On savait que Portugal-Pays-Bas pourrait devenir un match historique, et il l'est devenu. Pas pour le spectacle offert, mais pour la tension avec 16 cartons jaunes et 4 rouges ! Au final, les Portugais sont passés, comme l'Angleterre avant eux. Place aujourd'hui à la fraîcheur avec trois novices à ce niveau de la compétition.

Haute tension !

On s'attendait à du spectacle pour ces deux huitièmes de finale, et on a été déçu. Face à une toujours aussi surprenante équipe d'Équateur, l'Angleterre a peiné, s'imposant 1-0 grâce à un chef d'oeuvre de coup-franc de David Beckham. Les Anglais ne progressent toujours pas dans le jeu, malgré le changement tactique de Sven-Goran Eriksson qui avait laissé Wayne Rooney seul en pointe et placé Michael Carrick devant la défense. Mais cela n'a quasiment rien changé aux problèmes offensifs de l'Angleterre, qui frappe pourtant assez souvent au but. Franck Lampard, qui n'a pas encore marqué depuis le début de la compétition, est sans doute le joueur ayant le plus frappé en quatre rencontres. Sans réussite. Sans jamais briller depuis le début du Mondial, lui et ses partenaires se retrouvent néanmoins avec une place en quarts de finale.

Autre quart de finaliste, le Portugal a chèrement payé sa place. Face à une équipe des Pays-Bas qui n'a pas vraiment joué le jeu, avec des agressions caractérisées dès le début du match, les Lusitaniens ont ouvert le score rapidement grâce à une action fluide conclue par Maniche. En première période, le jeu est plutôt séduisant, les occasions se multiplient, mais à quelques secondes du repos Costinha reçoit un deuxième avertissement stupide et rentre définitivement au vestiaire. Une seconde mi-temps à haute tension va suivre. Alors que les Hollandais poussent, Boulahrouz est à son tour expulsé, puis s'en suit un enchaînement de vilains gestes, de cartons et d'absence totale de fair-play. Deco puis van Bronckhorst également exclus, et si le Portugal s'est qualifié, il a également participé à un bien triste record, celui du match le plus « sanctionné » , avec 16 cartons jaunes et 4 rouges. Un match qui marquera donc l'Histoire de la Coupe du monde, mais qui ne doit vraiment pas servir d'exemple…

Trois novices à l'épreuve

Les trois titres mondiaux de l'Italie ne seront pas de trop aujourd'hui pour faire régner l'expérience. Car en face l'Australie, comme la Suisse et l'Ukraine qui s'affrontent en soirée, découvrent les huitièmes de finale de Coupe du monde. La Squadra Azzurra, dominatrice en phase de poules, part évidemment favorite, mais attention à cette équipe des Socceroos emmenée par un certain Guus Hiddink. Il y a quatre ans, à la tête de la Corée du Sud, ce même Guus Hiddink avait éliminé les Italiens au même stade de la compétition au but en or. Avec l'Australie, ce sera à priori plus difficile, le public (et l'arbitrage ?) n'étant plus derrière son équipe, et l'Italie paraissant un bon niveau au dessus. La vraie compétition commence, et dans cette situation les Transalpins savent agir. Le duo Toni-Gilardino fonctionne, Totti est sur la pente ascendante, la défense est rassurante, l'Italie devrait donc logiquement s'imposer. D'autant plus que l'homme providentiel australien Harry Kewell est toujours très incertain.

Plus tard, rencontre inédite entre deux équipes qu'on attendait à ce niveau, mais pas face à face. Suisse-Ukraine accouchera forcément d'un quart de finaliste totalement inattendu. Auteurs d'un premier tour extrêmement solide, qui les a logiquement vu terminer en tête de leur groupe, les Helvètes, bien que privés de Philippe Senderos pour la suite de la compétition, possèdent de gros atouts physiques et techniques, et leur confiance semble inébranlable depuis près d'un an. Face à eux, l'Ukraine du tsar Andrei Shevchenko ne se pose plus de questions, son Mondial ayant failli s'arrêter après la correction subie face à l'Espagne lors du premier match (0-4). Mais l'équipe d'Oleg Blokhine a su relevé la tête en se vengeant face à l'Arabie Saoudite (4-0) puis en arrachant sa qualification face à la Tunisie (1-0). Ce match inédit ne comporte donc pas vraiment de favori, et on espère au moins que le spectacle soit au rendez-vous.

La phrase du jour : David Beckham

« C'était un match affreux mais on a obtenu ce qu'on voulait. On fera tous les matchs affreux qu'il faut pour aller au bout. »

David Beckham a le sens des priorités. Décevants lors de leur quatre matchs du Mondial, les Anglais se retrouvent en quarts de finale et entendent bien poursuivre leur route face au Portugal. Quitte à produire une nouvelle fois un match affreux. Car l'esprit de revanche sera fort, le quart de finale de l'Euro 2004 perdu aux tirs aux buts restant en travers de la gorge des hommes de Sven-Goran Eriksson.

Les matchs du jour

17h, à Kaiserslautern : Italie-Australie (sur M6 et Canal +)

21h, à Cologne : Suisse-Ukraine (sur TF1)

Après la déception anglaise (malgré la qualification) et la tension record lors de Portugal-Pays-Bas, on attend autre chose aujourd'hui pour Italie-Australie et Suisse-Ukraine. La fraîcheur des trois nouveaux venus des huitièmes devrait permettre d'assister à un bien meilleur spectacle.

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