L'équipe de France n'a pas hérité d'un tirage au sort facile pour les huitièmes de finale : c'est l'Espagne, très impressionnante au premier tour, qui se dresse sur son chemin.

Forme du moment

A l'issue du premier tour, c'est la sélection de Luis Aragones qui a laissé la meilleure impression. L'entrée en lice de l'Espagne face à l'Ukraine il y a dix jours donne lieu à une démonstration de football offensif et d'efficacité. Score final 4-0, avec notamment un doublé du Valencian David Villa et un but splendide de Fernando Torres. Longtemps menée à la marque par la formation de Roger Lemerre lors du deuxième match, les coéquipiers de Casillas réussissent finalement à percer la muraille tunisienne pour l'emporter 3-1. Torres, encore lui, marque deux fois. Enfin, avec onze remplaçants, la «Furia Roja» prend le dessus sur une équipe saoudienne quasiment déjà éliminée (1-0). Avec huit buts à son compteur, l'attaque espagnole est la meilleure du Mondial après la première phase (à égalité avec l'Argentine et l'Allemagne). Villa et Torres forment le duo titulaire mais Raul a beaucoup apporté lorsqu'il est entré en jeu (c'est lui qui égalise contre la Tunisie). La défense, articulée autour du capitaine du Barça Carles Puyol, laisse peu d'espace aux joueurs adverses. Mais c'est le milieu de terrain qui fait le plus peur : Fabregas, Xabi Alonso, Xavi et Raul cumulent vision de jeu, puissance et technique. Au cas où, Senna, Albelda, Joaquin ou Reyes pourraient toujours prendre leur place...

Et les Bleus, alors ? Evidemment, le bilan est moins flatteur : même s'ils sont invaincus, les hommes de Raymond Domenech ont eu toutes les peines du monde à se qualifier. Il a fallu qu'ils battent le Togo (2-0), après deux résultats nuls contre la Suisse et la Corée du Sud, pour pouvoir goûter aux huitièmes de finale. Et si, sur le papier, l'attaque française n'a rien à envier à celle de l'équipe d'Espagne, dans les faits, c'est autre chose : avec trois buts inscrits, l'équipe de France est la moins efficace parmi les seize dernières en lice (à égalité avec les Pays-Bas). Sa défense, par contre, n'a pas souffert jusqu'à maintenant. Tant mieux, parce qu'elle tombera en huitièmes de finale contre la meilleure attaque du Mondial... Après ce qu'on a vu au premier tour, il faut bien l'admettre : les Tricolores ne partent pas favoris. Leur jeu est moins léché, ils ratent plus d'occasions, paraissent moins frais, moins vifs. Mais ils ont pour eux une expérience des matches à élimination directe dont l'équipe d'Espagne, l'une des trois plus jeunes de la compétition, ne dispose pas encore. En outre, la qualification arrachée face au Togo a rassuré, ressoudé même, un groupe en manque de confiance. C'est souvent dans la douleur que naissent les grandes équipes...

Revue d'effectifs

Luis Aragones a profité du fait que sa formation était déjà qualifiée à l'issue des deux premiers matches du groupe H pour faire tourner son équipe face à l'Arabie Saoudite. Onze nouveaux titulaires ont débuté la rencontre ! Le technicien espagnol jouit donc d'un effectif frais où tout le monde se sent concerné. L'équipe-type du premier tour a évolué : Raul et Fabregas devraient prendre les places de Luis Garcia et Senna.

«Nous n'avons ni blessés ni suspendus» se félicitait Raymond Domenech en fin de semaine dernière. L'entraîneur tricolore va donc pouvoir aligner l'équipe de son choix. La dernière incertitude concerne le rôle qui sera confié à Zinédine Zidane, absent contre les Eperviers. Eric Abidal, lui aussi suspendu pour cette rencontre, fera son retour sur le flanc gauche de la défense.

Les équipes probables

Espagne : Casillas – Ramos, Pablo, Puyol, Pernia – Fabregas, Xabi Alonso, Xavi, Raul – Villa, Torres.

France : Barthez – Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal – Ribéry, Makelele, Vieira, Zidane - Malouda – Henry.

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