Troisième quart de finale et troisième choc entre favoris : une Angleterre solide mais sans fantaisie retrouve samedi à Gelsenkirchen le Portugal qui, lui, a fait bonne impression contre les Pays-Bas.

Contexte du match

Laborieux, poussif, ennuyeux... Tel est le parcours de l'Angleterre dans cette Coupe du monde. Un Mondial que les hommes de Sven Göran Eriksson avaient pourtant bien entamé en inscrivant un but dès la troisième minute de jeu face à son premier adversaire, le Paraguay. Ceux qui ont vu l'annonce d'un football champagne se sont vite ravisés : après ce succès initial (1-0, donc), deux autres matches guère convaincants ont suivi. Face à Trinité-et-tobago d'abord (2-0) puis contre la Suède (2-2). Pour l'instant, la sélection anglaise ne peut compter que sur les exploits de Steven Gerrard, buteur deux fois, Joe Cole, qui a signé une frappe somptueuse contre les Suédois, ou Beckham, dont le coup franc a permis à l'Angleterre de battre l'Equateur en huitièmes de finale (1-0). Mais même sans la manière, la sélection anglaise est présente en quarts. Sa défense est l'une des plus solides de la compétition (2 buts encaissés). Reste à améliorer le jeu offensif, privé de percussion et de vitesse, un constat que la blessure d'Owen ne risque pas d'améliorer. Heureusement pour Eriksson, Wayne Rooney s'est remis de sa blessure et a déjà retrouvé sa légendaire combativité. Réaliste à défaut d'être brillante, l'Angleterre rêve toujours, 40 ans après, de redevenir championne du monde.

Comment jouer avec neuf épées de Damoclès au-dessus de la tête ? C'est le périlleux défi que vont tenter de relever les neuf joueurs portugais avertis lors du match contre les Pays-Bas (1-0) et qui seront suspendus pour la demi-finale en cas de second avertissement... et de qualification, bien sûr. Dommage que l'on ait trop souvent réduit ce huitième de finale à une bataille rangée : les joueurs de Luiz Felipe Scolari ont fait preuve non seulement de courage en infériorité numérique, mais aussi d'un talent technique éblouissant dès qu'il s'est agi, à deux ou trois joueurs seulement, de créer des brèches dans une arrière-garde néerlandaise fournie et rugueuse (c'est un euphémisme). Sur les premiers matches, on a pu constater que Cristiano Ronaldo était fidèle à lui-même – c'est-à-dire aussi talentueux qu'agaçant – et que Luis Figo, à 34 ans, restait aussi insaisissable pour les défenses adverses qu'il l'a toujours été. Ce Portugal-là a peu de faiblesses : dans les buts Ricardo est bon et sa défense a pour l'instant tenu, même si on attend de voir ce que donnera l'habituel remplaçant Meira face à des attaquants de la trempe de Rooney.

Revue d'effectifs

Face à l'Equateur en huitièmes de finale, Eriksson avait préféré au 4-4-2 du premier tour un système en 4-5-1 avec Carrick en seul récupérateur et Steven Gerrard en soutien du seul véritable attaquant Wayne Rooney. Une équipe qui pourrait être reconduite mais à laquelle il faudra ajouter Gary Neville, remis de sa blessure et qui devrait reprendre son poste de latéral droit occupé, en son absence, par Jamie Carragher ou Owen Hargreaves.

Si l'absence de Costinha peut aisément être compensée par la titularisation de Petit ou Tiago, celle de Deco, en revanche, pose problème : lors du premier match du Portugal face à l'Angola, c'est Figo qui avait joué le rôle de meneur de jeu en l'absence du Barcelonais blessé, Simao occupant l'une des ailes. Ce devrait être encore le cas face aux Anglais. Pour le reste, pas de modification prévue, à moins que Cristiano Ronaldo préfère ne pas prendre de risque après l'attentat dont il a été victime face au Pays-Bas.

Les équipes probables

Angleterre : Robinson – Neville, Ferdinand, Terry, A. Cole – Carrick – Beckham, Lampard, Gerrard, J. Cole – Rooney.

Portugal : Ricardo – Miguel, Ricardo Carvalho, Meira, Nuno Valente – Maniche, Petit – Simao, Figo, Cristiano Ronaldo – Pauleta.

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