dessous pour tromper la vigilance de Cannavaro, Zambrotta et compagnie. Les blessés viennent s'ajouter comme autre point noir. Les sorties prématurés de deux joueurs incontestables par rapport à la stratégie mise en place (Svidersky et Rusol), empêchent les Ukrainiens de trouver le bon rythme. Enfin la poisse a envahi le camp des Ukrainiens, avec au plus fort de la domination de seconde période, une transversale et plusieurs arrêts magnifiques de Buffon. En règle générale, l'Ukraine a manqué sa première période à la vue de tous les éléments contraires évoqués ci-dessus. En revanche, son entame de seconde période se révèle nettement plus attractive. Les observateurs en conserveront un excellent souvenir, avec surtout un Shevchenko qui retrouve sa percussion et son audace offensive. Très bien relayé par Shelayev, très tonique et Milevsky qui a su trouver des armes techniques suffisantes pour se démarquer et ajuster de bons centres. Ceux-ci marquent les esprits et devraient poursuivre leurs carrières avec sérénité, à la vue de ses qualités offensives. Il reste aussi les valeurs sûres, tel que Gusin mais que l'on a trop peu vu ou Gusev. Quant à Nesmachny et Tymoschuk, ils se sont bien battus pour tenter d'apporter le souffle de la victoire à leurs partenaires, mais cela reste au final insuffisant. L'Ukraine peut quitter la compétition avec un seul regret, celui de n'avoir pas eu la chance d'égaliser et de laisser planer le doute sur une formation italienne abordable sur le papier.

Note du match 14 / 20

Plus audacieuse, percutante et très réaliste, la formation italienne retrouve de son charme. Son efficacité offensive, avec de multiples éléments dangereux capables de placer le coup fatal n'importe quand, a de quoi inquiéter l'Allemagne. Cette demi-finale de rêve devrait délivrer son verdict à peu de détails. Le douzième homme tiendra certainement son rôle. L'Ukraine le suivra de chez elle, sa mission accomplie ! Au lieu d'une rencontre sans but, les deux formations ont su nous surprendre.

Réaction

Marcello Lippi (Sélectionneur de l'Italie) : «C'est une grande joie de se retrouver dans le dernier carré du mondial. Mais cela ne peut se révéler une fin en soi. Nous ne sommes pas arrivés au bout de nos ambitions. Il faudra se battre encore avec coeur et enthousiasme. Nous allons suivre les deux dernières rencontres, avant de penser à l'Allemagne. C'est bien aussi de retrouver notre buteur Luca Toni.» (Source AFP)


Quart de finale : Italie 3-0 Ukraine (1-0)
Stade AOL-Arena de Hambourg / Spectateurs : 50 000 environ
Arbitre : M. De Bleeckere (Bel)
Buts : Zambrotta (6’), Toni (59’ et 69’)
Avertissements : Svidersky (16’), Kalinichenko (21’), Milevsky (68’)
Les équipes :
Italie : Buffon, Grosso, Barzagli, Cannavaro (Cap), Zambrotta, Perrotta, Gattuso (Zaccardo, 77’), Pirlo (Barone, 68’), Camoranesi (Oddo, 68’), Toni, Totti. Entraîneur : Marcello Lippi.
Ukraine : Shovkovsky, Gusin, Rusol (Vashchuk, 44’), Gusev, Svidersky (Vorobei, 16’), Kalinichenko, Shelayev, Tymoschuk, Nesmachny, Milevsky (Byelik, 72’), Shevchenko (Cap). Entraîneur : Oleg Blokhine



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